Face au mouvement impressionniste de la fin du XIXème siècle, qui se caractérise par une nouvelle façon de peindre des sujets légers et plaisants, le symbolisme s'est imposé. Il est opposé au pragmatisme de l'impressionnisme qui se fonde sur une innovation stylistique et une transcription de l'impression visuelle. En effet, les symbolistes voient la peinture comme un moyen d'exprimer des idées abstraites, comme un art ayant une signification plus profonde que la simple représentation de la réalité. C'est dans ce contexte que s'est imposé l'art d'Edvard Munch, artiste norvégien né en 1863.
Le tableau que nous allons étudier est une huile sur toile intitulée Madone et réalisée vers 1894 - 1895. Il mesure 91 cm de hauteur et 70 cm de largeur. Il est signé E. Munch dans le bas gauche du tableau. Ce tableau était conservé à la National Gallery d'Oslo mais fut dérobé le 22 août 2004 avec une autre œuvre de l'artiste intitulée Le cri. Les deux œuvres n'ont toujours pas été retrouvées à ce jour.
[...] Chez Munch, la deuxième vision est omniprésente. En effet, depuis sa plus tendre enfance, l'artiste a connu des événements tragiques tels que la mort de sa sœur et de sa mère. Le pessimisme et l'angoisse caractériseront toujours sa vision de la vie et son art. Munch a d'ailleurs écrit : La maladie, la folie et la mort sont les anges noirs qui ont veillé sur mon berceau et m'ont accompagné toute ma vie Pour lui, la femme vampirise l'homme, elle est dominatrice, malsaine, source d'anxiété et objet de répulsion. [...]
[...] On peut de demander comment Munch a su exprimer dans cette œuvre son idée très négative qu'il avait de la femme. En premier lieu, nous ferons une analyse descriptive de l'œuvre puis, en s'appuyant sur cette analyse, nous verrons les différents aspects de la femme présentés dans La Madone. Le format du tableau est rectangulaire et étiré en hauteur. Il semble assez conventionnel pour le genre de l'œuvre, qui représente un portrait en buste d'une femme. Le tableau se développe en profondeur sur deux plans. [...]
[...] Elle présente une articulation vraisemblable des membres malgré une position peu commune. Ses bras sont tordus et pliés, son bras droit étant derrière sa tête et son bras gauche derrière le bas de son dos. Sa chevelure est dénouée et éparse sur ses épaules. Sa posture est à la fois instable, statique, et dynamique dans la torsion du corps ce qui provoque un effet anatomique poussé et montre l'aspect physique et charnel du corps de la femme. Au dessus de sa chevelure, la figure est auréolée de rouge. [...]
[...] En effet, ce dernier aurait peint la Sainte Vierge en s'inspirant du cadavre d'une prostituée enceinte, morte par noyade. La rondeur du ventre de cette dernière était flagrante sur le tableau et celle-ci avait été refusée par l'Eglise. L'aspect très réaliste du cadavre de la Vierge peinte par Le Caravage rappelle aussi La Madone de Munch dans l'aspect cadavérique que revêt la figure. Parallèlement à cela, le ventre gonflé de la Madone rappelle l'acte charnel qui est supposé ne pas avoir eu lieu pour la conception de Jésus. [...]
[...] Bibliographie et webographie - LASSAIGNE J. (Sous la direction de). Du symbole à l'expression XIXème - XXème, coll. La grande histoire de la peinture, ed. Skira - Catalogue d'exposition, Munch et la France, ed. de la réunion des musées nationaux, Paris - LACLOTTE M. et CUZIN JP. (Sous la direction de). Dictionnaire de la peinture, la peinture occidentale du Moyen Age à nos jours, ed. Larousse- Bordas - DORIVAL B. [...]
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