Au tournant du 20ème siècle le monde est en pleine effervescence. La révolution industrielle modifie la société, l'essor des sciences et techniques oblige l'homme à se considérer sous un jour nouveau. L'art, en phase avec son temps, traduit à sa façon les bouleversements en cours. Ainsi la vieille querelle du dessin et de la peinture opposant dès la Renaissance Florence à Venise puis reprise au 17ème siècle entre Poussinistes et Rubenistes semble trouver une nouvelle formulation. Les catégories dans la peinture sont bousculées et remises en question. Dessin et couleur semblent prendre leur autonomie. Peut-on parler d'une libération de la couleur ? (...)
[...] Mais quelle couleur? Grâce aux recherches des impressionnistes et des Pointillistes comme Seurat ou Signac, ce sera la couleur pure de préférence à une couleur rompue ou cassée. Matisse fait scandale au salon d'Automne de 1905 avec sa Femme au chapeau et plus tard avec sa Femme à la raie verte. Comme Monet en son temps avec son Déjeuner sur l'herbe et son approche des ombres colorées, Matisse ne respecte plus les conventions. Non seulement il met du vert s'il a la sensation qu'il y en fusse sur un visage, mais en plus, il le met pur. [...]
[...] Si la couleur, vive et pure de préférence, n'est plus assujettie à la représentation de la réalité, est-ce pour autant qu'elle est libérée? Libérée de son obligation d'être exacte par rapport à nos perceptions, oui, mais elle est encore tenue par la sensibilité de l'artiste. Et que signifie une couleur libérée? On peut considérer, à l'intérieur de l'œuvre, les rapports qu'entretiennent dessin et couleur. Alors, libérée peut signifier une indépendance et une autonomie de la couleur par rapport au dessin. C'est ce que développe petit à petit Matisse, une indépendance dessin- couleur. [...]
[...] L'art, en phase avec son temps, traduit à sa façon les bouleversements en cours. Ainsi la vieille querelle du dessin et de la peinture opposant dès la Renaissance Florence à Venise puis reprise au 17eme siècle entre Poussinistes et Rubenistes semble trouver une nouvelle formulation. Les catégories dans la peinture sont bousculées et remises en question. Dessin et couleur semblent prendre leur autonomie. Peut-on parler d'une libération de la couleur? * * * Au 19eme siècle, le mouvement Romantique va redonner le primat au geste et à la couleur dans la représentation. [...]
[...] * * * On a coutume de parler d'une "libération de la couleur" dans l'art au tournant du siècle. Cela semble justifié si l'on pense aux rapports de la couleur avec la réalité ou à ses rapports avec le dessin. La couleur possède néanmoins encore une forme et l'œuvre respecte certaines règles dans lesquelles la couleur est prise. Il faudra attendre les années 50 et les monochromes de Klein ou les nappes colorées de Rothko pour donner à la fois davantage d'importance à la couleur et pour l'affranchir en partie de sa nécessité d'apparaître comme une forme. [...]
[...] Mais avec Matisse et les Fauves, c'est la qualité expressive de la peinture qui va à nouveau prendre le dessus. Représenter la réalité, oui mais telle que la perçoit l'artiste, avec toutes ses émotions et son affect. Ainsi à quoi bon respecter scrupuleusement les couleurs locales d'un objet? Gauguin donne le conseil suivant à Paul Sérusier : "si tu vois du bleu, mets du bleu", et c'est ainsi que naît suivant la légende et sous ses conseils le Talisman en 1888 qui fera date pour les Nabis. [...]
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