Le terme de peinture de paysage est né dès 1520, pour désigner des tableaux des collections vénitiennes, représentant des vues de la nature. Claude Gellée dit Le Lorrain est un peintre français né au château de Chamagne, près de Mirecourt en 1600 et mort à Rome en 1682.
Il nous reste très peu d'éléments biographiques sur cet artiste car il n'a pas écrit de mémoires. Nous savons simplement qu'il est le troisième d'une famille très pauvre de cinq enfants et devient orphelin très tôt. Il grandit sans instruction, il restera d'ailleurs illettré toute sa vie. Un de ses frères aînés s'établit graveur à Fribourg (...)
[...] Il bénéficie de la protection d'Urbain VIII et reçoit beaucoup de commandes à partir de 1630. Dans les années 1640, il réalise plusieurs vues de port avec un théâtre d'architectures symétriques dont le Débarquement de Cléopâtre à Tarse en 1642. Ses œuvres circulent rapidement dans toute l'Europe c'est-à-dire à Paris, Lyon, Avignon, Naples, Palerme, Venise, Amsterdam, Anvers, Londres, Madrid. Il n'a pas d'enfants, seulement une nièce avec laquelle il vit ses dernières années. Il a également un élève et compagnon d'atelier qui s'appelle Domenico Romano. [...]
[...] Il y fait ici allusion avec des éléments de corniche au sol, qui sont placés comme s'ils avaient échoués sur la rive. Au second plan, on distingue une rotonde antique à droite, devant laquelle sont disposées des barques et des vaisseaux massifs sur la gauche. Il s'inspire des monuments qu'il observe à Rome et à Venise. Il y a un grand jeu sur la symétrie dans l'architecture. D'après Robert Rey, Les hommes du XVIIe siècle y voyaient surtout de beaux palais, des frontons, des pilastres, des ordres ingénieusement et superbement employés. [...]
[...] Iconographie : Les sujets de Claude Lorrain sont toujours un paysage champêtre, un port, une scène empruntée à l'histoire, à la bible ou à la mythologie. Il a aussi peint quelques batailles comme Le siège de la Rochelle. Il représente toujours ses scènes dans la tombée de la nuit ou la fraîcheur du matin. Ici il représente le port de Tarse lors du débarquement de Cléopâtre, c'est donc une scène historique. Pour comprendre cette scène, il serait utile de faire un petit rappel historique. [...]
[...] Dans les œuvres de Georges de La Tour la source lumineuse de la bougie allumée était clairement visible. Le Lorrain lui représente directement le soleil dans ses tableaux. C'est d'ailleurs le premier peintre à oser le faire. Le soleil perce la brume ce qui fait fondre la ligne d'horizon vers la mer. La lumière semble émaner d'un monde poétique et se reflète partout, dans les branches des arbres, sur les flots, sur les navires mais aussi au premier plan sur les dalles humides des quais. [...]
[...] Le lien est parfaitement visible dans Didon faisant construire Carthage de 1815. Toute son œuvre est construite autour du soleil et la lumière se reflète sur chaque élément comme le faisait le Lorrain. Le Lorrain est un homme illettré mais son œuvre a une grande portée intellectuelle. Barrès a dit de lui : Cet art, si intellectuel d'un illettré Le Lorrain créé un paysage idéal qui n'est pas une copie de la nature mais une véritable composition recherchant l'harmonie des formes et des tons. [...]
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