Marcel Jean intitule son chapitre réservé au cinéma direct Une révolution du documentaire ; c'est que ? le terme de cinéma direct définit à la fois une attitude et des techniques ; il se rapporte à un cinéma qui s'inscrit en faux par rapport à la conception classique du documentaire. ?
En effet, comme la fiction, le documentaire était préalablement scénarisé, la structure du film avait déjà été pensée et le réalisateur savait non seulement ce qu'il allait filmer mais aussi ce qui allait être dit. Le montage était un moyen de reconstruction d'un réel imaginé au préalable, plutôt qu'une observation du réel. Donc le film documentaire traditionnel pouvait se qualifier davantage de discours sur le réel, orchestré par un commentaire, plutôt que d'être une réalité observée retranscrite en [...]
[...] Le montage était un moyen de reconstruction d'un réel imaginé au préalable, plutôt qu'une observation du réel. Donc le film documentaire traditionnel pouvait se qualifier davantage de discours sur le réel, orchestré par un commentaire, plutôt que d'être une réalité observée retranscrite en images. Le cinéma direct se caractérise particulièrement dans sa nouveauté en proposant une nouvelle esthétique, que Dominique Noguez caractérise : Comme un refus de l'esthétique, refus qui n'est que la forme la plus frustre et naïve de l'esthétisme. dans Essais sur le cinéma Québécois. [...]
[...] ceci par leur recherche d'enregistrement du non artificiel, du vrai instantané, du spontané et de l'immédiat dans sa crue nudité. Finalement, ce cinéma pose un nouveau rapport au réel, qui mise sur l'enregistrement de situations brutes et le recueil vif d'images et de sons qui seront ensuite montés avec le plus de respect possible face à la situation de réel filmé : Le direct, c'est courir après le miracle ; des fois il arrive, le plus souvent pas! Bernard Gosselin Il ne faut pas, autant que possible, forcer les choses, avoir des idées préalables. [...]
[...] Pierre Perrault Il faut être aussi disponible vis-à-vis du réel que l'on a sur la pellicule qu'on l'était au réel quand on tournait. Et cette disponibilité fait que vous ne tirez pas votre film à travers un discours. C'est là que vous abandonnez le reportage. Le reporter, lui, a si peu de temps très souvent qu'il est obligé d'imposer au réel la structure préalable de son commentaire. Jacques Godbout Une des caractéristiques du cinéma direct est aussi le fait qu'il laisse entrevoir la possibilité de réaliser des films librement, en se soustrayant à la rigidité et à la bureaucratie de l'organisme gouvernemental. [...]
[...] Les sujets d'eux mêmes apparaissent plus expérimentaux. Chercheurs de nouvelles visions du réel, les réalisateurs s'attardent à des sujets sociaux et culturels sans reculer devant les enjeux politiques possibles. La série Panoramique soulevait déjà des problématiques que l'on retrouve à la fois dans le cinéma direct et dans la fiction et le documentaire d'auteurs jusqu'aux années 70 : la place des canadiens français dans l'entreprise, l'évolution du syndicalisme, la liberté de l'information et le rôle de la presse, les transformations du modèle familial et la crise du couple, le nouveau statut des femmes et leurs revendications, la démystification de l'histoire Finalement, selon Marcel Jean le cinéma direct, né à la fin des années 50, se fait l'écho de l'éveil de la société Québécoise et Tant sur le plan de l'esthétique que celui du propos, l'évolution du cinéma n'est que le reflet de l'évolution sociale. [...]
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