Considéré comme l'un des artistes les plus marquant du XX eme siècle, Kandinsky restera comme le père de l'abstraction. Grand théoricien marqué dès son enfance par un intérêt pour les couleurs qui le suivra toute sa vie, en 1910 en pleine maturité il publie son ouvrage phare « Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier ». Dans cet ouvrage, il expose sa théorie de la « nécessité intérieure », et ses idées sur les couleurs pures, et leur action sur l'âme humaine qui va constituer le sujet de cet exposé. Après une rapide biographie, nous présenterons la vision de Kandinsky, puis l'application de ses écrits dans ses oeuvres peintes. Suivra un survole des grandes théories de la couleur et enfin la conclusion qui tentera de répondre à la question : peut-on considéré Kandinsky comme un théoricien de la couleur ?
[...] Au-delà de ces ressemblances, qui rangent Kandinsky du côté des Naturphilosophes dans leur opposition aux matérialistes, les travaux de Kandinsky et de Goethe diffèrent grandement dans leur nature même. En fait, l'on peut se demander s'il n'est pas abusif de qualifier les écrits de Kandinsky de théorie des couleurs, tant la comparaison avec la Farbenlehre de Goethe est malaisée. Dans la deuxième partie de Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier Kandinsky analyse l'action des couleurs, et leur résonance intérieure sur l'âme. Mais cette analyse ne peut être détachée de la première partie de l'ouvrage qui la justifie. [...]
[...] Contraint de retourner en Russie en 1914, il participe après la révolution à la réorganisation de l'enseignement de l'art et va enseigner un temps à Moscou de 1918 à 1921, puis au Bauhaus de Weimar à partir de Il rassemble les principes qu'il enseigne dans Point, ligne, plan en 1926. La théorie cependant est chez Kandinsky distincte de sa pratique qui suit son évolution propre. Le Bauhaus aurait pu rendre possible aux yeux de Kandinsky son projet utopique de reconstruction d'un monde placé sous le signe du spirituel. Il développera ses recherches dans la théorie comme dans la pratique, mais l'espoir va laisser place dès 1933 à l'Histoire, puisque le Bauhaus sera fermé par les nazis cette année-là. En août 1933. [...]
[...] Le bleu quant à lui est la couleur du calme divin. A gauche on aurait donc l'humanité en marche vers le progrès soutenu par le rouge et le jaune avec derrière elle une ville dressée qui symbolise sa continuité. À droite un groupe qui s'est détaché du reste, qui a choisi une autre voie plus spirituelle qui le mène vers le céleste. Ceux-là sont presque entièrement bleus excepté leurs têtes qui conservent des accents de jaunes et de rouges, mais déjà très refroidis. [...]
[...] Mais aussi à cette époque, ses pensées sur les couleurs sont arrivées à maturation et il a déjà rédigé son livre. Les couleurs sont vives, appliquées en couches épaisses, et forment des contrastes saisissants; le rouge du personnage et l'ombre du train, les taches bleues et rouges derrière le noir du train, le toit du château ou encore les nuages. Ces grands blocs massifs de couleurs pures, très lumineuses, avec des contrastes clairs foncés, et chauds-froids très marqués sont typiques de cette période. [...]
[...] D'où il s'ensuit aussi que les dispositions colorifiques des rayons sont naturelles à ces rayons, et inaltérables; et que par conséquent toutes les productions et apparences des Couleurs qui sont au monde, proviennent non de quelque changement Physique causé dans la Lumière par la voie des Réfractions ou Réflexions, mais seulement des différents mélanges ou séparations des rayons en vertu de leur différente Réfrangibilité ou Réflexibilité, et à cet égard la Science des couleurs devient une spéculation aussi exactement Mathématique qu'aucune autre partie de l'Optique . C'est précisément ce lien entre réfrangibilité et couleur que rejetteront les Naturphilosophes. RÉFRANGIBILITÉ. n. f. T. [...]
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