C'est dans le contexte du deuxième centenaire de la proclamation des droits de l'homme, que Jean-Paul Flamand a rédigé cet essai sur le logement social, dont le titre principal est "Loger le peuple". Tout d'abord, l'auteur est sociologue et a entrepris plusieurs programmes de développement en Afrique de l'Ouest ; il a été enseignant à l'E.N.S.B.A. en 1967 puis à l'U.P.A. 6 (devenue ensuite l'EA Paris-la-Villette).
Il s'intéresse d'une façon générale à la question du logement social, et traite plus particulièrement ici la question du logement social en France en lien avec la politique menée dans ce cadre depuis deux siècles. Dans une perspective historique et chronologique, il analyse les différents dispositifs, pensés et expérimentés, par les organisations politiques afin de "loger le peuple" (...)
[...] La crise du logement s'accentue: 14 millions de ménages vivent dans des logements surpeuplés et insalubres, les squats, cités de transit et bidonvilles font leur apparition . Entre 1947 et 1949, des concours de préfabrication en béton et métal destinés à baisser les coûts de construction, sont ainsi mis en place par l'Etat français. On parle Etat providence car il décide de prendre les choses en main ; Mendès France débloque des subventions, le plan "Courant" vise à construire logements chaque année mais le pays doit également faire face à son engagement en Indochine, aux indemnisations de guerre et à la restructuration de l'appareil de production. [...]
[...] Cette préface se suit d'une introduction qui fixe le champ étude, la problématique, et les hypothèses de recherche de l'auteur. Le texte est organisé selon un découpage chronologique, diversifié par 15 planches graphiques alternant plans, élévations, coupes, parcellaires et photographies de logements sociaux issus d'époques différentes, et se termine sur une conclusion qui est un appel à l'action. Jean-Paul Flamand distingue précisément cinq périodes historiques pour organiser son argumentaire, qui sont les suivantes : 1830-94 qui correspond au premier chapitre et s'intitule le péril en la ville (page 19-81) ; cette période se caractérise par les opérations dites des pré-urbanistes (nécessité hygiéniste face aux incendies, aux épidémies de typhoïde et de choléra ; croissances démographique et urbaine, pensée de la séparation de l'espace public et privé . [...]
[...] Face à la flambée des loyers en ville, la crise qui résulte des procédures d'expropriation et l'augmentation de la population (mal logée), la Société des HBM est créée. L'auteur parle de l'influence des projets d'immeubles-casernes (allemands dit Siedlungen à Berlin) et de la Cité industrielle de Tony Garnier ; le but des HBM est de chasser les miasmes de la pauvreté, lutter contre l'alcoolisme, la tuberculose, les promiscuités malsaines ; fonder la famille ouvrière sur des bases matérielles stables, en lui donnant un foyer digne de ce nom, assurer le socle de la paix sociale, et lutter contre les doctrines pernicieuses et antinationales La loi influe sur le logement social, en permettant des subventions possibles ou bien en relançant l'initiative privée ; elle doit permettre l'accès à la propriété pour tous ou appropriation possible de son chez soi ; on voit apparaître de cette façon la réflexion binaire maison individuelle/logement collectif, accession sociale à la propriété / location. [...]
[...] (pages 317-337) La période plus récente recouvrant le dernier chapitre, se caractérise par une accentuation de la crise du logement avec un fort désengagement de l'Etat. Le cadre juridique est défavorable en matière de construction de logements sociaux, en particulier avec l'application de la Loi Barre du 3 Janvier 1977, qui substitue aide à la personne (création de l'aide personnalisée au logement concernant près de millions de foyers APL) à aide à la pierre Il n'y a que peu de nouveaux logements construits ; mais le septième Plan (1976-80) affiche la priorité de l'amélioration de l'habitat. [...]
[...] Le logement- équipement (pages 251-310) Comme l'indique le titre du chapitre, l'auteur démontre à travers l'histoire du logement social de cette période, comment on est passé d'une généralisation du modèle du logement-équipement à son déclin. Pendant les Trente glorieuses une croissance démographique (baby boom, presque de population mondiale en plus en une quinzaine d'années) a accompagné l'essor d'urbanisation conquérante (dont l'extension des banlieues et les villes nouvelles sont représentatives). Cela s'accompagne d'un écart plus important entre pays du Nord et pays du Sud, d'une paupérisation des campagnes. [...]
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