La dame de charité est une huile sur toile de 112x146 cm peinte par Jean-Baptiste Greuze entre 1772 et 1775. Elle est conservée actuellement au musée des Beaux-Arts à Lyon, qui l'a acquise en 1897. Le tableau, gravé par Massard en 1778 sous le titre La dame de bienfaisance, a connu à cette époque un grand succès et a été considéré comme un chef-d'œuvre.
Jean-Baptiste Greuze est né à Tournus en 1725. Son père maçon espérait pour lui une carrière d'architecte, mais ses talents précoces pour le dessin l'amèneront dans l'atelier de Grandon à Lyon. Il y fait un court séjour avant d'aller à Paris et d'entrer dans l'atelier de Natoire, grand académicien. Il présente ses premières œuvres au Salon de 1755, où il rencontre un vif succès, et qui lui permet d'être agréé à l'Académie. Il part ensuite à Rome, où, au contraire de ses contemporains, il est plus inspiré par la peinture classique du XVII° siècle que par les ruines antiques récemment découvertes (Pompéi et Herculanum). De retour en France vers 1756, il expose régulièrement au Salon des peintures de genre et des portraits. On retiendra notamment celui de 1761 où il a présenté L'accordée de village, tableau qui assure sa renommée et aussi une amitié avec le philosophe Diderot. L'Académie ne cesse de lui réclamer son morceau de réception, indispensable pour être reçu académicien. Il le dévoile en 1769, c'est Septime Sévère reprochant à son fils Caracalla d'avoir voulut l'assassiner. Peinture d'Histoire, elle déçoit par la médiocrité de son exécution et son anatomie douteuse. Greuze est sorti de son genre, et on le lui reproche ; il est reçu à l'Académie en tant que peintre de genre et non en tant peintre d'Histoire comme il l'aurait souhaité. Il considère cela comme un affront à son talent et n'exposera plus au Salon.
Il conserve tout de même un grand succès auprès du public et de la critique, et reste toujours plus ou moins en marge des circuits traditionnels. Il développe à cette époque une peinture de genre moralisée, inspirée par la philosophie des Lumières. La dame de charité est une parfaite illustration de ce genre de peinture. Elle montre une maîtrise de l'espace pictural où chaque élément participe à la compréhension de la toile ; on peut aussi y remarquer avec quelle audace Greuze se sert de moyens, qui ne sont pas ceux de la peinture de genre, pour éduquer le spectateur ; on peut enfin dégager une morale omniprésente sous différents aspects.
[...] Jean-Baptiste Greuze est né à Tournus en 1725. Son père maçon espérait pour lui une carrière d'architecte, mais ses talents précoces pour le dessin l'amèneront dans l'atelier de Grandon à Lyon. Il y fait un court séjour avant d'aller à Paris et d'entrer dans l'atelier de Natoire, grand académicien. Il présente ses premières œuvres au Salon de 1755, où il rencontre un vif succès, et qui lui permet d'être agréé à l'Académie. Il part ensuite à Rome, où, au contraire de ses contemporains, il est plus inspiré par la peinture classique du XVII° siècle que par les ruines antiques récemment découvertes (Pompéi et Herculanum). [...]
[...] Une esquisse de 1772, conservée au musée d'Agen, nous montre la scène différemment : une porte sur la droite ouvre sur une salle avec d'autres personnages, les mains de la fillette sont vides, il n'y a pas d'épée et une grande tenture blanche est à la place du drap bleu de la version définitive ; on peut donc se demander si dans un premier temps Greuze n'avait pas pensé à installer sa scène dans un Hôtel-Dieu. Ces six personnages sont en frise, et on remarque une certaine isocéphalie. Le tableau montre assez peu de profondeur et reste clos. La composition est fermée. Elle est basée sur un triangle qui englobe les personnages principaux de la scène, le vieil homme et sa femme, la mère et sa fille. Les deux personnages restants assistent à la scène mais n'y participent pas. Ils viennent fermer la composition. [...]
[...] Peinture d'Histoire, elle déçoit par la médiocrité de son exécution et son anatomie douteuse. Greuze est sorti de son genre, et on le lui reproche ; il est reçu à l'Académie en tant que peintre de genre et non en tant peintre d'Histoire comme il l'aurait souhaité. Il considère cela comme un affront à son talent et n'exposera plus au Salon. Il conserve tout de même un grand succès auprès du public et de la critique, et reste toujours plus ou moins en marge des circuits traditionnels. [...]
[...] L'espace pictural est simple mais efficace. Il y a peu d'éléments, mais chacun à une place et un rôle dans la scène ; chez Greuze, il n'y a pas de superflu et de fioritures. On peut donc voir sa dextérité dans l'agencement de l'espace, mais aussi dans son traitement des visages et expressions. II L'audace de Greuze Fort de son talent, Greuze se sert de moyens inhabituels à la peinture de genre pour servir son but principal : éduquer le spectateur. [...]
[...] Jean-Baptiste Greuze : La dame de charité Introduction I L'espace pictural A/Couleurs et lumière Personnages Composition II L'audace de Greuze La théâtralité Peinture de genre comme peinture d'Histoire L'idéal des Lumières III La morale de l'histoire Education de la fillette Un tableau pédagogique Le drame d'une époque Conclusion J.-B. Greuze, Autoportrait, vers 1765. Bibliographie Cadre historique et culturel F. Lebrun, L'Europe et le Monde, XVI°-XVIII° siècle, Armand Colin, Paris J. Starobinski, L'invention de la liberté, 1700-1789, Skira Ouvrages généraux sur la période T. Gaehtgens et K. Pomian, Le XVIII° siècle, Paris M. Levey, Du Rococo à la Révolution, Thames & Hudson J. Thuilier et A. [...]
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