Depuis quelques années les sites de musée en ligne, à l'image du musée, connaissent un élargissement de leurs missions.
Le web devient un outil privilégié pour la communication et la transmission du savoir à l'extérieur de l'enceinte physique du musée.
En France, les musées se sont appropriés les nouvelles technologies interactives pour pouvoir s'adresser à des publics issus de groupes sociaux diversifiés. Depuis les années 1975- 1980 , le musée place le public au cœur de ses préoccupations et de sa politique culturelle. Le public concerné par mon analyse est celui que l'on appelle communément le public « non spécialisé » en opposition au public « spécialisé » composé des professionnels , des chercheurs, des enseignants et des étudiants. Le profil de ce public reste encore imprécis, ce qui implique des difficultés pour les concepteurs et les rédacteurs à transmettre des informations scientifiques dans un vocabulaire accessible à tous.
La production numérisée des sites de musées en ligne a décidé de déboucher sur la réalisation de propositions pour le grand public. Chaque application prend une orientation différente en fonction du public auquel il s'adresse. On peut détacher trois propositions récurrentes : les « découvertes à l'aveugle » ( Mme Welger- Barboza) qui offrent au public la possibilité de naviguer librement sur un site, les propositions éducatives qui permettent d'apprendre à travers une pratique interactive, les propositions ludiques proposées aux plus jeunes pour se familiariser avec le monde de l'art par le biais d'activités et d'outils adaptés.
Ces nouvelles propositions, plus diversifiées les unes que les autres présentent néanmoins certaines limites qui empêchent une approche et une utilisation plus approfondie des sites.
L'analyse de ces nouvelles propositions s'appuiera sur l'étude de quelques sites significatifs choisis pour leurs qualités, leurs initiatives et leurs innovations : la National Gallery de Washington , le musée du Louvre, le Metropolitan Museum de New York, le Musée national d'art moderne, la Tate Gallery, MoMA. Ces sites de musées sont des sites populaires qui se caractérisent par la diversité de leur public : artistes, étudiants, patrons, touristes, journalistes…
Quelles sont les caractéristiques de ces nouvelles propositions interactives et qu'apportent elles en complémentarité de ce qui est déjà disponible sur le lieu physique ?
L'analyse se fera en trois parties : tout d'abord, nous étudierons les propositions faites à l'internaute qui ne recherche aucune information particulière : les « découvertes à l'aveugle », puis nous analyserons les propositions éducatives et les moyens qui sont donnés aux utilisateurs pour s'approprier réellement des informations et enfin les propositions ludiques qui présentent le jeune public comme une audience essentielle.
[...] Les découvertes à l'aveugle : la visite virtuelle Les découvertes à l'aveugle permettent à un public non spécialisé de se frayer un parcours personnel sur le site selon une démarche intuitive. Planifier sa visite Les sites de musées en ligne permettent désormais de se créer son propre parcours de visite, en sélectionnant un corpus de chefs-d'œuvre, un parcours thématique ou chronologique ou un libre choix du parcours par thèmes, par durées, par publics ( adultes, enfants, familles, groupes, handicapés). Le but visé est de laisser libre cours aux envies de l'utilisateur. Il devient autonome à la différence de ce qu'il peut rencontrer avec une visite guidée. [...]
[...] C'est le cas au musée des Augustins à Toulouse, les questions concernent la collection et poussent à une visite plus attentive du site. Plus proche du rapport traditionnel au musée, des visites virtuelles sont proposées. La visite se fait accompagnée d'un guide virtuel qui prend l'apparence d'un personnage animé. Et l'on remarque que les activités se font toujours sur une base d'images présentes dans la collection du musée. On observe dans les choix des activités une sélection qui reste déterminée par des préférences esthétiques. [...]
[...] Les enfants sont considérés comme une audience essentielle, ainsi tout comme les adolescents on leur dédie des sites à part entière souvent signalés dès la page d'accueil du site du musée. Les activités proposées en ligne sont très variées. Deux exemples significatifs seraient le site de la NGA dédié aux enfants NGA Kids et le site du MoMA Destination Modern Art pour les enfants âgés de 5 à 8 ans. Les activités sont toujours rattachées au musée soit par la présentation d'œuvres faisant partie de la collection, soit par des liens hypertextes. [...]
[...] Le site le plus représentatif est le Young Tate by and for young people le site a été réalisé par des “jeunes adultes” âgés de 13 à 25 ans. Les informations, les activités et les évènements ont été sélectionnés en fonction de leur intérêt pour la catégorie d'âge concernée. L'importance de cette catégorie d'âge prend son sens avec la création du site Red Studio du MoMA. En collaboration avec des écoles supérieures, les concepteurs explorent le monde de l'art par des propositions et des questionnements venant de jeunes adultes à propos de l'art moderne. [...]
[...] La dernière approche perceptible dans les sites à vocation éducative est l'approche globale qui cible une œuvre ou un artiste et approfondit le sujet. Ces ressources pédagogiques connaissent un grand succès. Cela est dû dans un premier temps probablement à leur fiabilité puisque ces dossiers pédagogiques comme on les trouve nommés sur certains sites français, sont, pour une grande partie, réalisés par des enseignants, par exemple les dossiers pédagogiques du Musée des Augustins de Toulouse ; ou alors, ce sont des dossiers réalisés par des historiens d'art ou des conservateurs. [...]
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