L'origine du mot détail remonte au Moyen-âge. Nicole Savy, dans L'oeil de Victor Hugo, nous en donne l'explication. Ce terme serait issu du commerce médiéval, « vendre au détail », ou vendre à plus petites mesures des marchandises. Il se définit par sa proportion par rapport au tout. Il se caractérise donc par sa petitesse : « C'est l'infiniment grand qui est le produit de l'infiniment petit », disait-elle en résumant les propos de Victor Hugo. Il y a donc à la base une question de taille, le détail est une partie du tout. Et donc un ensemble est constitué d'une multitude de détails, d'une superposition de petits éléments.
Faudrait-il alors se concentrer sur ces détails, ces « petits » éléments qui constituent un tout ? Ces derniers ont-ils leur importance, ou bien ne sont-ils « que des détails » ? Il est vrai que l'on emploi cette expression lorsque quelque chose ne vaut pas la peine que l'on s'y arrête. Dans ce cas le mot détail signifie objet sans importance, que l'on peut oublier sans y prêter la quelconque attention. Il est vrai qu'un détail, peut définir un élément futile. Et si justement un détail pouvait trouver toute sa place et même donner un sens au tout, ou bien être là où on peut y trouver de l'émotion ? Le détail permettrait alors de mieux voir, de mieux comprendre, d'apprécier voire de saisir l'émotion.
« C'est dans des p'tits détails comme ça que l'on est snob ou pas », disait Boris Vian dans sa chanson J'suis snob. Dans cette dernière, il se décrit comme quelqu'un de snob, juste par des petits détails, des éléments qui pris à partie n'ont pas de sens, mais qui réunis font un tout, font la personnalité d'un homme. Les détails sont « petits » comme on l'entend, mais ils sont pourtant à l'origine d'un tout. Regarder au détail, c'est isoler les parties du tout. Mais isolément les détails perdent leur sens. En effet, chaque élément pris isolément n'a pas forcément de sens. Il est donc souvent question de ne pas regarder dans les détails pour mieux voir, et justement regarder dans la globalité, avec du recul, pour mieux comprendre et apprécier (...)
[...] Il persiste un certain paradoxe autour du détail, dans la mesure où celui-ci semble capable d'être un élément important du sens général, mais n'en reste pas moins une partie réduite de l'ensemble. Finalement l'importance accordée au détail pour la compréhension et l'expérience esthétique (notamment l'émotion ressentie), dépendrait davantage du choix de l'observateur qui déciderait d'en faire soit un élément décisif parmi l'ensemble, soit au contraire le restreindrait à un simple point ponctuel. Le détail est, en effet, une réalité floue, ambiguë et une philosophie qui rêve ou exige le simple, l'élémentaire, le principiel. On en finit jamais quand on entre dans les détails (Jean-Pierre Mourey). [...]
[...] Il se définit par sa proportion par rapport au tout. Il se caractérise donc par sa petitesse : C'est l'infiniment grand qui est le produit de l'infiniment petit disait-elle en résumant les propos de Victor Hugo. Il y a donc à la base une question de taille, le détail est une partie du tout. Et donc un ensemble est constitué d'une multitude de détails, d'une superposition de petits éléments. Faudrait-il alors se concentrer sur ces détails, ces petits éléments qui constituent un tout ? [...]
[...] Tout travail doit être fructifié, au risque de finir comme Icare, c'est ce que l'on peut dégager de ce tableau grâce à un détail. Le détail n'est donc plus secondaire, mais essentiel pour bien voir à savoir comprendre une œuvre comme Daniel Arasse l'entend. Sans ces détails, qui se définissent matériellement par leur petitesse, le spectateur n'a plus le même regard sur ces œuvres. Il est donc question de s'arrêter justement à ces détails, d'y prêter attention. De manière générale, les détails sont souvent ce sur quoi il faut s'arrêter pour mieux voir. [...]
[...] Pour la première fois en 1886, on emploie ce terme pour désigner le mouvement auquel appartiennent certains artistes qui ont côtoyé l'impressionnisme. On parle également de néo-impressionnisme ou de divisionnisme. Ces termes ont été appliqués à l'origine pour qualifier la technique nouvelle du peintre Seurat qui consistait en une décomposition de la couleur en tâches de couleur pure par petites touches. S'arrêter sur les détails d'Un dimanche à la Grande-Jatte de ce même peintre, serait peut-être accorder trop d'importance à une technique de peinture et perdre de vue le réel sujet du tableau. [...]
[...] On peut citer comme exemple les tableaux de Rubens, qui doivent être regardés dans leur globalité, puisqu'en regardant dans les détails, en s'approchant de l'œuvre, ce que l'on voit, ce sont des matières. On ne perçoit plus les formes, mais seulement des matières qui n'ont plus de sens dans l'œuvre en elle-même. Il faut alors prendre du recul et regarder le tableau dans son ensemble. Tous les détails, toutes les formes qui composent le tableau ont leur importance car elles permettent de composer le tout, mais chaque détail, isolé n'a plus de sens. On peut également songer en peinture à l'exemple du pointillisme. [...]
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