Olivier Donnat identifie le spectacle vivant comme « Le domaine le plus pertinent pour mener une réflexion sur la question de la décentralisation parce que plus que tout autre, il a incarné la volonté de faire accéder le peuple au monde cultivé».
Nous étudierons donc la décentralisation théâtrale.
L'activité théâtrale décentralisée est crée en réaction contre un théâtre littéraire trop bourgeois et prend une dimension sociale où l'objectif de cette entreprise se définit par la recherche d'un nouveau public.
Nous traiterons ce sujet en quatre parties, nous débuterons en exposant l'état du paysage français au début du XXe siècle, ensuite nous verrons les premières initiatives de décentralisation qui s'échelonnent de la fin du XIXe siècle à la fin des années 20, puis la décentralisation des années 30 à la fin du gouvernement de Vichy, et enfin nous finiront par la décentralisation en marche avec la création des Centres Dramatiques Nationaux.
[...] Les principes justifiant la construction de ces équipements énoncés depuis le début du siècle sont repris. Il s'agit de : - créer en provinces des troupes permanents, - dans des lieux fixes, - avec une zone de rayonnement, - grâce à l'aide des pouvoir locaux, des pouvoirs régionaux et de l'Etat. Les principes qui doivent guider les directeurs des C.D.N. sont les suivants : - imposer un répertoire de haute qualité, - travailler et vivre dans les villes choisies pour la décentralisation, - démocratiser l'accès au théâtre. [...]
[...] Abirached in JP.Sarrazac, op. cit, p 27. R. Abirached, op. cit, tome p 41. R. Temkine, Le théâtre en état, Paris, éd Théâtrale p 139. M. Corvin, op . cit, p 167. [...]
[...] Ces tentatives vont rencontrer l'attention des politiques de l'Etat. Même si l'ensemble reste loin d'être convaincant, c'est avec le Front Populaire que naîtra une véritable politique théâtrale ; en ce sens qu'une certaine cohérence inspirera désormais les interventions publiques jusque là erratiques En 1936, Jean Zay ministre de l'Education Nationale à la guerre, entreprend de vastes réformes (aide aux hommes du Cartel, soutien au théâtre d'essai, réforme de la Comédie-Française). Mais, comme le remarque Robert Abirached : Il n'est toujours pas question d'étendre le secteur public au théâtre, pas plus que de s'engager dans la distribution de nombreuses subventions En juillet 1938, Jean Zay rédige une proposition de réorganisation des théâtre de province pour l'établissement d'une collaboration confiante et loyale entre toutes les scène, pour la mise au point et la répartition des œuvres dramatiques les plus dignes d'être offerte au suffrage artistique du public dans l'ensemble du pays. [...]
[...] Le théâtre est en passe d'être définitivement reconnu comme service public. Après un temps d'arrêt, de 1952 à 1958, la décentralisation reçoit une impulsion nouvelle avec la création du ministère des Affaires Culturelles avec à sa tête André Malraux. De nouveau, dans les années 60, la création de nouveaux Centres Dramatiques vient s'ajouter. Relevons notamment en 1960 la présence du Centre Dramatique du Nord, en 1963 le théâtre de la Cité à Villeurbanne et en 1966 le théâtre de l'Est parisien. [...]
[...] En Juin 1941 est crée l'Association des Directeurs de Théâtre de Paris, dirigé par Gaston Baty, Charles Dullin et Pierre Renoir (ami de Louis Jouvet). Cette association permet une liaison entre les autorités et le monde du théâtre. La décentralisation en marche : Ce qui est acquis désormais, c'est la légitimité de l'intérêt porté par l'état à l'expansion du théâtre et sa vocation à intervenir en sa faveur sous des formes appropriés. Un mouvement est lancé qui n'allait plus connaître de pause et qui devait même singulièrement s'accélérer pendante les années de guerre. [...]
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