Selon Marcel Jean dans son ouvrage Le cinéma Québécois, ? l'histoire du cinéma est conditionnée tout entière par les rapports qu'entretiennent les créateurs avec le public local. L'étroitesse du marché Québécois ainsi que sa singularité (culturelle et linguistique), à l'intérieur de l'immense marché nord-Américain, sont à l'origine de la fragilité économique de cette petite cinématographie tiraillée entre la France et les Etats-Unis. ?
Lorsque l'on examine la cinématographie Québécoise il faut donc tenir compte de la concurrence déloyale que représente les productions Américaines contre lesquelles les moyens trop limités d'un petit cinéma local ne peuvent rivaliser dans le domaine de la fiction.
Le cinéma Québécois s'est du coup illustré pleinement sous une autre forme cinématographique : le documentaire [...]
[...] Dans les années 20, Monseigneur Albert Tessier (1895-1976), homme d'église mais aussi enseignant, historien, éditeur, journaliste et photographe réalise de premiers films documentaires. Ces films révèlent la mentalité d'une époque et les valeurs principales qui y sont rattachées : amour du travail bien accompli, du pays et de la nature, en même temps qu'ils véhiculent les éléments fondamentaux de la foi catholique . En 1934 l'abbé Maurice Proulx (1902-1988) exploite à son tour le cinéma à des fins pédagogiques. Au départ il aborde le documentaire en parallèle à ses travaux de professeur en agronomie. [...]
[...] Bien que ces films conservent les valeurs qui assurent sa stabilité au régime duplessiste alors en pleine consolidation avec des scénarios étant épurés ou cautionnés par des clercs. Nous avons vu que le cinéma de fiction au Québec n'avait pas bénéficié d'un terrain propice pour se développer. Le cinéma Québécois s'est du coup illustré pleinement sous une autre forme cinématographique : le documentaire. Et en prenant pour sujet le pays lui-même, le documentaire Québécois s'est bâti un riche fond de soutien. [...]
[...] Peut-être parce que l'église a repensé l'outil cinématographique, avec la volonté de l'utiliser pour exercer une influence positive II. Le cinéma porteur de valeurs traditionnelles : Euclide Lefevre dans Le cinéma corrupteur avait déjà écrit : À l'humble agriculteur qui n'a jamais franchi les limites de son village, le cinéma permettra d'améliorer ses méthodes en lui faisant connaître celles de contrées plus avancées; à l'industriel, il enseignera, jusque dans le détail, des moyens d'action et de mise en opération avantageux qu'il n'a pas le temps ou le moyen d'aller étudier sur place ; du maître d'école primaire, aussi bien que du professeur d'université, il simplifiera fructueusement la besogne. [...]
[...] Cette cinématographie cherchant à valoriser (jusqu'à la propagande parfois) les valeurs d'une culture Québécoise sous l'égide d'une pratique documentaire s'est affirmée. Dans le même temps elle est devenue un maillon fort de la culture Québécoise, en la représentant. [...]
[...] L'Office National du Film du Canada à partir du 2 mai 1939, avant lequel trois organismes fédéraux consacrés à la production de films s'étaient succédés, est créé. John Grierson (1898-1972) d'origine Écossaise, en deviendra commissaire en 1940. Gary Evans dira de lui qu'il entrevoyait davantage l'ONF comme un ministère de l'éducation qu'autre chose Si cette affirmation semble pouvoir être confirmée : Nous pouvons, grâce à la propagande, élargir les horizons de l'école et donner à chaque individu, dans son milieu de vie et dans son travail, une connaissance vivante de la société dans laquelle il a le privilège de servir. [...]
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