La statue équestre fut l'une des créations les plus originales de l'art grec. Pourtant, à ce jour, le plus ancien marbre représentant ce type qui nous soit parvenu date de l'époque archaïque. En effet, le cavalier dit Rampin du nom de son 1er propriétaire, aurait été fabriquée à Athènes peu après 545 av JC.
Les éléments conservés sont la tête et le cou de 27 cm de hauteur, que l'on peut voir au musée du Louvre, alors que le torse et quelques fragments de la monture sont conservés au musée de l'Acropole d'Athènes. C'est une statue en marbre insulaire qui présente quelques traces de polychromie et un reste de tige métallique sur le sommet du crâne. On peut observer que la tête du cavalier est légèrement tournée et inclinée vers l'épaule gauche. Le visage est une structure triangulaire délimité par les pommettes hautes et le menton pointu. Les yeux sont en forme d'amande et la barbe traitée en mèches perlées d'une grande finesse. Les cheveux mi-longs sont ceints d'une couronne de feuilles et traités de la même manière que la barbe. Les muscles du torse apparaissent légèrement incisés, juste suggérés.
Depuis sa découverte en 1886 sur le site de l'Acropole, le cavalier Rampin fut souvent cité dans plusieurs ouvrages traitant de l'art grec. En effet, cette statue pose plusieurs problématiques quant à sa datation, son iconographie et son créateur. Nous allons donc aborder ces différents points pour mieux comprendre l'histoire du cavalier Rampin à travers les époques.
[...] Ensuite, l'archéologue allemand RUMPF cite le cavalier dans un ouvrage publié en 1938 : Endoios Ein Versuch et le date vers le milieu du VIe siècle. De la même manière, l'ouvrage de SHRADER, SCHUCHHARDT et LANGLOTZ : Die archaischen marmorbildwerk des akropolis , de 1939, donne une datation entre 560 et 550 av JC. Bien plus tard, en 1963, le conservateur en chef du Louvre, Jean CHARBONNEAU publie La sculpture grecque et romaine au musée du Louvre et date la sculpture vers 560 av JC. [...]
[...] Nous allons donc aborder ces différents points pour mieux comprendre l'histoire du cavalier Rampin à travers les époques. Dans un premier temps, nous allons nous intéresser aux datations proposées par les différents auteurs. Le premier à avoir cité le cavalier est Henri LECHAT, qui fut un ancien membre de l'école d'Athènes et professeur à l'université de Lyon. Dans son ouvrage Monuments et mémoires, publié en 1900, il nous apprend que la statue provient de l'Attique et date des environs de 550-540 av JC. [...]
[...] F. CROISSANT, Les protomés féminines archaïques, recherche sur les représentations du visage dans la plastique grecque de 550 à 480 av JC, De boccard, Paris B. S. RIDGWAY, Birds Meniskoi and Head Attributes in Archaic Greece, American Journal of Archeology M. HAMIAUX, Les sculptures grecques des origines à la fin du Vie siècle av JC, Editions de la Réunion des musées nationaux, Paris J. BOARDMAN, La sculpture grecque archaïque, Editions Thames and Hudson, Paris, 1994. [...]
[...] Dans un second temps, nous allons nous attacher au problème de l'iconographie pour nous demander ce que représente le cavalier Rampin. Il est vrai qu'avant la reconstitution de la tête et du torse on ne pouvait pas deviner qu'il s'agissait d'un cavalier. A partir de 1936, PAYNE nous livre son interprétation de la sculpture, et pour cela il s'attache à la couronne qui ceint la tête du cavalier. En effet, il pense que c'est une couronne de feuilles de chênes et nous apprends que pour cette raison, le cavalier a souvent été pris pour une représentation de Zeus. [...]
[...] VILLARD, Grèce archaïque, Univers des Formes, Gallimard, Paris DEYHLE, Meister des Archaischen Plastick Attikas, Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Athenische Abteilung J. KLEINE, Untersuchungen zur Chronologie des attishen Kunst von Peisistratos bis Themistocles, Istanbuler Mitteilungen M.S. BROUSKARI, The acropolis museum : a descriptive catalogue, Commercial bank of Greece, Athens B.S. RIDGWAY, The Archaic style in Greek sculpture, Princeton University Press, Princeton A. HERMARY, Bulletin de Correspondance Hellénique E. SINN, Zum Bruchstüch eines Weigreliefs in Eleusis, Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Athenische Abteilung, 1954- 55. [...]
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