Hans Bellmer, artiste controversé, est connu pour sa “poupée” (créée en 1933), noyau et matrice de tous ses travaux ulté-rieurs.
L'exposition au Centre Pompidou révèle une vision étonnamment poétique du travail de l'artiste autour de dessins minutieux, semblables à une leçon d'anatomie, à des peintures à l'huile, tout aussi révélatrices des pulsions de Bellmer ; une série de photographies avec pour modèles Unica et son corps que l'artiste modifie selon ses désirs... ou la célèbre poupée ; ainsi que ses écrits... autant de supports différents visant seulement à satisfaire sa quête perpétuelle d'un corps répondant à ses innombrables fantaisies.
Peu montré en France et assez difficile d'accès, il bénéficie ici d'une très belle exposition entre vertiges érotiques et rêves idylliques qui ne laisse indifférent personne, nous poussant ainsi à nous questionner sur ce qu'est réellement l'érotisme... ce compte-rendu se voudra représentatif du travail de Bellmer et de ses lignes directrices même s'il est bien sûr impossible d'aborder en profondeur sa pensée en un dossier censé être exhaustif...
André Breton*, mieux que quiconque, a su définir cette “beauté convulsive”: ‘érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle'... un parallèle entre le frisson esthétique et le plaisir érotique qui semble hanter l'oeuvre de Hans Bellmer.
[...] ou la célèbre poupée ; ainsi que ses écrits . autant de supports différents visant seulement à satisfaire sa quête perpétuelle d'un corps répondant à ses innombrables fantaisies. Peu montré en France et assez difficile d'accès, il bénéficie ici d'une très belle exposition entre vertiges érotiques et rêves idylliques qui ne laisse indifférent personne, nous poussant ainsi à nous questionner sur ce qu'est réellement l'érotisme . ce compte-rendu se voudra représentatif du travail de Bellmer et de ses lignes directrices même s'il est bien sûr impossible d'aborder en profondeur sa pensée en un dossier censé être exhaustif . [...]
[...] C'est alors qu'il entre en correspondance avec Guillaume Apollinaire et rencontre bientôt Louis Aragon et Philippe Soupault avec lesquels il fonde la revue 'Littérature' en 1920. Soutenant d'abord le mouvement Dada de Tristan Tzara, c'est en 1924 qu'il donne sa véritable identité au surréalisme, grâce à son 'Manifeste', et en devient la figure de proue. Un temps membre du parti communiste (1927-1935) se reconnaissant dans le 'changer le monde' de Marx, ce qu'il cherche, surtout, c'est à abolir les frontières entre l'imaginaire et la réalité, à se libérer de la 'dictée de la pensée' (écriture automatique), et veut 'brouiller l'ordre des mots' comme il l'affirme dans 'Point du jour' (1934). [...]
[...] Les artistes surréalistes mettent en œuvre la théorie de libération du désir en inventant des techniques visant à reproduire les mécanismes du rêve. S'inspirant de l'œuvre de Giorgio De Chirico, unanimement reconnue comme fondatrice de l'esthétique surréaliste, ils s'efforcent de réduire le rôle de la conscience et l'intervention de la volonté. Le frottage et le collage utilisés par Max Ernst, les dessins automatiques réalisés par André Masson, les rayographes de Man Ray, en sont les premiers exemples. Peu après, Miró, Magritte et Dali produisent des images oniriques en organisant la rencontre d'éléments disparates. [...]
[...] On sent qu'elles sont fixées là pour l'éternité et que le soleil de M. Ingres ne changera jamais de place par rapport à la terre”) et “l'érotisation de ses corps déformés” (on citera, pour illustrer, le cou d'Angélique placé dans une position plus qu'improbable ou les trois vertèbres en trop de La Grande Odalisque), Ingres malgré tout, trouvé l'équilibre entre le réalisme et l'idéalisation en refusant de peindre des postures anatomiquement exactes, un choix qu'il justifiera car "pour exprimer le caractère, une certaine exagération est permise, nécessaire même quelquefois, mais surtout là où il s'agit de dégager et de faire saillir un élément du beau”. [...]
[...] aurait donc là affaire à une langue visuelle inédite. On ne s'étonne guère que Bellmer se soit longuement intéressé à l'oeuvre de Sade et lui ait consacré une série de gravures Philosophie dans le boudoir”, “Dialogue du prêtre et du moribond”). On peut leur trouver de nombreuses similitudes dans l'exécution de l'oeuvre : une précision d'anatomiste, un raffinement d'érotomane, un goût avancé pour la description, l'énumération, la répétition, l'accumulation. Les carnets de Bellmer sont autant de pages d'un monstrueux dictionnaire des ambivalences du corps, et l'on ne peut alors s'empêcher de penser aux “Cent Vingt Journées de Sodome”. [...]
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