La modernité commence avec le réalisme. Celui-ci détruit les hiérarchies sociales et esthétiques qui fondaient le régime esthétique de l'Ancien Régime. Dans le réalisme, tout est digne de devenir objet de l'art, comme tout individu est digne de participer au corps électoral. Le réalisme possède une dimension politique autant qu'esthétique. Ces deux dimensions sont parfaitement incarnées par Courbet en peinture.
Le chef de file de la peinture réaliste, c'est Gustave Courbet. Il incarne le côté anarchiste du réalisme : c'est un ami de Proudhon, le théoricien de l'anarchisme.
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Un grand défenseur de la république, opposant à Napoléon III (1852-70) puis partisan de la Commune de Paris (1871), qui visait à créer un Etat autonome et autogéré avec une démocratie directe, bref une utopie réprimée par la III° république bourgeoise.
Courbet sera même accusé d'avoir fait détruire la colonne Vendôme, symbole des victoires de Napoléon, et sera emprisonné pour cela.
Ses principales peintures suivent un voyage en Hollande (1847) et la révolution de 1848 :
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Il l'expose au salon de 1849, dans un grand scandale : typiquement, les personnages nous tournent le dos ; le cadrage serré sur eux centralise toute l'attention sur l'action, le paysage est absent et il n'y a quasiment pas de ciel (...)
[...] Les figures sont disposées en frise, de façon archaïque, mais l'effet est la dispersion du regard (on voit les figures sur la droite regarder hors champ). Les couleurs (bleu, blanc, rouge) soulignent le point central de l'action, mais, chose étrange pour un enterrement, il n'y a pas de cercueil : ce qu'on enterre n'est pas visible dans le tableau. C'est une façon de dire : le sujet, l'histoire, n'est pas importante, elle n'apprend rien au spectateur. Le manque d'expressivité des personnages est aussi un rejet des bitudes classiques : les peintres n'hésitaient pas à recourir à une rhétorique des gestes et des visages pour exprimer les passions les plus vives afin de les transmettre par contamination au spectateur : . [...]
[...] Ce qui domine dans ce processus, c'est l'aspect collectif : le peintre n'est pas retranché dans sa tour d'ivoire, touché par le génie, il crée parce qu'il est au centre d'un ensemble social . D'où une nouvelle définition de l'art : l'art n'est pas une valeur en soi, qui fait apparaître miraculeusement le beau idéal dans certains chefs d'œuvre ; l'art est le fruit d'une contre, l'ouverture sur un dehors. L'artiste ne tire plus son inspiration de son génie, mais de la société, de la vie qui l'entoure. [...]
[...] A 1ere vue le tableau est 1 galerie de portraits réunis dans l'atelier de Courbet, en train de peindre un paysage ; . de droite à gauche on reconnaît Baudelaire (assis), Champfleury (sur le tabouret), Proudhon (de face dans le fond) ; ce sont les amis de Courbet, ses défenseurs, son public . Derrière lui, une figure féminine nue, avec un drapé très classique . Courbet ne la voit pas, il lui tourne le dos ; or à l'époque c'est perçu comme une inversion d'une composi‐ tion célèbre, le pein‐ tre peignant son modèle . [...]
[...] Courbet refuse cette rhétorique, c'est‐à‐dire il refuse la communication entre les sonnages et les spectateurs. C'est une scène intime, auquel le spectateur jette un regard indiscret, et une scène rendue monumentale par le peintre. Le travail du peintre est celui d'un dévoilement de l'intime, d'une révélation d'une vérité cachée . D'ailleurs il s'agit d'une intimité personnelle, car Ornans est la ville natale de Courbet et beaucoup de sonnages représentés sont des amis d'enfance et des habitants du village . L'atelier Musée d'Orsay . [...]
[...] COURBE T . La modernité commence avec le réalisme. Celui‐ci détruit les hiérarchies sociales et thétiques qui fondaient le régime esthétique de l'Ancien Régime. Dans le réalisme, tout est digne de devenir objet de l'art, comme tout individu est digne de participer au corps électoral. Le réalisme possède une dimension politique autant qu'esthétique . Ces deux dimensions sont parfaitement incarnées par Courbet en peinture . Le chef de file de la peinture réaliste, c'est Gustave Courbet. [...]
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