Aquafortistes, Käthe Kollwitz, gravure, eau-forte, pointe sèche, aquatinte, vernis mou, Frau mit totem kind, Selbsthidnis, taille douce, gravure allemande, beaux-arts, Berlin
Käthe Kollwitz est sans doute l'une des figures les plus originales parmi l'univers artistique majoritairement masculin de la gravure allemande, en étant élue en 1919, première femme de l'académie des Beaux-Arts de Berlin. Encouragée par son père afin d'embrasser une carrière artistique, Käthe Kollwitz s'inscrit dans une école d'art spécialisée et apprendra la gravure auprès de Rudolf Mauer puis au sein de l'atelier de Karl Stauffer Berne. Käthe Kollwitz rencontre Max Klinger à Berlin en 1884, qu'elle admirera pour sa technique, ses allégories fantastiques, mais surtout pour ses sujets touchant la société moderne. Elle décida alors d'utiliser la gravure et plus particulièrement la taille douce.
[...] L'œuvre de Käthe Kollwitz est teintée de tragique. En effet, la perte de son fils lors de la guerre imprègne les œuvres de Käthe Kollwitz. Cela se traduira par l'emploi récurrent d'un vocabulaire artistique pessimiste et tragique. De plus, après avoir largement opté pour l'usage de la taille douce, Käthe Kollwitz choisit également certains sujets de prédilection. Käthe Kollwitz désire en effet explorer l'aspect social de l'avènement du monde ouvrier en mettant l'accent sur la beauté propre des prolétaires ainsi que sur les conditions de vie et de travail. [...]
[...] Le ciel est travaillé par l'aquatinte et par des réserves de blanc qui ajoute ainsi une nouvelle charge sur le dos des paysans. De plus, l'homme en tirant la charrue s'intègre à la composition et est réduit à l'état d'animal La mise en scène du registre tragique dans les œuvres de Käthe Kollwitz La fatalité se traduit par la déformation des corps qui se penchent, se courbent et s'abaissent. La mise en scène de tragique est accentuée par la division de l'espace et notamment par le ciel qui se matérialise par un grand plan vide Exemple • Les Laboureurs eau-forte, pointe sèche, aquatinte et vernis mou. [...]
[...] Enfin, Käthe Kollwitz utilise la gravure afin de représenter le ressort tragique qui écrase les personnages par la fatalité des conditions de vie de l'époque ainsi que pour dénoncer la misère et les conditions de travail du prolétariat. Cependant, Käthe Kollwitz ne se servit pas exclusivement de la taille douce dans sa carrière. Elle fut également connue en tant qu'affichiste avec ses lithographies et ses gravures sur bois, mais aussi pour ses sculptures sur bois qui occupent une partie importante de son œuvre. [...]
[...] L'autoportrait : un étalon à l'expression du temps et de la douleur 1. Une représentation extérieure de soi : les marques du temps L'autoportrait est une thématique récurrente chez Käthe Kollwitz. En effet Otto Nagel en recense une centaine, dont l'exécution s'étale sur toute sa vie. Käthe Kollwitz adopte un visage pensif, ne laissant rien transparaître, hormis les marques du temps, qu'elle représente en insistant sur les cernes, les rides et l'aspect du menton Une illustration du soi intérieur : les marques de la douleur De plus, l'usage de l'autoportrait par Käthe Kollwitz, s'apparente à un mode de réflexion, qui illustre le tragique et la douleur de sa vie (perte de son fils). [...]
[...] La représentation de la figure endeuillée : Käthe Kollwitz et la dénonciation de la guerre 1. Le renouvellement de l'iconographie de la Pietà et influence du Max Klinger : l'illustration de la mort de son fils Les thématiques de la mère à l'enfant et du deuil sont omniprésentes et se confondent dans l'œuvre de Käthe Kollwitz. Ce sujet est le plus souvent représenté de façon pessimiste dans la mesure où l'artiste confronte le personnage de la mère à la mort de son enfant. [...]
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