La galerie des rois de Notre-Dame de Paris, au rythme des découvertes archéologiques, a pu montrer à quel point elle avait été fondamentale dans l'évolution du style de la sculpture gothique à Paris dans la première moitié du XIIIème siècle, et a permis de voir la haute habileté et la très grande technique de la part de ses sculpteurs parisiens. Et même si la lumière n'a pas été faite, qu'on ne sait toujours pas quels sortes de rois étaient représentés – on ne le saura peut-être jamais d'ailleurs –, on peut d'ores et déjà affirmer qu'un compromis entre les rois séculiers et les rois bibliques, en l'attente de nouveaux éventuels éléments, serait la meilleure position à adopter quant à la réelle idéologie qui a guidé l'élaboration de cette galerie des rois ; cette première manifestation d'un cycle des rois sur une façade occidentale d'une cathédrale va connaître quand à elle une très grande postérité chez les constructeurs gothiques, en architecture religieuse comme laïque.
[...] On peut dès lors confronter les statues de la galerie des rois, datant des années 1220, à certaines parties du portail central de Notre-Dame, qui sont en rupture nette avec ce courant issu de Sens ; on date alors, par comparaison, ces avancées sculpturales brutales aux années 1240 environ. Le dispositif de la Galerie des rois, dont le premier exemple est celui de Notre-Dame, va quant à lui avoir un très grand succès chez les constructeurs gothiques : à Amiens, à Chartres, à Reims pour les exemples les plus connus, est reprise l'introduction de cette grande horizontale où prennent place des statues de rois, mais on y voit aucune constante, que ce soit dans le nombre de statues, ou dans leur posture par exemple. [...]
[...] Dessin d'Antier en 1699. [...]
[...] La galerie des rois de notre-dame de Paris Introduction I. L'Histoire au secours d'un style sculptural essentiel 1. Historique 2. Des découvertes décisives 3. La galerie des rois, de la variété au génie 4. [...]
[...] C'est ainsi que l'on verra successivement l'Histoire au secours d'un style sculptural essentiel, puis La galerie des rois : une iconographie mal définie. La façade occidentale de Notre-Dame de Paris a été édifiée sous le règne de Philippe Auguste, de 1200 à 1250, et la galerie des rois, qui marque d'une façon très rigoureuse le sommet du registre des portails, quand à elle daterait à peu près certainement des années 1200 à 1220. A la fin octobre 1793, la Convention ordonne la destruction des quatre-vingt-dix statues extérieures de Notre-Dame, dont les vingt-huit statues de la galerie des rois, considérées à l'époque comme des rois, dont on a l'odieux souvenir Elle charge des entreprises de travaux publics de cet important saccage organisé, et c'est d'abord un certain Bazin qui s'occupe de découronner et décapiter les statues dans un premier temps, puis ensuite un autre entrepreneur, Vazin, qui les désolidarise de leur socle, et les fait basculer devant la cathédrale. [...]
[...] La galerie des rois pourrait intervenir à ce moment-là, car comme on va le voir, les exemples de représentations de rois servant à légitimer le pouvoir en place ne sont pas rares dans les règnes qui suivent. Le petit-fils de Philippe II, Louis IX, continue cet élan d'appuyer le pouvoir par tous les moyens nécessaires : c'est comme cela qu'il va étayer l'idéologie royale à la Sainte Chapelle, en y plaçant la plus belle et la plus importante des reliques de la Passion, la couronne d'épines. [...]
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