Introduit dans cette galerie, le spectateur est émerveillé par l'abondance du décor peint et sculpté. Outre cette splendeur qui éblouit le regard, nous sommes tout autant admiratifs face à l'harmonie qui règne au sein de cette surcharge de stucs et de grotesques.
Le Brun transpose son concept pictural de monumentalité associé à une volonté de clarté de composition dans cet ensemble décoratif.
On en vient donc à se demander comment son génie réussit à faire cohabiter d'une manière très unitaire l'harmonie et l'ordonnance stricte avec l'abondance et l'emphase du décor. Comment parvient-il à rendre le mouvement général de la décoration ? Quels procédés utilise-t-il pour articuler tout cet ensemble décoratif ?
Dans notre exposé, nous allons tenter d'étudier le décor de la galerie sous différents axes: harmonie et proportions de la galerie, cohérence, dynamique et vibration de l'ensemble.
[...] Leurs vantaux sont en bois sculpté. Les cinq portes du milieu présentent un certain renfoncement et, au lieu d'être couvertes comme les neuf précédentes, possèdent des ornements sculptés portant les noms et attributs des muses. Leurs noms et emblèmes font référence aux muses de stuc sculptées. Des tapisseries enchâssées dans les murs séparent les fenêtres et les portes. Elles mesurent 2.16 m x 1.33 m à l'exception des quatre panneaux du centre (deux à gauche et deux à droite) de 2.28 m x 2.4 m sur lesquels figurent les souverains Philippe Auguste, François Ier, Louis XIV et Napoléon III. [...]
[...] De nos jours, la galerie ne bénéficie plus du double éclairage. Cette luminosité permettait à l'origine de donner une belle dynamique à la petite galerie Actuellement, l'éclairage naturel de la galerie provient du sud, par la fenêtre située sous Le Triomphe des eaux et de l'est grâce au mur percé de douze fenêtres. Cette luminosité permet d'uniformiser le décor en dépit de l'absence de soleil côté ouest. Le Brun semble avoir parfaitement étudié les données naturelles de la lumière pour articuler logiquement l'ensemble du décor. [...]
[...] La galerie d'Apollon met donc en avant de belles proportions. Cette volonté d'harmoniser les proportions souligne un désir de cohérence dans le programme de Le Brun. Grâce aux belles proportions, il peut articuler plus aisément le mouvement général du décor. Autre point important, cette harmonie permet au spectateur de mieux comprendre le programme décoratif. En entrant par la porte d'entrée, la galerie est éclairée à gauche par douze fenêtres. Celles-ci sont précédées d'une fausse porte. Du côté droit, treize fausses portes font écho aux ouvertures de l'autre côté. [...]
[...] Les sculpteurs ont également tenu compte de l'éloignement du spectateur pour grossir les traits. En étudiant les règles de la perspective, ils ont déformé certains visages pour leur donner de la profondeur. L'inventivité, la diversité des poses et expressions, l'ampleur des formes, le mouvement dynamique des sculptures contrastent avec l'art du siècle de Louis XIV, grandiose mais pompeux. II Cohérence et dynamique du décor Cette volonté de symétrie et d'harmonie répond, comme nous l'avons évoqué précédemment, à un désir de rendre plus facilement compréhensible le programme décoratif. [...]
[...] Les besoins de décorations des diverses résidences royales les ont dispersées loin du Louvre. En 1835, la galerie est de nouveau abandonnée pour Versailles. L'honneur de terminer la galerie revient à La République de 1848 et au gouvernement de Napoléon III. Le 7 décembre 1838, l'assemblée nationale décida de restaurer et de terminer la galerie. Félix Duban, nommé architecte du Louvre en 1848, dirigea les travaux. La galerie fit l'objet d'une restauration fondamentale de 1849 à 1851, année durant laquelle elle fut vraiment achevée. [...]
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