Le 18ième siècle est, comme nous savons, fortement imprégné par la doctrine du libertinage. C'est effectivement à cette époque que des romans tels "Les liaisons dangereuse"s de Laclos, "Les bijoux indiscrets" de Diderot, "Les égarements du coeur et de l'esprit" de Crébillon, sans oublier les oeuvres du marquis de Sade, sont publiés. Rappelons-nous que le mouvement libertin est vaste. Il touche aussi bien la morale, la religion que la politique mais bien sûr également le monde des arts. De nombreuses oeuvres d'art mettant en scène des courtisans, des peintures d'aventures amoureuses évoquant la frivolité, des tableaux érotiques se montrent petit à petit sur les murs de la cour de Versailles comme chez les nobles. Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) appartient à se courant artistique. Il est en effet l'un des peintres majeurs du mouvement appelé style rococo, qui se caractérise par des tableaux construits sur une anecdote visible et sur une histoire qui se laisse deviner au spectateur attentif. C'est en 1774 que Fragonard peint "Le Verrou". Cette peinture sur toile mesurant 73.5 x 93.5 cm est actuellement exposée au Musée du Louvre à Paris (...)
[...] La dame est vêtue d'une robe typique du 18ième dans les tons de beige et blanc. Les pans de sa jupe tendant à se confondre avec les draps du lit. Comme nous l'indique la blancheur de ses cheveux, la femme porte encore sa perruque. L'homme, quant à lui, est nettement plus déshabillé. Il ne porte plus de bas, de gilets ni de chaussures. Sa chevelure abondante, bouclé brune révèle la jeunesse de cet homme. Il regarde fermement en direction de sa belle. [...]
[...] De plus, la lumière est tamisée plongeant la scène dans une ambiance sensuelle et d'intimité. Après cette observation plus méticuleuse, on comprend pourquoi cette œuvre a été choisie comme page couverture du roman épistolaire Les liaisons dangereuses. Ce tableau pourrait presque être défini comme un résumé des Liaisons dangereuses, car la thématique principale est la séduction. Mais pas tous les couples sont représentés. Il y un rapport de force entre l'homme et la femme. L'homme fort va triompher sur la femme faible car le désir libertin est en jeu. [...]
[...] C'est en 1774 que Fragonard peint Le Verrou. Cette peinture sur toile mesurant 73.5 x 93.5 cm est actuellement exposée au Musée du Louvre à Paris. Si l'on s'intéresse à la construction du tableau, il s'avère fort utile de tracer les deux diagonales, puis les partager encore par l'axe horizontale et verticale, afin d'analyser toutes les zones délimitées à part entière. Prenons d'abord toute la moitié gauche, occupée par le décors : un grand lit couvert de draps blanc cassé, dont la partie supérieure est caché par des rideaux rouges tombant du baldaquin. [...]
[...] Il est évident que le lien avec le fruit défendu du Jardin d'Eden est immédiatement fait par tout observateur connaissant la Genèse. Les amants ne tarderont pas à goûter aux délices de l'amour. De plus le petit bouquet de fleur se trouvant aux pieds de l'homme est un petit clin d'œil sur les intentions de ce dernier. Il est galant et veut séduire sa belle. Inutile de rappeler qu'en peinture certaines fleurs sont symboles d'érotisme. Finalement, il est important de parler de la lumière de ce tableau. La chambre est entièrement placée dans l'ombre. [...]
[...] Elle, toutefois regarde en direction du spectateur. Son bras droit semble repousser l'homme tandis que le gauche essaye d'atteindre le verrou. La forme de son corps en arc de cercle est un détail bien révélant dans l'analyse de l'ouvre. En effet, en tenant fortement sa douce dans ses bras, l'homme ne montre aucune intention de s'en aller. Son bras se dirige d'un mouvement décidé vers le verrou de la porte. De plus, se geste est amplifié par le fait que son bras droit est en prolongement de sa jambe gauche. [...]
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