Au XIX siècle, des transformations s'opèrent dans le domaine artistique. En effet, l'idée d'une connexion entre les différents médiums se développe et se propage grâce aux multiples mouvements artistiques qui forment l'école moderne. Des mouvements d'avant-garde voient le jour, se succèdent ou cohabitent, se posant tous en rupture avec ce qui les précédait.
C'est dans ce contexte de renouveau artistique, où les multiples formes d'expression se mêlent, que le symbolisme émerge après une genèse plus ou moins lente. Ce mouvement est caractéristique de l'époque dans laquelle il naît et se propage par le biais de multiples supports. Art nouveau, le symbolisme réutilise pourtant des paradigmes bien antérieurs au XIX siècle, c'est d'ailleurs le cas pour la figure de Salomé, qui apparaît comme étant le sujet de prédilection d'un grand nombre d'artistes symbolistes en tout genre et dans toute l'Europe. Cette figure prend place dans un contexte spécifique à l'époque, ce qui peut en partie expliquer l'engouement que les symbolistes entretiennent à son égard. Figure mythique, biblique, chargée de sens et de connotations qui apportent une grande source d'inspiration aux peintres, aux poètes, aux romanciers et aux musiciens, qui voient en elle bien plus que la jeune fille à l'origine de la mort de saint Jean-Baptiste.
Salomé, la femme fatale chère aux yeux de l'Europe de la Belle Epoque, devient un emblème de l'art symboliste. Dans quelle mesure, cette figure dans sa représentation symboliste, constitue-t-elle le paroxysme de l'idée de pénétration entre les arts qui se développe au XIX siècle?
Pour répondre à cette question, il convient de prendre en compte trois aspects essentiels du sujet avec, pour commencer, la définition du symbolisme, puis la figure de Salomé, et enfin, la relation entre les différents médiums.
[...] Les arts plastiques tiennent une place importante dans la création de Flaubert, malgré le fait que l'auteur refuse toute illustration de ses textes. Pourtant, il s'intéresse aux beaux-arts et fréquent les salons, mais il se dit pauvre connaisseur en art et n'acceptera jamais d'être critique d'art contrairement à de nombreux hommes de lettres de l'époque, car il n'accepte pas que l'on fasse la critique d'un art dont on ignore la technique. De ce fait, la peinture apparaît comme un référent constant, par exemple, dans ses correspondances, on trouve beaucoup de descriptions de tableaux. [...]
[...] Ce tableau contient des motifs inspirés de multiples sources émanant de la vague orientaliste du XIX siècle. On retrouve une variété de symboles : créatures fantastiques comme la panthère noire qui symbolise la cruauté et la perversité mais qui représente aussi le désir, fleur de lotus hiéroglyphes Dans un premier temps, le peintre veut représenter Salomé nue, mais il finit par la vêtir à la façon d'une idole et en faire une chassa vivante C'est de cette façon qu'elle est représentée sur l'œuvre : Salomé tatouée du musée Gustave Moreau, ébauchée en 1874 et inachevée. [...]
[...] Ces artistes sont désormais habités par le mythe de "l'éternel féminin", par le fantasme de la femme fatale toute puissante et castratrice, porteuse de mort. Cette vision de la femme comme un danger mortel pour l'homme apparaît comme étant une justification de la misogynie de l'époque où la femme est soumise à l'homme. Les symbolistes transforment la réalité, dans leurs tableaux, c'est la femme qui devient dominatrice jusqu'à devenir le bourreau de l'homme, comme c'est le cas avec Salomé, qui devient le symbole de ce type féminin sous l'égide de Gustave Moreau, auteur de nombreuses représentations de Salomé. [...]
[...] Autre exemple d'influence réciproque, la pièce d'Oscar Wilde, Salomé, jouée pour la première fois à Paris en 1896. L'auteur s'inspire de l'Atta troll d'Heinrich Heine, e l'apparition de Moreau, de la tentation de saint Antoine de Flaubert La pièce de Wilde inspire Beardsley qui en fera l'illustration pour la version publiée et des affiches. En 1905, Richard Strauss (1864-1949), fait de la pièce de Wilde un opéra, Salomé, drame en un acte, dont le livret est composé par Oscar Wilde. [...]
[...] C'est alors que sous les ordres de sa mère Hérodiade, Salomé demande la tête de Iokanaan sur un plateau. Ayant prêté serment devant tous ses convives, le roi ne peut plus se soustraire à la parole donnée et fait exécuter Jean-Baptiste. "En ce temps-là, Hérode le tétrarque entendit le bruit qui se faisait autour de Jésus, et il dit à ses serviteurs:" C'est Jean-Baptiste; il est ressuscité des morts, et c'est pour cela que la puissance miraculeuse se déploie en lui" Hérode, en effet, avait fait arrêter Jean, l'avait chargé de chaînes et mis en prison à cause d'Hérodiade, femme de son frère, parce que Jean lui disait:" Il ne t'est pas permis d'en faire ta femme." Il voulait le faire mourir, mais craignait le peuple, parce qu'on tenait Jean pour prophète. [...]
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