Du 3 novembre 2007 au 29 mars 2008 se tenait, à la Sammlung Goetz de Munich, l'exposition intitulée simplement Matthew Barney. Présentant des œuvres de l'artiste éponyme, l'exposition n'était en rien une rétrospective. Elle présentait les pièces majeures du cycle Cremaster (1994-2002) et de la série, toujours en cours de création, Drawing Restraint (1987-2008), qui sont les deux corpus principaux de l'artiste. Pourtant cette exposition pose d'emblée la question de son organisation à partir d'une collection privée et de sa capacité ou non à faire du sens. C'est en 1992 à la Documenta IX de Kassel que la collectionneuse Ingvild Goetz et son mari découvrent le travail du jeune artiste américain Matthew Barney. A l'époque il n'a que 25 ans et n'a pas encore débuté le cycle Cremaster qui l'a révélé sur la scène artistique internationale. Dès lors, ils acquièrent certaines pièces maîtresses pour leur collection munichoise, telles que les cinq films du cycle et leur vitrine assortie créés en édition limitée, de même que les photographies prises sur les tournages et encadrées de plastique autolubrifiant, l'une des matières de prédilection de l'artiste.
[...] Matthew Barney : The Cremaster Cycle, (Solomon R. Guggenheim Museum, New York Fév.-11 juin 2003), New York, Guggenheim publications museum Matthew Barney, (Sammlung Goetz, Munich nov. 2007- 29 mars 2008), Munich, Sammlung Goetz Nancy Spector., Only the Perverse Fantasy Can Still Save Us in Matthew Barney : The Cremaster Cycle, Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Guggenheim Museum Publications p.3-91. Brandon Stosuy, “Matthew Barney”, in The Believer, décembre 2006, San Francisco, Mc Sweeney's Publishing p.51-64. [...]
[...] Le titre fait référence au Loughton Ram une race de bélier typique de l'Ile de Man (localisation du quatrième film) muni de quatre cornes recourbées (deux vers le haut et deux vers le bas). Cet animal représente l'état d'indifférenciation oscillant entre l'ascension et la descente, coexistant dans un parfait équilibre. Il rappelle le personnage du Candidat, un être hybride, mi-dandy mi-animal, proche des satyres de Drawing Restraint 7. Cette créature lutte pour rester dans cet état d'indifférenciation en relation avec le titre du cycle. [...]
[...] Ill.12 Vue de Cremaster 4 : Loughton Ram photographie couleur, dans un cadre en plastique autolubrifiant x 59 x 4 cm éditions. Cremaster 2 : The Executioner's Song (1998). Ill.13 [PIT] Field of Descending Faerie silicone, plastique prothétique, prise hydraulique, polyester, gelée de pétrole et ruban de satin x 150 x 200 cm, (détail). Ill.14 Vue de l'exposition The Cremaster Cycle, Guggenheim Museum, New York Ill.15 Pacific graphite sur papier dans un cadre de plastique autolubrifiant x29 x 3 cm. Ill.16 Inner Roji graphite sur papier dans un cadre de plastique autolubrifiant x29 x 3 cm. [...]
[...] Cette conception est incarnée dans l'œuvre de Barney à la fois dans ses performances et dans ses sculptures et notamment dans les photographies et vidéos de Drawing Restraint 7 créées immédiatement après OTTOshaft. Tout comme ce dernier cycle, Drawing Restraint 7 est considéré comme précurseur du Cremaster[2]. Il intervient à un moment de l'œuvre pendant lequel l'artiste développe un désir de narration et revient à la série Drawing Restraint (dessin sous la contrainte) débutée en 1987 alors qu'il était encore étudiant à Yale. [...]
[...] Le portrait est entouré des deux paysages représentant les localisations du film : les Lacs Salés de Bonneville et les Glaciers de Columbia. La seconde salle fait le lien avec le diptyque Cremaster 1 : Goodyear Lounge (1995, ill.7), Cremaster 2 : The Royal Cell of Baby Faye La Foe (ill.8) et Cremaster 2 : The Executioner's Song (1998, ill.9) vers le troisième épisode, le plus long (181 min 59 sec) et certainement le plus complexe du cycle. Le triptyque monumental Cremaster 3 : Mahabyn (2002, ill.10) rappelle l'influence de la symbolique franc-maçonne sur cet épisode central. [...]
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