L'idée d'organiser une exposition telle que celle de 1925 remonte aux années 1906/1907. Il y a une prise de conscience des architectes, des décorateurs, des créateurs qui ont fait le "style 1900" et participé à l'exposition de cette même année, que l'Art Nouveau arrive à une sorte d'épuisement, de non renouvellement.
[...] Dans son ouvrage Vers une architecture, publié en 1923, Le Corbusier expose les caractéristiques de son architecture. Il prône le privilège aux volumes simples : cubes, cônes, parallélépipèdes, cylindres, pyramides , l'utilisation des techniques et matières de l'industrie et la fonctionnalité des habitations. On retrouve dans le pavillon de l'Esprit Nouveau ces volontés. Le pavillon qui représente donc dans sa partie intérieure une cellule d'habitation de l'immeuble villa exprime les différentes propriétés de ces cellules. Ainsi chaque habitation est associée à un jardin et elles bénéficient toutes de services collectifs. [...]
[...] Cohabitaient folklore et constructivisme dans la conception et les décors des objets. Le théâtre, l'affiche, l'art du livre sont profondément marqués par le constructivisme et les avant-gardes : Kasimir Malevitch, Rodchenko, Archipenko. Tatline présente son projet monument pour la III ème internationale. Cette tour aurait servi de quartiers généraux au Komintern. Elle devait être construite à partir de matériaux industriels : fer, verre et acier. Elle était censée être un symbole de la modernité, tant dans sa forme et les matériaux la constituant que dans sa fonction, et par sa taille (400 mètres). [...]
[...] Enfin, en ce qui concerne le pavillon de l'URSS de Melnikov, les critiques ont qualifié ce pavillon de "baraquement de fortune" et de réponse à la crise économique rencontrée en URSS. Ils n'y ont vu aucun signe pour l'avenir. Mais bien que contesté et attaqué, le pavillon reçu le grand prix d'architecture de l'exposition. Il fut considéré comme original et audacieux. Conclusion : L'exposition propose donc deux volets. D'un côté l'art décoratif (les contemporains) au sens traditionnel du mot qui occupe une place importante quantitativement, avec un art d'élite où l'oeuvre unique est de règle. [...]
[...] Leur but peut se résumer en ces mots : nos travaux ( ) doivent avoir pour but essentiel la création et la définition des condensateurs sociaux de notre époque ( Il faut pousser plus loin et aprofondir les études en vue de la création d'un type de logement nouveau ( ) aborder le problème de la typisation des équipements publics les plus répandus, aborder également la question de la planification des villes nouvelles qui jusqu'à présent n'a été qu'effleurée. Les Russes sont placés en face du pavillon italien, le plus traditionaliste des pavillons; le contraste en est d'autant plus frappant. Les Italiens ont construit en brique et en pierre, les matériaux utilisés par les Russes sont légers, bon marché et typiques de ce que l'on attend pour un pavillon d'exposition (durée limitée et démontage facile). L'Etat soviétique veut montrer au monde que son économie va bien, surtout après l'effondrement dû à la Révolution et à la guerre civile. [...]
[...] Une modernité contestée ou déplorée comme grande absente de l'exposition. L'exposition de 1925, dominée par le conflit entre contemporains (traditionalistes) et modernes (novateurs), ignore l'esthétique de l'industrie et méprise les artistes influencés par la production industrielle : le pavillon de l'Esprit Nouveau de Le Corbusier est caché derrière des panneaux à l'ouverture de l'exposition, le Werkbund et le Bauhaus allemands sont absents et le groupe hollandais De Stijl n'a pas été invité. La presse critique vivement l'esthétique présentée, car elle ne voit rien du programme prévu, à savoir la modernité et l'exclusion de toute réminiscence du passé. [...]
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