Exposer c'est mettre en vue, présenter aux regards. Ou exposer en spectacle, faire voir à tout le monde. Le mot art vient du latin ars (habileté, métier, connaissance technique). Le terme grec équivalent, techne ,a évolué dans un sens différent, ne conservant que le sens de technique; Philosophiquement, l'art se définit par sa dimension esthétique : il est une création d'œuvres visant à susciter une appréciation esthétique positive, c'est-à-dire à plaire et à toucher la sensibilité par leur seule forme, par leur seule apparence.L'art est le propre de l'homme, ce "je-ne-sais-quoi" qui le distingue radicalement de l'animal. L'art est l'expression de l'aspiration à l'absolu de l'homme, de sa connaissance intuitive de l'absolu, de son désir de transcendance, parce qu'il est aspiration au Beau qui est aussi le Bien. C'est par son désintéressent que l'art est typiquement une activité humaine. L'animal ne connait que des obstacles et ignore les problèmes théoriques. Il ne se soucie non du beau mais de l'utile. L'art , lui, est par définition inutile.
[...] La seule fonction d'une œuvre d'art semble donc d'être visible. 2/L'expérience esthétique fait éprouver un plaisir spécifique qui se formule dans un jugement L'activité artistique est une activité ludique; c'est le domaine de l'invention, de la métamorphose où on ne subit pas les contraintes sociales, notamment l'idéologie de l'utilité. L'art ne sert à rien et il est donc le dimanche de la vie (Hegel) Ce caractère de l'inutilité de l'art provient de la spécificité du plaisir esthétique. Dans le domaine de la connaissance, par souci d'objectivité, notre imagination est bridée par notre entendement. [...]
[...] Aussi bien qu'un livre est fait pour être publié et être lu, une œuvre d'art en plus général est faite pour être exposée. En effet tout d'abord c'est ainsi que l'artiste est reconnu, c'est l'exposition de ses œuvres qui entraîne sa reconnaissance. De même on peut aller jusqu'à se demander si ce n'est pas l'exposition elle-même qui crée l'œuvre d'art. I Le plaisir esthétique, l'inutilité Contrairement aux autres choses, aux autres objets, l'œuvre d'art n'a aucune véritable fonction, par sa définition même on peut dire qu'elle est strictement inutile. [...]
[...] Dans le musée, les œuvres sont classées, selon les époques, selon les styles ou encore selon les thèmes. Ainsi, mettre les œuvres dans un musée implique un choix, une orientation qui sont d'ailleurs souvent institutionnels. Dès lors, n'est-ce pas parce qu'elle est mise dans un musée, présentée d'une certaine manière, que l'œuvre devient œuvre ? Est-ce ainsi le musée qui fait l'œuvre ? Inversement, ne peut-on pas penser que l'œuvre doit être sortie du musée, sortie d'un contexte qui impose une lecture ? [...]
[...] Ce n'est plus alors le musée qui fait l'œuvre, mais l'acte même de dire qu'il s'agit d'une œuvre. Signe de reconnaissance de l'auteur En effet quelqu'un accède au statut d'artiste grâce au public. C'est celui- ci qui le proclame artiste après avoir vu ses œuvres. Ainsi on peut dire que l'artiste devient artiste par l'exposition de ses œuvres d'art De plus l'exposition d'une œuvre peut avoir pour l'artiste un rôle cathartique, comparable à la publication d'un livre. D'après Freud l'art exprimerait le malaise de la civilisation et il le transfigure. [...]
[...] On peut par exemple penser à Guernica de Picasso qui exprime les fortes émotions, l'indignation ressentie par l'auteur face à la violence de la guerre. En ne se soumettant pas au principe de réalité et en assumant le principe de plaisir, l'artiste élabore son œuvre à partir de ses pulsions refoulées. Comme le rêve, elle permet la satisfaction, sur le plan de l'imaginaire, des désirs inconscients et elle a donc une fonction thérapeutique. Déjà Aristote expliquait le rôle cathartique (purificateur) et social de l'art, en montrant qu'il permet aux hommes de se libérer de leurs mauvais penchants ou d'exprimer leurs meilleures qualités. [...]
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