Nous avons choisi une œuvre d'Eugène Leroy, peintre français né en 1910 et mort en 2000. Cet autodidacte, passionné par la peinture, s'est toujours tenu à l'écart des avant-gardes tout en admirant les grands maîtres tels Giorgione, Rembrandt ou Van Gogh. Pour Eugène Leroy, la peinture est un acte libérateur, il travaille indéfiniment la matière picturale pour obtenir des empâtements puissants et une intense richesse chromatique.
Nous allons justement voir en quoi l'artiste parvient à faire de la peinture une expérience autant picturale qu'émotionnelle.
[...] La composition crée une sorte de fusion avec le spectateur, l'obligeant à être en mouvement comme pour l'observation d'une œuvre en trois dimensions. Conclusion Eugène Leroy est un artiste incontournable dans l'histoire de la peinture au vingtième siècle. Sa création est originale et personnelle, c'est ce qui nous a amenés à nous intéresser à ce personnage et à ses créations. Il crée des œuvres picturalement intenses et teintées d'émotion, lisibles dans leur gestuelle. Il retranscrit sur la toile l'émotion, le ressenti d'un instant. [...]
[...] A plusieurs reprises, elle semble être sortie du tube en épais filaments qui se sont alors déposés en prenant une forme aléatoire lors de leur chute. Ces filaments de couleurs bruts se déploient les uns avec les autres, se croisent, se chevauchent. Ainsi, en regardant le tableau le spectateur parvient à y voir le geste initial de l'artiste face à sa toile, et les étapes de son travail. En quelque sorte, la matière raconte au spectateur une histoire, celle du processus de création. Cette épaisseur de la toile, comme il le dit, n'est pas stylistique c'est-à-dire qu'elle n'est pas concertée. [...]
[...] Pour Devant la fenêtre le spectateur peut se laisser aller à voir un arbre, des feuillages, un paysage. La peinture prend forme au rythme de notre imagination. Georg Baselitz, son plus grand collectionneur, ressentait beaucoup de choses face à son œuvre : "Je trouvais là des images brunes comme champs, comme pierre, comme bois, comme mousse, comme senteur. Une simple composition hollandaise avec une accumulation inouïe de couleur . Comme si tous les pantalons du peintre étaient suspendus à un crochet et racontaient l'histoire d'un chef-d'œuvre inconnu Georg Baselitz comprend ainsi la peinture de Leroy, c'est pour lui une expérience émotionnelle importante, qui éveille les sens, à l'image de la vie. [...]
[...] Eugène Leroy souhaitait toucher la peinture comme la peinture vous touche c'est-à-dire être au plus près d'elle. Il la rendait vivante grâce aux foisonnements et à l'épaisseur, il y mettait toute son énergie, pour que le spectateur puisse se fondre en elle. b. La peinture renvoie ses émotions au spectateur Devant l'œuvre de Leroy, nous cherchons quelque chose à quoi nous raccrocher, une figure qui se laisse deviner mais qui s'échappe. Toutes ces gouttelettes, toutes ces touches, toute cette croûte inégale représentent pour moi le pouvoir de création à l'état pur, la peinture est appréciée pour ce qu'elle est et non pour le sujet qu'elle représente. [...]
[...] Devant la fenêtre retranscrirait l'explosion des effets colorés et lumineux d'une vue sur l'extérieur. Ce serait une transcription en peinture d'une sorte d'éblouissement provoqué lorsque nous sommes à l'intérieur, que subitement nous sortons ou regardons vers l'extérieur et que l'intensité de la lumière sur les choses crée un infime éblouissement et se traduit par un effacement de l'objet. Eugène Leroy a peint de nombreux paysages, c'était un de ses thèmes de prédilection. Ce qui l'intéresse particulièrement, ce sont les rapports de plans entre la peinture et le fond, ainsi que la lumière. [...]
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