L'œuvre que nous allons étudier est une enluminure, elle avait donc pour fonction d'orner un manuscrit. Il faut savoir qu'à cette époque, ces manuscrits étaient luxueux, décorés d'images peintes ou dessinées et enrichis de lettrines richement enluminées et d'ornementation des marges, avec l'emploi fréquent de feuilles d'or ou d'argent. Notre enluminure se présente sous la forme d'un diptyque : c'est-à-dire de deux panneaux fixes ou mobiles, réalisée par Jean Fouquet entre 1452 et 1455.
Elle fait partie d'un livre d'Heures (recueil de prières à l'usage des Laïcs ; ouvrages de petit format, faciles à transporter et richement illustrés) : « Les Heures d'Etienne Chevalier » constitué de 40 feuillets dont le commanditaire est le Trésorier de France Etienne Chevalier, qui avait avec le peintre une certaine amitié et complicité.
Comme la majeure partie des enluminures, elles ont été réalisées sur du parchemin, d'où leur fragilité et le mauvais état de conservation de certaines d'entre elles. Elles sont conservées au château de Chantilly, aujourd'hui musée Condé, et ne peuvent pas quitter ce lieu. Par exemple en 2003, lors d'une exposition organisée par la BNF en l'honneur de Jean Fouquet, ces œuvres n'ont pas pu quitter le musée Condé. Elles sont actuellement conservées sous éclairage artificiel dans le « Santuaro », un petit salon à éclairage zénithal spécialement aménagé pour leur présentation et celle de deux autres joyaux de la collection.
Elle représente Etienne Chevalier et son Saint Patron en prière devant une Vierge à l'enfant entourée d'anges.
Dans l'étude de cette œuvre, nous verrons dans un premier temps comment Jean Fouquet renouvelle l'art de l'enluminure en étudiant les pratiques nouvelles qu'il utilise, l'introduction de la perspective, ainsi que les jeux de lumières et de couleurs. Puis nous nous demanderons pourquoi l'artiste représente une architecture à l'Antique dans une peinture religieuse du début de la Renaissance.
[...] Etienne Chevalier présenté à la Vierge et à l'Enfant L'œuvre que nous allons étudier est une enluminure, elle avait donc pour fonction d'orner un manuscrit. Il faut savoir qu'à cette époque, ces manuscrits étaient luxueux, décorés d'images peintes ou dessinées et enrichis de lettrines richement enluminées et d'ornementation des marges, avec l'emploi fréquent de feuilles d'or ou d'argent. Notre enluminure se présente sous la forme d'un diptyque : c'est-à-dire de deux panneaux fixes ou mobiles, réalisée par Jean Fouquet entre 1452 et 1455. [...]
[...] Il en résulte une opposition énergique entre les deux côtés du visage et une sensation de volume assortie d'un aplatissement de la figure contre le fond. On remarque un drap noir, posé sur l'épaule d'Etienne Chevalier, fait pour attirer l'attention du spectateur sur lui car c'est la seule couleur sombre ; sans toutefois assombrir le tableau. La blancheur immaculée du col de Saint Etienne éclaire le tableau. Le blanc est très présent, mais vient surtout montrer la pureté de la Vierge par : la peau extrêmement pâle des anges, de la Vierge et de l'Enfant, ainsi que le blanc des ailes des anges. [...]
[...] Anne-Marie EDDE (directeur de publication).- L'enluminure au temps de Jean Fouquet [en ligne].- Paris : IRHT, 05/11/2003. [...]
[...] La Renaissance de celle-ci se fait dans sa structure ainsi que dans l'architecture utilisée, aussi bien gothique qu'antique dans un même tableau ; mais aussi dans sa nature plastique et chromatique : une harmonieuse construction géométrique, une réelle intégration des corps dans l'espace, la netteté des formes et des contours, une luminosité et une intensité des couleurs. De plus, l'œuvre de Fouquet constitue une mine d'informations sur la société médiévale car c'est un peintre très observateur. Bibliographie Jean Fouquet, Peintre et enlumineur du XVe siècle.- Cat. Expo., éd. François AVRIL.- Pari : BnF/Hazan BnF.- Jean Fouquet, Peintre et enlumineur du XVe siècle [en ligne].- Paris : BnF Disponible sur Internet : http://expositions.bnf.fr/fouquet/index.htm. [...]
[...] La destination du livre d'Heures est explicitement annoncée : en effet, le nom du commanditaire court sur l'entablement : Maistre Estienne Chevalier et on peut voir au dessus, une frise de putti (petits amours) tenant des écus portant le chiffre EE : deux E gothiques reliés par un lac (une guirlande) d'amour, faisant office d'armoiries. C'est donc clairement Etienne Chevalier qui est mis à l'honneur dans cette représentation. Le renouveau dans l'œuvre de Fouquet est marqué par l'apparition de détails concrets, avec des contours et des formes nets, que l'on observe aussi bien sur les personnages : sur leurs visages et leurs drapés, que dans l'architecture : ornement des murs et cadre gothique entourant la Vierge. [...]
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