Cette statuette fut découverte par André Parrot en 1934 dans le temple d'Ishtar sur le site de Mari. On la date aux environs de 2400 avant J.C. Située sur les bords de l'Euphrate, Mari était non seulement une des plus grandes capitales de l'Antiquité mais également un centre politique déterminant et le foyer d'un art extraordinaire.
[...] C'est une toison de laine véritable de chèvre ou de mouton. Elle présente de longues mèches laineuses qui recouvrent tout le bas de son corps. Ce vêtement est typique de la mode sumérienne. Il paraît mal adapté aussi bien pour l'hiver que pour l'été. C'est pourquoi on pourrait penser qu'il s'agit d'un vêtement rituel porté lors des cérémonies. Ni ses jambes, ni ses pieds ne sont sculptés. Cependant, l'artiste suggère les genoux du personnage qui forment une protubérance de la jupe vers l'avant. [...]
[...] On remarque donc que la statuette d'Ebih-il pose les bases de nouvelles recherches esthétiques. La statuette du Gudéa évolue dans ce sens en perfectionnant certains aspects qui étaient encore au stade de la découverte. Bibliographie AMIET P., L'art antique du Proche-Orient, Edition Mazenod, Paris AMIET P., L'art sumérien, Edition RMN, Paris AMIET P., FORGEAU A., MARGUERON J.C., SALVINI M., L'art de l'Antiquité. L'Egypte et le Proche-Orient, Edition RMN et Gallimard, Paris BENOIT A., CAUBET A., DEMANGE F., FONTAN E., TALLON C., Guide du visiteur. [...]
[...] Selon lui, la statuaire débute par le géométrisme. L'art obéit alors à la stylisation et à la schématisation des personnages. A cette époque, les éléments géométriques l'emportent sur la recherche de la vérité anatomique. Puis le style évolua selon lui vers la phase du réalisme. Les représentations deviennent alors plus figuratives. L'artiste s'attache à rendre les détails et le caractère personnel de l'individu. Cependant, ce processus évolutif n'apparaît pas dans toutes les régions. On l'observe dans la région de la Diyla. [...]
[...] Son sourire et son optimisme remplacent les expressions graves de l'orant de Tell Asmar. Les yeux de l'intendant sont beaucoup moins excessifs. L'angoisse et la terreur exprimées auparavant ont disparu. Les visages ne sont plus plongés dans l'hypnose et deviennent plus expressifs. Le réalisme de cette statuette est à son apogée avec la représentation du kaunakès. La peau de mouton est traitée avec un parfait naturel. C'est l'exemple unique dans la statuaire de l'époque et sur le site même de Mari. [...]
[...] Les sourcils sont réunis sur le milieu du front et sont incrustés de bitume. Ses yeux en amande sont larges mais sans excès. Le sculpteur a représenté les cils par des traits de bitume. Le blanc de l'œil est formé par une coquille incrustée de lapis-lazuli en guise de prunelle. Son nez est en bec d'aigle. Ebih-il esquisse un léger sourire. Il porte une barbe demi longue très soignée. Elle présente de longues mèches ondulées et travaillées au trépan. L'intendant est torse nu. [...]
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