L'œuvre étudiée est intitulée Saint Luc dessinant la Vierge, elle fut exécutée par Rogier Van der Weyden (de le Pasture). Celui-ci est né en 1399 ou 1400 à Tournai, où son père Henry de le Pasture, fut coutelier. On ne sait presque rien de ses premières années. Ce n'est qu'en 1427 qu'apparaît dans le registre de la gilde de saint Luc à Tournai le nom d'un certain Rogelet de le Pasture, qui est cité comme l'élève du peintre Robert Campin et qui fut admis dans la gilde cinq ans plus tard. La plupart des auteurs admettent qu'il s'agit de Rogier Van der Weyden qui allait plus tard obtenir la célébrité sous ce nom.
Avant octobre 1435, Rogier Van der Weyden s'établit avec sa famille à Bruxelles, où il exerça les fonctions de peintre de la ville. Il passa le reste de sa vie à Bruxelles et il installe son atelier dans le quartier des orfèvres. Entre 1435 et 1464, il s'agrandit peu à peu et finit par devenir une florissante entreprise, de réputation internationale. Tout porte à croire que Rogier était à la tête d'un vaste atelier même si l'on ne connaît presque rien sur ses assistants et apprentis. A Bruxelles, il semble avoir mené la vie d'un bourgeois aisé, respecté et apprécié. Ensuite, il fit don d'argent et de tableaux à différentes paroisses de bruxelles. A partir de 1462, Rogier et sa femme adhérent à la Confrérie de la Sainte-Croix, où était représentée l'élite de la société bruxelloise, nobles, courtisans et artistes. Il s'éteignit le 18 juin 1464 et fut enterré à Bruxelles, dans la chapelle Sainte-Catherine de la collégiale Sainte-Gudule .
L'œuvre de Rogier Van der Weyden étant aussi intitulée Saint Luc peignant la Vierge est une huile sur panneau en chêne qui mesure 137,5x110, 8 cm. Ce panneau est formé de quatre planches verticales, rabotées et doublées d'un panneau d'acajou lui-même parqueté.
La dendrochronologie fait apparaître 1410 comme date des anneaux les plus récents, ce qui après quinze années d'aubier et dix de séchage, situerait la première date d'exécution possible vers 1435-1440. Cette œuvre est conservée au Museum of Fine Arts de Boston sous le numéro d'inventaire 93.153. L'œuvre ne comporte aucune inscription ni signature.
L'œuvre de Rogier est assez mal conservée et elle est abîmée. En effet, il y a des graves pertes de matière picturale et une usure prononcée sur toute la surface. De plus, les doigts de la main droite du saint sont très écaillés. Il y a des écaillages sévères aussi dans la robe de Marie et à l'avant de la robe du saint. Cette usure de l'œuvre estompe de manière générale le dessin et le modelé . De plus, il est possible de voir un dessin sous-jacent qui a surtout fait apparaître des déplacements de la tête de la Vierge et de saint Luc, ainsi que dans la position de l'enfant.
Ce tableau provient de la chapelle de saint Luc dans l'église Sainte-Gudule à Bruxelles. Cette chapelle est ensuite détruite et l'œuvre aurait été remplacé par une des copies. Cette œuvre originale s'est retrouvée dans la collection de l'Infant Don Sebastian Gabriel Borbon y Braganza de 1811 à 1875. Ensuite, elle est confisquée et exposée au Musée national de Madrid vers 1853 pour être restituée à l'Infant en 1859. C'est à New York, le 5 et 6 avril 1889 que le tableau est vendu. Enfin, en 1893, le Musée de Boston de Mr et Mme Higgison reçoit le don de l'œuvre de Rogier.
Comment cette œuvre reflète la conception et la représentation de l'espace chez les primitifs flamands, et plus particulièrement chez son auteur Rogier Van der Weyden ?
Dans un premier temps, une description et une analyse iconographique prendront place. Dans un second temps, viendra l'analyse plastique et pour terminer une analyse stylistique sera faites.
[...] Ce qui constitue cet univers chez Jan Van Eyck ne sert, en fait que de faire-valoir aux figures chez Rogier. Pour trouver cette inspiration, Rogier Van der Weyden vu probablement l'original de La Vierge au chancelier Rolin dans l'atelier de Van Eyck Bruges. Cette rencontre entre les deux plus grands peintres primitifs flamands s'est déroulée peu après 1435, suivie sans doute de nombreux échanges[7]. Cependant, une autre hypothèse est évoquée pour savoir si Rogier a bien pu s'inspirer de l'œuvre de Van Eyck. [...]
[...] La Madone a la couronne de Reine des Cieux qui est tenue par un ange au-dessus de la tête. L'Enfant Jésus tient le globe surmonté de la croix, symbole de la puissance souveraine, et bénit le chancelier. L'architecture imaginaire, qui évoque les porches des églises romanes, ne représente pas l'habitation de Rolin, mais un palais convenant à la dignité de la Mère de Dieu. A l'extérieur, la partie gazonnée, la muraille crénelée, les deux personnages de dos et le paysage sont peints tout comme dans l'œuvre de Rogier qui a repris tous ces éléments. [...]
[...] Conclusion L'œuvre de Rogier Van der Weyden intitulée saint Luc dessinant la Vierge est un chef d'œuvre de l'art primitif flamand. Sa composition présente des réminiscences de l'œuvre de Van Eyck, La Vierge du chancelier Rolin dont il a inversé les données. Rogier Van der Weyden a fait preuve de grande inventivité dans ses techniques pour permettre une meilleure conception et représentation de l'espace. C'est pour cela qui allie différentes techniques comme les plans successifs puis la perspective atmosphérique et linéaire. [...]
[...] Copie d'après Rogier Van der Weyden, Saint Luc dessinant la Vierge, vers 1500, huile sur panneau de chêne, 133x107 cm, Saint- Pétersbourg, Musée de l'Ermitage. (fig. 3). KEMPERDICK (Stephan), Rogier Van der Weyden: 1399/1400-1464, Cologne DE VOS (Dirck), Rogier Van der Weyden: l'oeuvre complet, Paris, Hazan Ibidem. DE VOS (Dirck), Rogier Van der Weyden: l'oeuvre complet, Paris, Hazan Ibidem. Ibidem. CHATELET (Albert), Rogier Van der Weyden: Rogier de le Pasture, Paris, Gallimard Ibidem. DE VOS (Dirck), Rogier Van der Weyden: l'oeuvre complet, Paris, Hazan, 1999. [...]
[...] Les horizontales et les verticales se complètent pour ainsi stabiliser la composition de l'œuvre de Rogier Van der Weyden. D'autres lignes sont présentes sur le tableau. Dans un premier temps, il y a la ligne du regard des deux personnages étant de dos. En fait, il est possible de deviner leur point de regard par rapport à leur position. Ensuite, deux lignes parallèles se dessinent partant des deux zones éclairées. La première part de l'architecture à gauche pour se terminer sur le ventre de l'enfant, tandis que la seconde part de la fenêtre de la seconde pièce pour se terminer au niveau du taureau. [...]
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