Le Fils puni est le second volet de La malédiction paternelle. Il suit le tableau du Fils ingrat. Dans le premier des deux tableaux : Le fils ingrat, le fils choisit de s'engager dans l'armée contre l'avis de son père, que l'on voit furieux sur la toile. Dans Le fils puni, le fils retourne auprès des siens pour trouver son père mort de tristesse et de contrariété. Sa mère lui montre la scène avec réprobation, le rendant responsable, tandis que ses frères et sœurs entourent le corps en pleurant.
Ainsi, nous verrons dans un premier temps la manière dont Greuze met une scène une tragédie à l'antique, grâce à une organisation de l'espace spécifique et à une certaine théâtralisation. Puis nous observerons la moralité mise en place du côté du spectateur par l'histoire qu'il raconte et du côté des connaisseurs de l'art en montrant qu'il élève sa peinture de genre au niveau de la peinture d'histoire.
[...] On n'en aurait pas moins aperçu sur le reste de son visage toute la violence de sa douleur ; et la figure en eût été plus simple et plus pathétique encore ; et puis le costume est lésé dans une bagatelle, à la vérité ; mais Greuze ne se pardonne rien. Le grand bénitier rond, avec le goupillon, est celui que l'Eglise mettra au pied de la bière ; pour celui qu'on met dans les chaumières aux pieds des agonisants, c'est un pot à l'eau, avec un rameau de buis bénit le dimanche des Rameaux. [...]
[...] Au bout du lit, à gauche, au dessus du père, s'élève un immense drapé, travaillé comme les sculpteurs le faisaient durant les temps antiques. Ici, il témoigne de la solennité des circonstances La théâtralisation Pour rappeler les tragédies de l'Antiquité, Greuze théâtralise la scène. L'éclairage est porté sur le lit de mort et les visages, en particulier celui des femmes et des enfants qui illustrent la force des sentiments. Aucun des personnages témoins de la scène n'a la même expression ; chacun évoque un sentiment, une attitude différente face à la mort du père. [...]
[...] Il donne une nouvelle dimension à la peinture de genre, l'amenant, grâce à un évident sens du drame, au niveau de la peinture d'histoire. Cette scène de genre se hisse au niveau de la peinture d'histoire car elle effectue plusieurs références à l'Antiquité : c'est un tableau représentant la mort typiquement antique : le mort, stéréotypé, est allongé dans son lit et ses proches l'entourent, on note aussi la présence de drapés et de décors sombres. Mais il égale la peinture d'histoire aussi grâce à l'exagération des expressions dans la physionomie et la gestuelle. [...]
[...] Voilà le spectacle qui attend le fils ingrat. Il s'avance. Le voilà sur le pas de la porte. Il a perdu la jambe dont il a repoussé sa mère ; et il est perclus du bras dont il a menacé son père. Il entre. C'est sa mère qui le reçoit. Elle se tait ; mais ses bras tendus vers le cadavre lui disent : " Tiens, vois, regarde ; voilà l'état où tu l'as mis. " Le fils ingrat paraît consterné ; la tête lui tombe en devant, il se frappe le front avec le poing. [...]
[...] Le dernier des jeunes garçons est agenouillé, abîmé de douleur. Les attitudes figées et théâtrales accentuent le drame familial et élèvent l'événement d'un malheur privé au sublime de la tragédie à l'antique. II. Une scène morale 1. Une scène de la vie quotidienne Le fils ingrat, qui avait choisi, dans le volet précédent, de s'engager dans l'armée, revient au foyer pour trouver son père mort de tristesse et de contrariété. Sa mère lui montre la scène avec réprobation, lui faisant comprendre qu'elle l'en rend responsable, tandis que le reste de la famille est là, entourant le corps du père avec des expressions dramatiques. [...]
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