En voulant s'enfuir, grâce à des ailes fabriquées avec des plumes et de la cire, du labyrinthe dans lequel est enfermé le Minotaure, Dédale met en garde son fils contre la tentation de se rapprocher du soleil. Mais Icare désobéit. La chaleur fait fondre la cire et le héros chute et se noie. Deux conclusions entourent ce mythe. Pour certains, Icare est le précurseur qui se brûle les ailes en voulant dépasser ses limites : c'est donc une figure positive. Mais pour d'autre, il est la figure de l'orgueil, donc une figure négative. C'est cette seconde interprétation que rejoint l'œuvre de Bruegel.
C'est autour de l'interprétation singulière des Métamorphoses d'Ovide par Bruegel que nous allons étudier La chute d'Icare. Ainsi, nous observerons dans un premier temps Bruegel fait contre-pied au mythe. Puis nous verrons que le peintre met en scène un discours politique et nous finirons en étudiant le discours sur le mythe antique.
[...] Ce dernier est entouré de ses moutons. Aux grandes envolées vers les cieux, Bruegel oppose par conséquent le progrès lent, mais sûr, d'une société laborieuse qui refuse les utopies Une opposition héros/paysan insatisfaisante Mais l'opposition héros/paysan que propose Bruegel n'est pas satisfaisante. En effet, il compare aux actes héroïques les valeurs agrestes pour montrer que peu d'entre eux conduisent au succès, alors que le travail de la nature, même s'il est plus lent, y conduit forcément. Il faut donc vivre avec son temps, sans chercher à le dépasser. [...]
[...] Cette composition divise également la toile selon les différentes activités des hommes : on part du rocher stérile au labourage et au pâturage, puis à la pêche et à la navigation, pour finir dans le ciel, où Icare devait être La place d'Icare C'est Icare, dont seules les jambes dépassent de l'eau, qui est en train de se noyer dans l'indifférence de l'entourage et de la nature! Icare, coupable de s'être approché un peu trop près du soleil, qui a cru braver les lois de la gravitée et de la condition humaine, plonge dans le vert émeraude profond et personne ne le remarque. Pas même la perdrix dont le regard vague et lointain rappelle celui du berger qui tourne le dos au drame. Les personnages sont tous présents dans le récit d'Ovide, mais n'ont aucune relation les uns avec les autres. [...]
[...] C'est donc encore une fois le domaine agreste qui est mis en avant par rapport aux temps antiques. De plus, pour montrer que les temps antiques sont bel et bien révolus, Bruegel fait un anachronisme en montrant que les seuls bateaux se dirigeant vers cette ville portuaire sont les bateaux de son époque : les caravelles Le refus du beau corps de l'Antiquité La relation que fait Bruegel entre son époque et les temps antiques est ambiguë. En effet, il reconnaît son inspiration de l'Antiquité, mais la détourne en la faisant minimum. [...]
[...] Aucun souffle ne semble agiter les arbres, qui constituent, avec les mâts du navire et les montagnes, de puissantes verticales qui stabilisent la composition (essentiellement horizontale car découpée en diagonales et marquée par la ligne d'horizon). Le coucher ou le lever du soleil marque qui la fin ou le début d'une dure journée de travail. Cette idée renforce le caractère paisible de la scène. On peut d'ailleurs trouver étrange qu'un soleil si bas ait fait fondre la cire des ailes du malheureux Icare. II. [...]
[...] Elle battit de l'aile, et par son chant elle annonça sa joie. C'était alors un oiseau unique dans son espèce, on n'en avait point vu de semblable dans les premiers âges. Nouvel hôte de l'air, il devait à jamais, ô Dédale, instruire de ton crime l'univers. 1. La composition du tableau Avec une vue plongeante, le regard du spectateur s'arrête d'abord sur les personnages : un paysan qui laboure son champ au premier plan, un berger qui contemple le ciel appuyé sur son bâton et un pêcheur que l'on voit de dos en train de tendre son fil. [...]
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