Le thème étudié concerne les mosaïques de la villa romaine de Silin. Il faut tout d'abord, situer la villa. Cette maison romaine se trouve en Afrique et plus précisément en Libye entre la Tunisie et l'Egypte. Ce complexe fait parti d'une série de villas qui s'étendent sur 160 km, de Leptis Magna à Tagiura et de Leptis à Misurata.
La villa est située au bord de la mer, à environ 15 km à l'ouest de Leptis Magna. Elle est placée dans un paysage de collines couvert de garrigue.
En 1971, Mme E. Salza Prina Ricotti rendait compte d'une prospection archéologique de la région de Silin, à l'Académie pontificale d'archéologie. Les fouilles furent interrompues quelques temps, par des événements politiques et des problèmes internes au service des Antiquités de Libye. Ce n'est qu'en 1974, qu'elles sont reprises par le conservateur de Leptis, M. Omar al Mahjub qui sera aidée d'un ingénieur . Cette découverte est l'une des plus importante concernant des mosaïques romaines survenues en Afrique.
Concernant la villa à proprement parler, elle est construite en fonction de la mer. En effet, tournée vers le rivage, son plan associait les agréments de la vue à ceux de la brise marine.
Malgré cela, elle possède des traits d'architecture originaux. En effet, en arrière d'une cour à péristyle, la zone résidentielle s'ordonne autour d'une large salle de festin aux dimensions tout à fait inhabituelles puisqu'elle mesure 24 m de large sur 18 de profondeur . Cet oecus est, en fait, quatre fois plus grand que les oeci les plus spacieux. Ensuite, se développe deux corps de logis de par et d'autre d'une entrée rectangulaire. Le premier de cet ensemble à l'ouest comprend une bibliothèque avec des cabinets d'angles. Ensuite sept pièces sont distribuées autour d'un atrium. Le second, à l'est, inclut les appartements privés et le complexe de thermes qui leur était rattachés. Cette villa est exceptionnelle par la richesse des mosaïques qui la décore et par leur nombre. En effet, toutes les salles ainsi que les galeries du péristyle sont pavées de mosaïques qui présentent un intérêt exceptionnel par leur richesse et leur diversité iconographique. Comment est-il possible grâce à ces mosaïques de trouver des caractéristiques du propriétaire de la villa Silin ?
[...] Le fond de la salle est pavé de peltes jumelées dessinant des octogones. Au milieu s'insère un emblema représentant une scène d'amphithéâtre, et plus précisément une scène de mise à mort de condamnés par un taureau. Sur un fond neutre de couleur jaune rouge, se détache en blanc un gigantesque taureau chargeant un homme agenouillé, un auxiliaire le maintient à terre en posant ses mains sur sa tête et ses épaules. Au- dessus, des cadavres disloqués des deux victimes qui ont été précédemment sacrifiées de la même manière. [...]
[...] Ce tableau de la villa romaine de Silin entre dans une série de mosaïques africaines consacrées à l'amphithéâtre. L'emblema représente un des supplices faisant partie des spectacles romains. C'est d'abord un moyen d'occuper l'entracte de la mi-journée, ensuite cette activité devient une attraction principale. Dans cet emblema, les victimes n'ont pas le moyen de se défendre contre l'animal, et les bestiaires les en empêchent encore plus. Le taureau n'est pas un zébu, il n'a pas de bosse et s'apparente plutôt à la race contemporaine charolaise. [...]
[...] C'est homme est, en fait Lycurgue, le roi de Thrace qui se permit de chasser Dionysos de son royaume. Il est représenté étouffé par la bacchante Ambrosia transformé en vigne. Une bacchante est une prêtresse du culte de Bacchus qui est le Dieu du vin et de la vigne dans la mythologie romaine. Cette version du mythe est celle de Nonnos de Panopolis qui est l'auteur des Dionysiaques, c'est un recueil épique en deux groupes de 24 chants sur les légendes liées à Dionysos. Celles-ci ont certainement été réalisées entre 450 et 470. [...]
[...] Ce serait donc deux Romains d'Afrique d'après Picard, l'un portant son vêtement normal et le second portant un costume de bestiaire. Ensuite, il y a trois étrangers condamnés portant un costume faisant penser à des orientaux. Il y a une inscription en capitale noires au-dessus du taureau et on peut lire : FILOSERAPIS. COMP (pour COMPOSUIT). Cela signifie Filoserapis a offert (ce spectacle)[8]. Frigidarium des thermes privés de la villa. Le frigidarium donne accès aux salles tièdes et chaudes des bains. Les canalisations y sont parfaitement conservées. [...]
[...] Picard, La villa du taureau à Silin (Tripolitaine), CRAI pp. 227-241. Picard, La villa du taureau à Silin (Tripolitaine), CRAI pp. 227-241. Blas De Roblès, La Libye grecque, romaine et byzantine, Edisud pp.108-112. Picard, La villa du taureau à Silin (Tripolitaine), CRAI pp. 227-241. [...]
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