Les deux tableaux présentés ici ont été exécutés par Pierre Paul Rubens.
Artiste du XVII ème siècle, il est né à Siegen en 1577 et est mort en 1640 à Anvers. Après quelques années de travail à Anvers, il se rend en Italie et entre au service du duc de Mantoue Vincent I Gonzague ; il y étudie les œuvres de la Renaissance et du Maniérisme.
En 1609, il rentre dans son pays comme peintre officiel du gouverneur des Pays Bas et il épouse Isabelle Brant fille du juriste Albert Brant.
L'atelier qu'il fonde à Anvers reçoit de nombreuses commandes et collabore avec d'autres membres comme le peintre Van Dyck.
A sa mort en 1640, Rubens est considéré comme l'inspirateur du baroque nordique et comme un maître flamand qui a influencé toute une génération d'artistes.
[...] Le portrait de mariage est une innovation du XVIIème siècle. Les formes les plus anciennes de portraits de couples mariés sont les pendants ou diptyques réalisés par les peintres flamands. Ex. : Robert Campin. La majorité des portraits servait essentiellement de documents généalogiques : à l'époque, on a une idéologie du mariage qui est celle d'un moyen de s'assurer une descendance légitime ; il n'y a pas de place pour des éléments d'identifications individuels et pour les témoignages d'affection entre les deux conjoints. [...]
[...] Dans les deux tableaux, le format choisi est rectangulaire et le champ de l'image est entièrement occupé par les personnages. Le cadrage joue un rôle essentiel dans l'organisation de la composition. On a ici dans les deux cas un cadrage très resserré et concentré sur les personnages. Ce choix crée plusieurs effets voulus par l'artiste : une proximité se crée avec le spectateur, ce dernier entre dans une sorte d'intimité avec les personnages créant ainsi un lien unique. D'autre part, cette proximité renforce l'attention du spectateur qui se focalise directement sur le sujet principal. [...]
[...] Conclusion Pour conclure, on peut dire dans un premier temps que ces deux tableaux sont importants dans la carrière artistique de Rubens. En effet, chacun des deux tableaux marque une étape de sa vie : son premier mariage en 1609 et la fin de sa carrière et de sa vie un an plus tard en 1640. Il apporte une révolution dans l'art du portrait poursuivi par Van Dyck en assouplissant les conventions formelles strictes du portrait maniériste tardif du XVIe siècle et en élargissant la clientèle et le public. [...]
[...] On retrouve cette spécificité dans le traitement des carnations qui prennent l'aspect de l'émail, ce goût pour le rendu des étoffes et des textures (du velours et de la soie par exemple). Chaque élément devient alors une source lumineuse qui rayonne à son tour. Le chromatisme intense exprimé par l'application de plusieurs touches de couleurs et par la superposition de plusieurs couches de glacis est également caractéristique. Dans l'autoportrait, on retrouve ce goût pour un noir intense opposé à la blancheur des carnations. [...]
[...] Son attitude est assez naturelle, mais nonchalante. Son corps s'inscrit avec aisance dans un espace malgré le cadrage serré du tableau. Son apparence est élégante : il porte un large vêtement noir, une fraise blanche et des gants en cuir. L'opposition entre le fond et le vêtement sombre et la carnation claire est mise en valeur par la fraise. Sa silhouette émerge de l'ombre, il s'appuie sur une colonne d'aspect froid en marbre, il est vêtu d'un long habit noir et sa main gauche est gantée. [...]
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