Avant tout chose, il est important de signaler que la suivante étude se restreint aux publics français en tant qu'ils sont individus occidentaux et adhérant aux notions d'art contemporain et d'art en général.
L'étude des publics de l'art contemporain est étroitement liée à l'étude de sa réception : adhésion, étonnement, incompréhension, questionnement, rejet, indifférence… Car dans tous les cas, l'art contemporain s'adresse aux percepts de tout homme afin de provoquer une réaction d'ordre intellectuelle et son public ne peut être réduit aléatoirement à une sorte de “bulle” élitiste totalement simpliste. De savoir si démocratisation il y a ou pas, il importe peu, car l'art contemporain a investit depuis quelques années des lieux totalement nouveaux et accessibles à des public multiples. Dès lors qu'on sort des musées et des galeries, le public s'hétérogènéise et permet de remettre « en cause les points de vue pessimistes des détracteurs de l'art – pour lesquels il faut disposer d'un bagage « intellectuallo-esthétique » pour comprendre l'art contemporain – » [S. Girel, 2003, p. 281]. Avec la multiplication des structures institutionnelles ou d'associations (centres d'art, FRAC, Maisons des arts, artothèques, fondation, etc.) faisant la promotion de l'art contemporain et instaurant des dispositifs de médiation efficaces, le monde de l'art évolue sans cesse et prend de plus en plus en compte sa relation avec un public élargi.
Car s'il existe une multitude de manières de voir l'art contemporain – ou d'entendre, de toucher, de sentir et de goûter –, il faut d'abord comprendre le processus de réception artistique afin de mieux appréhender ses publics. Comme le font remarquer J.-C. Passeron et E. Pedler dans le temps donné aux tableaux [in S. Girel, 2003, p.147], « la réception artistique est par définition perception et interprétation ». Dans un premier temps, l'art touche les publics ; car il est bien question de toucher, au moins dans le sens premier du terme. Tel un stimulus sensoriel, l'art contemporain provoquerait ou non, selon les personnes, une réflexion, dans un deuxième temps, sur le fond et la forme de leur quotidien. La volonté humaine de posséder un discours esthétique intellectualisant nous apparaît intrinsèque à sa nature. Parler de beauté et d'image nous caractérise personnellement ; « le naturalisme esthétique vise [alors] à retrouver une continuité entre l'expérience esthétique et les processus normaux de la vie, et tente de rompre le carcan qui enserre les Beaux-Arts dans un compartiment spécial […] » [R. Shusterman in S. Girel, 2003, p.242]. En cela, la sensibilité artistique n'aurait pas de frontières et de limites ; tout le monde ayant la possibilité de vivre librement l'art contemporain.
[...] Textes sur les notions de publics et d'art contemporain centré dans les lieux institutionnels muséaux. Girel, Sylvie La scène artistique marseillaise des années 90. une sociologie des arts visuels contemporains. Paris : L'Harmattan. Logiques Sociales. Une thèse sur le monde de l'art contemporain, ses réceptions, ses publics exemplifiée par le cas de la ville de Marseille. Heinich, Nathalie Un évènement culturel. In Les immatériaux au centre G. [...]
[...] Il apparaît alors évident que les choses d'art contemporain ne sont pas interprétées comme le font les adhérents de l'art. Mais n'est-il pas intéressant de remarquer qu'au-delà de l'aspect réactionnaire des détracteurs, l'expérience réceptive a eu lieu ? Et que l'art contemporain n'est-il pas, au fond, le fruit de toutes ces expériences réceptives (positives ou négatives) pourvu qu'il y ait débat et discussion sur son essence même ? Notes 1 propos recueillis dans le cadre de la XVe édition du cycle de conférence des “Jeudis de la Sorbonne” sur le thème des friches et des projets Culturels Européens propos recueillis lors d'un entretien avec Elohim & Françoise Vincent+Feria le 16 février 2005. [...]
[...] Art contemporain et perception Il est intéressant d'étudier la capacité de l'art contemporain à toucher le spectateur. En tant que l'art est visible et/ou perceptible, chaque être humain a la capacité de recevoir des informations d'ordre sensoriel et d'en tirer un profit réflexif. D'un c'est moche en parlant de l'œuvre architecturale de R. Piano et de R. Rodgers à un discours esthétique sur l'œuvre cathartique et dionysiaque de H. Nitsch proposée par un professionnel de l'art contemporain, l'écart est grand. [...]
[...] Leurs motivations sont totalement diverses, mais toutefois personnelles ; on y retrouve les individus soucieux de se cultiver aux arts contemporains comme complément d'une pratique culturelle qui leur est propre (étudiants en lettres, enseignants, etc.). Souvent objets d'études sociologiques du fait de leur qualité de visiteurs d'art contemporain, ils sont qualifiés de publics avertis tant par leur motivation que par leur utilisation d'un vocabulaire d'initié. O. Donnat remarque alors que l'analyse de l'ensemble des résultats montre que le public des musées d'art moderne et contemporain se caractérise par une plus grande exigence au niveau intellectuel : non seulement il connaît mieux les noms [des artistes d'art moderne et contemporain] les plus intellectuels [ mais il a tendance à les apprécier plus que les autres et à manifester un rejet plus marqué pour les artistes dont la notoriété est plus forte [in Publics & Musées, 1999]. [...]
[...] à ses publics et ainsi, fondera les bases d'une politique de médiation fortement ancrée dans l'actuel musée. Car si le lieu est qualifié de musée d'art par la Réunion des Musées Nationaux, il est beaucoup plus utilisé comme outil d'un tourisme culturel fructueux par les politiques ligériens. Par conséquent, les publics touristes fortement hétérogènes, socialement et intellectuellement, sont systématiquement pris en charge par un médiateur et seuls les demandeurs peuvent y échapper. Ainsi, lors d'une diffusion télévisuelle en prime time d'un jeu de piste dont une partie se déroulait dans le musée avait considérablement fait augmenté par la suite le nombre de visiteurs non-initiés à l'art contemporain dont la seule motivation paraissait être la curiosité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture