Essor et déclins des espaces alternatifs - Cristelle Terroni

Résumé du document

Au travers de cet exposé, nous allons vous présenter un texte de Cristelle Terroni ; doctorante en civilisation américaine, elle est notamment agrégée en anglais, et a enseigné dans des universités prestigieuses telles que Harvard, et est actuellement enseignante à l'institut des arts fins de la New York University.

Le texte que nous allons étudier « Essor et déclin des espaces alternatifs » a été posté le 15 février 2011 sur laviedesidées.fr ; site se revendiquant d'une coopérative intellectuelle et proposant de nombreux essais, critiques littéraires produites par les meilleures spécialistes de leurs domaines, il est d'ailleurs rattaché au collège de France sous la direction Pierre Rosanvallon (qui lui est historien).

Extraits

[...] C'est donc dans ce contexte que se construit le mouvement de contestation artistique représenté par l'Art Workers Coalition la coalition des travailleurs de l'art en français), formant des groupes de réflexion et d'action composés d'artistes et de critiques d'art opposés à la forme de marchandisation artistique contemporaine. Ils exigent notamment un fonctionnement plus démocratique des Institutions dans la sélection des artistes et des œuvres, ainsi que dans l'engagement politique et social de ces structures. Cette volonté contestataire va alors poser un problème d'ordre financier, les rentrées d'argent sont rares. [...]

[...] Nous verrons dans un premier temps qu'il y a une dénormalisation des codes artistiques classiques, pour ensuite traiter de l'institutionnalisation relative de ces espaces. Une dénormalisation des codes artistiques classiques un contexte favorable aux contestations. Tout d'abord, pour poser le contexte, les États-Unis des années 60/70 ont été sujette à de nombreuses crises sociales, politiques (affaire du watergate), et économiques (avec par exemple les deux chocs pétroliers au cours des années 70) poseront un cadre propice aux contestations face au gouvernement et à l'ordre établi. [...]

[...] Au travers de ce texte Cristelle Terroni va nous présenter ce que sont les espaces alternatifs du New-York des années 70. Pour définir brièvement ces espaces, nous pouvons dire que ce sont des restes de la ville (avec par exemple l'installation dans des manufactures abandonnées) situés dans le quartier de Soho qui pourrait correspondre à la zone II du schéma de Park et Burgess c'est-à-dire la zone industrielle, ces endroits que les artistes vont se réapproprier afin d'en faire des lieux d'exposition, de cultures, et fera figure de mouvement de contestation face aux normes contemporaines du monde artistique, jouant sur ce qui sera appelé apothéose du taudis par les médias de l'époque. [...]

[...] Et devront alors se tourner vers d'autres ressources extérieures, qui leur demanderont de rendre des comptes, et les amènera peu à peu à perdre ce qui caractérisait leur identité. De l'anti-conformisme à de nouvelles conventions Cette recherche de l'anti-conformisme artistique va en effet confronter le mouvement à des difficultés économiques. Tandis que les galeries marchandes bénéficiaient de chiffres d'affaires énormes, l'unique souci économique des espaces alternatifs était d'assurer leur survie d'une année à l'autre, et le recours à des Institutions publiques ou privées va entrainer une transformation des activités du mouvement artistique alternatif. [...]

[...] Le développement du mouvement alternatif a également lieu dans un contexte de revendication politique local. En effet, dans les années 70, l'essor de la mondialisation et des délocalisations industrielles a laissé au quartier de South Houston District (SoHo), des usines et des bâtiments désaffectés et abandonnés dont la mairie avait comme projet de raser, pour construire une voie rapide reliant l'île de Manhattan d'Est en Ouest. Ce projet municipal rencontra une forte opposition populaire, notamment de la part d'artistes qui entreprirent de récupérer légalement et illégalement des bâtiments, les restes (en référence à la ville et ses restes de Perla Serfaty-Garzon) pour expérimenter leur nouvelle forme d'art. [...]