L'œuvre que nous allons étudier est une œuvre de René Magritte peinte en 1954, elle est intitulée L'empire des lumières. Elle mesure 146 cm sur 114 cm et est conservée au musée des Beaux Arts de Bruxelles. René Magritte est né en 1898 à Lessines et mort en 1967 à Bruxelles. C'était un peintre belge considéré comme appartenant au mouvement artistique du surréalisme. A partir de 1916, il fréquente l'Académie des Beaux Arts. Il rencontre De Chirico en 1922 (qui influencera beaucoup l'œuvre de Magritte au début de sa carrière) et c'est à son arrivée à Paris en 1927 qu'il adhère au mouvement surréaliste dirigé par André Breton, puis en 1929, il se rapproche du mouvement des peintres surréalistes belges et s'éloigne de Breton. Il reste en Belgique pendant la seconde guerre mondiale et adhère au mouvement des surréalistes révolutionnaires entre 1946 et 1948. Il aura une période vache qu'il abandonne très vite et se tourne à nouveau vers la peinture surréaliste.
Cette œuvre est le résultat de nombreux essais sur le même thème de L'empire des lumières. Il existe ainsi de nombreux tableaux ressemblants à celui-ci. L'empire des lumières de 1954 n'est pas le dernier réalisé puisqu'un autre sera peint en 1958. L'année 1954 est importante pour René Magritte car c'est en 1953 qu'il remporte un très grand succès après des expositions à New York, Londres, Paris et Rome. En 1954, c'est une grande rétrospective à Bruxelles. Ses expositions se multiplient et les jeunes peintres du pop art reconnaissent en lui un maître. Les circonstances d'exécution de l'œuvre sont donc très favorables à Magritte, puisque c'est une période de reconnaissance de son art.
On peut se demander comment Magritte parvient à faire de ce tableau un univers mystérieux qui relève du rêve et de l'illusion. Tout d'abord, nous verrons ce que Magritte a voulu représenté et la composition du tableau dans une analyse descriptive. Par la suite, nous étudierons en quoi ce tableau peut troubler le spectateur en le transportant dans un monde mystérieux et angoissant.
En premier lieu, nous allons voir comment Magritte a organisé la composition de son œuvre et comment l'espace est divisé en deux grandes zones contrastées.
[...] On a l'impression que Magritte a effectué un collage d'une scène nocturne sur un fond de ciel en plein jour. Ce collage montre de nouvelles associations visuelles qui restent énigmatiques. L'œuvre montre un monde onirique qui reste mystérieux et angoissant. Ce monde du rêve est exprimé ici par l'hallucination provoquée chez le spectateur avec ces éléments banals. L'alliance du rêve et de la réalité est frappante dans cette œuvre. André Breton, auteur du Manifeste du Surréalisme en 1924, a parfaitement illustré cette idée : Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité. [...]
[...] Cependant, Magritte par certains procédés fait surgir l'inexplicable dans ces éléments de la vie quotidienne. Il place ces éléments dans une ambiance qui désoriente et étonne le spectateur. Il joue sur la quotidienneté d'une scène qui devient hallucinatoire. De plus, la vraisemblance de la représentation peut faire penser à une photo que l'on aurait truquée. Ce tableau semble être un instantané de l'impossible, comme si Magritte avait capturé un moment que personne n'a jamais perçu mais que lui seul a pu voir. [...]
[...] Le format est rectangulaire et étiré en hauteur, et représente une maison dans un paysage. On observe un écho plastique entre le format du tableau et certains éléments représentés. Le peintre semble avoir utilisé le format étiré en hauteur pour mettre en valeur ces éléments. Le cadrage montre une certaine profondeur de l'espace avec différents plans. La présence du point d'eau au premier plan et l'arbre représenté au second plan forment une barrière par rapport au regard du spectateur et provoque un effet d'éloignement entre le spectateur et la maison. [...]
[...] Pour la représentation de L'empire des lumières, Magritte se serait inspiré d'un poème de Lewis Carroll : " . le soleil sur la mer brillait il brillait de toutes ses forces il faisait de son mieux pour rendre les flots étincelants et calmes. Et c'était très bizarre, voyez-vous, parce que c'était au milieu de la nuit." Magritte a illustré l'ambiguïté du jour et de la nuit décrite dans ce poème mais a peint un paysage plus familier que celui de la mer, il a appliqué cette illusion de la lumière à un cadre plus quotidien. [...]
[...] Pour conclure, on peur dire Magritte au travers de différents procédés a su représenter le mystère de sa toile et a su créer une ambiance onirique en utilisant des éléments de la vie quotidienne qui nous semblent plutôt banals. Magritte a combiné ces éléments dans un cadre que l'on peut décrire comme hallucinatoire et surnaturel. La toile dégage ainsi une impression d'angoisse en partie due à la vraisemblance de la représentation. Le thème de l'impossibilité picturale a souvent été un thème de prédilection pour le peintre qui traite de ce thème dans de nombreuses toiles telles que La reproduction interdite. Bibliographie Encyclopédie du surréalisme, René Passeron, Ed. Somogy Magritte, A. M. Hammacher, Ed. [...]
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