Le document soumis à notre analyse est composé d'un plan au sol ainsi que d'une élévation en coupe de la tour de Saint-Sauveur en Puisaye, longtemps appelée « tour sarrasine » probablement à cause de ses origines incertaines. Le commanditaire et l'architecte de cet édifice nous sont inconnus à ce jour. Quant à l'année de construction, plusieurs hypothèses ont été émises , variant du début du XIème à la fin du XIIème. Sa physionomie générale rappelle celle de plusieurs tours romaines. Cependant, elle représente bien l'apparition de châteaux d'un type nouveau qui perdurera jusqu'à la fin du XIIème siècle, la motte féodale, tout en restant originale par sa fonction ambiguë.
[...] Elévation en coupe et plan au sol de la tour sarrasine de Saint- Sauveur en Puisaye Le document soumis à notre analyse est composé d'un plan au sol ainsi que d'une élévation en coupe de la tour de Saint-Sauveur en Puisaye, longtemps appelée tour sarrasine probablement à cause de ses origines incertaines. Le commanditaire et l'architecte de cet édifice nous sont inconnus à ce jour. Quant à l'année de construction, plusieurs hypothèses ont été émises, variant du début du XIème à la fin du XIIème. [...]
[...] En effet, l'absence d'angles induit une faiblesse de fondation qui conduit à la ruine de l'édifice, ce qui est le cas de la tour de Saint-Sauveur. Elle a subi de nombreuses dégradations. On peut donc dire que la structure de la tour de Saint-Sauveur se rapproche du plan type des tours circulaires. Toutefois, elle diffère des autres édifices de ce type de par sa fonction qui reste ambiguë. A première vue, il semblerait que la fonction de cet édifice soit militaire. [...]
[...] L'élévation en coupe nous montre que la tour mesure environ 18 mètres de hauteur. L'appareil est constitué de blocs de grès ferrugineux grossiers, à peine taillés, parfois à peu près carrés, mais le plus souvent de forme oblongue, trapézoïdale ou même triangulaire. L'édifice est percé d'une porte monumentale en plein cintre au sud-ouest, d'environ 3.5 mètres de hauteur, et au profil souligné par un encadrement de pierres calcaires. A l'étage supérieur, on observe douze archères, simples fentes extérieures dotées d'un ébrasement interne en plein cintre et composées de piédroits et de claveaux réguliers en calcaire. [...]
[...] La tour de Saint-Sauveur présente donc une influence romaine dans sa physionomie générale. Elle marque aussi le passage du plan carré au plan ovale. Cependant, elle est originale car elle est plus qu'une simple tour défensive : elle est une borne destinée à affirmer l'emprise d'un pouvoir fort. Par la suite, elle servit de refuge aux villageois terrorisés lors de la Grande Peur de 1789, ainsi que de prison pour quelques opposants au coup d'état de 1851. Elle a été restaurée en 2005 sous la direction de Florian Renucci, maître d'œuvre de Guédelon. [...]
[...] Il faut donc émettre une autre hypothèse : la tour peut être envisagée comme une mise en scène architecturale. La porte monumentale est placée sur la façade la plus large de la tour et est visible de toute la ville. En outre, les archères donnent une illusion de bâtiment défensif. On peut donc penser, que cette architecture a été choisie pour revendiquer ostensiblement la présence d'un pouvoir politique local fort : les XIème et XIIème siècles sont rythmés en Puisaye par les conflits féodaux, opposant les barons de Donzy et les seigneurs de Toucy. [...]
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