La petite danseuse de quatorze ans ou Grande danseuse habillée est une sculpture en ronde-bosse exécutée par l'artiste Edgar Degas entre 1878 et 1880.
L'exemplaire conservé au musée d'Orsay à Paris est une copie en bronze patiné effectuée d'après l'original en cire exposé à la sixième exposition impressionniste en 1881. L'Œuvre a été fondue vers 1921 par A.A Hébrard, selon la technique de la fonte à la cire perdue. D'autres matériaux sont utilisés afin d'orner la sculpture tels qu'un tutu de ballet en gaze et un ruban en tissu dans les cheveux. La statue mesure 98x35,2 x 24,5 cm. En 1998, elle subit une restauration visant à améliorer les vêtements ; ce qui explique son assez bon état de conservation.
Reçue de manière assez violente par la critique ainsi que par les amateurs d'art, La petite danseuse de quatorze ans suscita une vive controverse due à son extrême réalisme et au contexte artistique et historique dans lequel elle fut présentée. Néanmoins la statuette de bronze ne peut pas retransmettre de façon exacte le réalisme de l'original en cire.
La statuette figure une jeune danseuse debout dans la quatrième position, les bras dans le dos. L'oeuvre est montrée au centre d'une vitrine, comme une cage de verre qui la retient prisonnière, entourée d'autres sculptures de Degas et placée sur un socle de bois carré, sur lequel apparaît la signature de Degas et une plaque où est gravé le nom du fondeur, dans les mêmes tons ocres que la figure. Le socle est lui-même posé sur un autre socle composé de quatre parallélépipèdes verticaux qui permettent de surélever la danseuse par rapport aux autres statuettes. Cette disposition replace la statue au cœur des œuvres sculptées de l'artiste, mais elle ne permet pas d'exploiter totalement les fonctions d'une ronde-bosse autour de laquelle le spectateur est amené à tourner, car une seconde vitrine est apposée dans le dos de la statue.
La jeune fille tend sa jambe droite, fine et musclée, inclinée vers l'avant dans une diagonale très prononcée se finissant par un pied ancré dans le sol et ouvert vers l'extérieur. La jambe gauche est tout aussi fine mais droite dans l'alignement du haut de son corps. Le pied gauche est également ouvert mais légèrement moins incliné vers l'extérieur. Tandis que la jambe droite est inclinée, la gauche retient le poids du corps et est la jambe d'appui. Cette même jambe comporte une fissure derrière le genou, qui était déjà présente lorsque la figure de cire s'est détériorée. Les deux pieds sont chaussés de ballerines de danse figurées par le bronze patiné donnant une teinte rosée qui rappelle les vrais chaussons de la danseuse en cire et figurant la souplesse de la texture et le dessin des pieds sous la matière. Les rubans sont marqués autour des chevilles en léger relief. Les jambes sont finement modelées et font ressortir le relief des genoux ainsi que la légère musculature des mollets. Le long des jambes et plus particulièrement sous les genoux, la peau est plissée comme pour figurer des collants de danse. Des traces, peut-être d'empreintes dues à l'original modelé en cire, s'étendent sur les jambes mais aussi sur d'autres parties de la statuette. La pose des jambes semble parfaitement correspondre à la quatrième position pourtant l'écart entre les deux pieds est supérieur au réel écart par rapport à la taille des jambes. C'est pourquoi la jambe droite a volontairement été allongée par l'artiste, donnant un effet d'élongation déformant l'anatomie de la danseuse.
[...] Le corsage dans le dos laisse apparaître des plis ainsi que des traces de grattoirs. Les bras de la danseuse se profilent le long de son corps, dans son dos, les mains croisées au niveau de ses fesses, les paumes levées vers le haut forment comme une cassure du poignet. Ses bras tirés vers l'arrière rejettent également ses épaules dans la même direction ; ce qui de la même façon accentue la cambrure de son dos et prononce son torse vers l'avant. [...]
[...] Certains critiques rapprocheront d'ailleurs La Petite danseuse de quatorze ans à la Nana de Zola. Marie Van Goethem était la fille d'un tailleur belge et d'une blanchisseuse, dont les deux autres filles étaient également danseuses. Seule une de ses sœurs devînt danseuse à l'Opéra et suite aux difficultés financières de la famille, il semblerait que la mère dût prostituer ses filles. Ce contexte montre combien la condition de danseuse à l'époque était ambiguë et apporte un élément supplémentaire pour expliquer à quel point l'œuvre choqua les spectateurs. [...]
[...] C'est pourquoi la jambe droite a volontairement été allongée par l'artiste, donnant un effet d'élongation déformant l'anatomie de la danseuse. Une jupe de ballet en tarlatane rose clair descend sur le bas des cuisses ; elle est composée de trois volants superposés, crantés sur la bordure et plissés sur la longueur. Chaque volant est de longueur différente et le plus long est celui du dessous, ce qui donne du bouffant au tutu. Le tissu laisse apparaître un petit quadrillage rappelant la matière du tulle des jupes de ballet. [...]
[...] Ce corps aux formes gracieuses mais anguleuses apportait à l'artiste un potentiel intéressant pour ses études. Ce corps montre qu'il était transformé par la discipline exercée par la jeune fille. Pourtant ces critères étaient loin de correspondre au canon de beauté de l'époque. C'est pourquoi ils permettaient à Degas d'avancer dans ses recherches d'un bel idéal dépassant le réalisme. Le modèle de ces esquisses était une jeune danseuse nommée Marie Van Goethem, justement âgée de quatorze ans en 1878, lorsque les premières études furent exécutées. [...]
[...] En 1998, elle subit une restauration visant à améliorer les vêtements ; ce qui explique son assez bon état de conservation. Reçue de manière assez violente par la critique ainsi que par les amateurs d'art, La petite danseuse de quatorze ans suscita une vive controverse due à son extrême réalisme et au contexte artistique et historique dans lequel elle fut présentée. Néanmoins la statuette de bronze ne peut pas retransmettre de façon exacte le réalisme de l'original en cire. La statuette figure une jeune danseuse debout dans la quatrième position, les bras dans le dos. [...]
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