La critique d'art par les écrivains est une tradition très française, elle remonte à Diderot et ses Salons. Le compte rendu des différentes expositions était un travail presque entièrement réservé aux écrivains. Ils se plaçaient en arbitres, en intermédiaires entre le public et les beaux arts. La fin du 19e représente un changement au niveau de la critique d'art. On note une rupture progressive avec l'académisme, mais également des regroupements entre artistes ou avec des marchands. Le développement de la presse favorise l'intervention de ceux qu'on appelle les salonniers. Ces derniers rédigent des feuilletons pour des journaux, qu'ils soient non spécialités ou adressés à un public averti. De plus, en 1881, l'école des Beaux-Arts n'encadre plus la vie artistique et les artistes qui étaient refusés dans les salons officiels peuvent alors plus facilement faire découvrir leurs œuvres au public. Les œuvres sont donc plus nombreuses et les débats esthétiques renouvelés. Les critiques ont alors pour rôle de servir les artistes, les galeristes, ils encouragent les échanges et dynamisent la diffusion des idées. Jusque vers 1890 la vie artistique était concentrée sur le Salon officiel et il n'existait pas de commentateurs professionnels. Nos cinq auteurs : Huysmans, Zola, Moore, Fénéon et Ruskin ont tous participé, chacun à sa manière et selon ses propres conceptions à ces travaux critiques. A travers leurs œuvres et leurs parcours, on tentera de montrer en quoi consistait le métier de critique et en quoi la peinture a pu influencer leur esthétique de romancier
[...] L'art a pour devoir de décrire ce qui est, la vérité est ce qui fait la grandeur d'une œuvre d'art et cette idée de vérité demande, évidemment une ressemblance matérielle, mais aussi un engagement sincère de l'artiste et son refus de tricher ou de s'en remettre à des idées générales. Le peintre ne doit jamais chercher un Beau Idéal. Dans la réflexion de Ruskin, la peinture devient un véritable langage, au même titre que le langage verbal. D'un coté on a les mots, de l'autre la forme et les couleurs et ces deux langages sont similaires dans le sens où ils font tous deux appel à une pensée particulière. [...]
[...] Parallèlement à ses romans, Huysmans a donc publié plusieurs recueils comme L'art moderne (1883) ou Trois primitifs (1905). Huysmans voit le critique comme étant un vrai artiste qui doit être un virtuose de la langue, ses écrits critiques forment donc une œuvre à part entière, son style fin et élégant rapproche ses critiques de ses romans. Dès 1865, Zola publie une série d'articles dans un ouvrage nommé Mes haines. Ce recueil met en avant son talent de polémiste qu'il met au service des peintres anti-conformistes. [...]
[...] Huysmans fait également partie d'une famille de peintres et en choisissant la plume plutôt que le pinceau il d'une certaine manière, rompu avec la tradition familiale. Il ne se détache pourtant pas complètement de la peinture puisqu'il écrira toute sa vie sur cet art, que ce soit par l'intermédiaire de ses chroniques, ou même à travers ses romans. Il s'est intéressé à des formes d'art radicalement différentes comme l'Impressionnisme, le Symbolisme, mais également aux peintres primitifs ou à l'art religieux. Sa vie et son œuvre resteront toujours très liées. [...]
[...] Conclusion A travers ces différents parcours, on peut dire que, même si le 19ème n'a pas inventé la critique, il a fait d'elle un acteur essentiel de la création artistique. On a vu qu'il arrive souvent que la critique s'apparente à un genre littéraire. Il est vrai que si le critique doit savoir manier les mots, il ne faut pas oublier qu'il doit aussi détenir un certain savoir et de vraies compétences. A la fin du siècle, l'activité de critique est d'ailleurs devenue plus professionnelle, et donc moins littéraire. [...]
[...] Mais, tandis que les lignes se développent dans "ce cristal froid et peu translucide", "les couleurs effacent" au profit des "ombres". L'écran romantique : est une glace sans tain, claire, [ . ] colorée des sept nuances de l'arc-en-ciel" ; c'est un "prisme" puissant qui décompose tout rayon lumineux "en un spectre solaire éblouissant" et qui oppose vigoureusement l'ombre et la lumière : cependant, "trouble en certains endroits", le miroir romantique "transforme les contours", il suscite les tumultes de la forme et les fulgurances du mouvement au mépris de la géométrie. [...]
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