L'oeuvre présentée est Autoportrait avec des gants d'Albrecht Dürer. C'est une huile sur bois datant de 1498, 52x41cm, conservée au musée du Prado à Madrid.
Fils d'un orfèvre de Nuremberg, Dürer passa presque toute son existence dans cette ville. Malgré de nombreux points obscurs, sa vie et sa personnalité nous sont relativement bien connues grâce à des documents contemporains et surtout à plusieurs écrits autobiographiques; à cela s'ajoute une partie de sa correspondance et son oeuvre dessinée et peinte (...)
[...] A première vue, cet autoportrait semble ne pas en être un : alors que les peintres se représentent souvent en train de peindre, Dürer se représente comme un gentilhomme, un jeune homme de famille bourgeoise dont on aurait fait le portrait. Dürer fait éclater sa fierté, mêlée d'une pointe de vanité aisément compréhensible chez un jeune homme qui s'était acquis à vingt-sept ans une vaste réputation et une situation exceptionnelle pour un artiste. Dürer se montre dans sa suffisance, comme s'il voulait extérioriser la preuve de la supériorité de ses talents d'artistes. Par ailleurs, il porte les cheveux longs et bouclés et la barbe que seuls de rares individualistes portaient à l'époque. [...]
[...] A.D Nurembergeois, je me suis peint moi-même avec mes couleurs propres à l'âge de 28 ans. Les deux œuvres (Autoportrait avec des gants et Autoportrait au col de fourrure) se répondent par un réseau subtil d'oppositions a tous les niveaux : - Dans la composition : prédominance des couleurs claires/ prédominance des couleurs sombres ; fenêtre ouverte sur un paysage/ fond neutre, atmosphère fermée - Position en contraposto/ vue de face - Main gantée/découverte - Vêtement échancré/ pans du manteau soigneusement croisés et fermés L'hypothèse que l'on peut en dégager est que l'autoportrait au col de fourrure est une réponse à l'autoportrait aux gants : sur un thème commun, il dialogue avec l'œuvre dont il est issu tout en élargissant le champ sémantique. [...]
[...] Ses mains sont jointes, nonchalamment croisées et portent des gants blancs : élément a la fois vénitien ou nurembergeois, les deux étant célèbres à cette époque pour leur commerce de peausserie ; c'est une ambigüité sur laquelle joue l'artiste pour signifier son appartenance a ses deux mondes. A droite se trouve donc une fenêtre ouverte en perspective sur un paysage montagneux, alpestre très coloré : c'est une touche agréable à l'œil dans le tableau, composée de couleurs vives : bleu, vert ; jaune. Cela fait contraste avec l'intérieur plutôt sombre. Ce paysage fait peut être référence à sa dette envers l'Italie. Sous la fenêtre se trouve une inscription en allemand je l'ai peint d'après moi. J'avais vingt-six ans Albrecht Dürer”. [...]
[...] Analyse d'œuvre DÜRER AUTOPORTRAIT AVEC DES GANTS L'œuvre présentée est l'autoportrait avec des gants d'Albrecht Dürer. C'est une huile sur bois datant de 1498, 52x41cm, conservée au musée du Prado à Madrid. Fils d'un orfèvre de Nuremberg, Dürer passa presque toute son existence dans cette ville. Malgré de nombreux points obscurs, sa vie et sa personnalité nous sont relativement bien connues grâce à des documents contemporains et surtout à plusieurs écrits autobiographiques; à cela s'ajoute une partie de sa correspondance et son œuvre dessiné et peint. [...]
[...] A l'aube du XVIème alors que l'Allemagne connait de grands bouleversements liés a la réforme, Dürer apparait comme l'artiste du passage entre la tradition plastique médiévale et un langage nouveau. [...]
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