Nous allons étudier ici l'œuvre de Claude Mellan, artiste français du XVIIème siècle, célèbre pour ses gravures, mais qui s'adonnait également au dessin et à la peinture. Pour cela, nous exposerons d'abord les sources qui nous ont permis d'étudier cet artiste. Ensuite nous verrons son parcours de graveur. Enfin, nous nous attarderons sur quelques unes de ses œuvres emblématiques.
I – Les Sources
a) Littérature artistique et biographique :
Si Claude Mellan fut en son temps un graveur réputé, les sources écrites sont relativement rares aujourd'hui. Nos recherches sont donc basées sur un nombre relativement réduit de sources textuelles.
Notre principale source écrite est donc constituée par le Catalogue raisonné des œuvres de Claude Mellan écrit par Anatole de Montaiglon, publié à Abbeville, ville d'origine de Mellan, en 1856. Anatole de Montaiglon (1824 – 1895) est un homme de lettres, éditeur, archiviste, bibliographe et historien de l'art français. Ce catalogue est cité dans le Bulletin du Bouquiniste de 1863 en ces termes : « des graveurs célèbres du XVIIème siècle, Claude Mellan est sans contredit le plus renommé. Le catalogue de son œuvre n'avait pas encore été publié. Et cette lacune est d'autant plus regrettable que Mellan a publié un grand nombre de portrait d'hommes historiques […]. Il n'est pas besoin de faire ressortir l'intérêt de ce livre, non seulement du point de vue de l'art mais aussi au point de vue historique puisqu'il donne des renseignements nouveaux et si recherchés aujourd'hui sur les célébrités ».
[...] Le Catalogue raisonné des œuvres de Claude Mellan d'Anatole de Montaiglon est précédé d'une notice de Pierre-Jean Mariette intitulée La Vie et les ouvrages de Mellan. Cette notice constitue une source précieuse quant à la vie et au parcours professionnel et artistique de Claude Mellan. Lui-même graveur, Pierre-Jean Mariette était plus proche chronologiquement de Mellan puisqu'il est né en 1694 (quatre ans avant la mort de ce dernier) et est décédé en 1774. Il était également historien de l'art et grand collectionneur d'estampes. Il avait l'ambition d'écrire une histoire de la gravure et un dictionnaire des artistes. [...]
[...] Et voici en quoi consiste cette magie : c'est que le graveur a sacrifié l'accessoire au principal ; qu'il a tenu son fond très sombre et que pour mieux détacher la figure, il a employé un travail grossier, qu'il l'a ce qu'on appelle charpenté, qu'il a croisé ses hachures telles qu'il convenait à des roches inégales et raboteuses et qu'il a réservé pour le nu de sa figure une taille pure et moelleuse, et dont la flexibilité lui répondait que la finesse de la chair serait exprimée avec cette grâce que le pinceau seul peut donner. C'est la première planche où Mellan fait l'expérience du bon parti qu'on pouvait tirer d'une seule taille dans la représentation des objets qui demandent une grande délicatesse de travail. [...]
[...] - La Base Joconde : la Base Joconde recense uniquement des dessins de Claude Mellan. On n'y trouve aucune gravure. - Les Estampes de l'école des Chartes : cette base nous renvoie à trois gravures (une Vénus, un portrait en Buste de la Vierge Marie et un frontispice de Bible d'après Poussin) uniquement et ne propose pas d'illustration. II Vie et parcours artistique de Claude Mellan Jeunesse et premier apprentissage Claude Mellan est né le 23 mai 1598, comme l'indique son extrait de baptême, à Abbeville, en Normandie. [...]
[...] Un ange descend du ciel une épée à la main. Les inscriptions Simon Vouet Parisien Pinxit et Cl Mellan Sculpt attestent bien les attributions. Le détail ci-dessous nous permet de constater que Mellan utilise des tailles très fines et régulières, souvent parallèles. Même les parties censées être blanches présentent des tailles, extrêmement légères. Elles suivent le contour des formes : cet aspect est particulièrement visible sur la poitrine de la sainte qui présente une série de tailles concentriques et parallèles. [...]
[...] En 1929, il grave un de ses chefs-d'œuvre de jeunesse, Saint-Jean Baptiste dans le désert. C'est avec cette gravure qu'il affirme pour la première fois clairement son penchant pour la taille simple au détriment de la taille croisée. Nous y reviendrons plus tard. En 1930, le marquis Vincenzo Giustiniani fait appel à lui pour graver sa collection de statues antiques pour la Galleria Giustiniana, dirigée par Joachim von Sandrart. Il confie l'exécution des planches à différents graveurs, dont Pieter de Bailliu, Michel Natalis, Corneille Bloemaert, Théodore Matham et donc Claude Mellan. [...]
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