L'événement est d'actualité. Telle pourrait être la conclusion du colloque tenu au printemps 2008 à l'auditorium du Louvre. Il s'agissait justement de montrer les conséquences de la production culturelle événementielle, en plein développement en Occident, sur les institutions culturelles, la protection, l'étude et la mise en valeur du patrimoine, à partir d'études de cas. Ce phénomène, relativement récent, concerne tous les domaines patrimoniaux : littéraire, scientifique, technique, industriel, naturel, historique, artistique, archéologique, architectural, urbanistique et immatériel.
En France, la multiplication des expositions temporaires des festivals et des fêtes culturelles pose un certain nombre de questions, régulièrement débattues sur le site de la Tribune de l'Art à partir des éditoriaux de Didier Rykner. Elles concernent, en particulier, les risques d'assimilation entre les pratiques culturelles instructives et les loisirs du type parcs d'attraction. Ce phénomène a des conséquences réelles sur les définitions traditionnelles des activités culturelles et il s'agit ici d'en mesurer l'impact, en particulier sur la mise en valeur et la gestion du patrimoine.
Pour appréhender ces questions, il s'agit tout d'abord de voir que même s'il s'agit d'un phénomène européen, la France se trouve dans un cas particulier qui a suivi deux évolutions concomitantes : le développement d'une politique culturelle nationale et la décentralisation du pouvoir. Puis nous verrons successivement l'impact de l'actualité et des manifestations événementielles sur la mise en valeur et la gestion du patrimoine (...)
[...] Concours externe d'attaché de conservation du patrimoine 2006 Le rôle de l'événement dans la vie des musées aujourd'hui. Introduction L'événement est d'actualité. Telle pourrait être la conclusion du colloque tenu au printemps 2008 à l'auditorium du Louvre. Il s'agissait justement de montrer les conséquences de la production culturelle événementielle, en plein développement en Occident, sur les institutions culturelles, la protection, l'étude et la mise en valeur du patrimoine, à partir d'études de cas. Ce phénomène, relativement récent, concerne tous les domaines patrimoniaux : littéraire, scientifique, technique, industriel, naturel, historique, artistique, archéologique, architectural, urbanistique et immatériel. [...]
[...] Ce phénomène rend également son cas particulier. Dès les années soixante-dix, on y pense mais la loi majeure apparaît finalement en 1983. Les régions, les départements, les communes et les communautés de communes sont désormais compétents territorialement dans nombre de domaines dont certains secteurs culturels, comme les musées anciennement contrôlés, passés sous leur tutelle avec la loi de 2002. Récemment, les services de l'Inventaire, créés par Malraux en 1962 ont été décentralisés au niveau régional, niveau auquel ils étaient auparavant déconcentrés. [...]
[...] Le renouvellement régulier des élus et la petite taille des projets, en comparaison avec les plans pluriannuels nationaux, ont permis la multiplication des initiatives et une certaine démocratisation culturelle. De plus, le lien avec la vie économique locale étant plus évident, les collectivités ont utilisé les événements culturels comme elles se servaient auparavant des autres types d'événements, en particulier sportifs. Il s'agissait d'attirer le public, de diversifier l'offre locale de divertissements et surtout de créer une nouvelle source de retombées économiques locales : un événement crée toujours des dépenses pour le visiteur, en alimentation, nuitées, essence, services, souvenirs Sur les sites Internet qui rassemblent tous les événements en France, on peut en trouver plus d'un millier par semaine. [...]
[...] Les DRAC développent et appliquent, depuis la fin des années soixante-dix, cette politique nationale. La définition du patrimoine s'élargit : on intègre le patrimoine urbanistique aux concepts plus traditionnels de patrimoine historique, archéologique et artistique. Avec Jack Lang, c'est l'époque de la démocratisation culturelle : année du Patrimoine en 1980, puis Journées du Patrimoine ; communication et médiation sont à l'honneur. On développe des labels pour les jardins, les châteaux, les patrimoines régionaux. L'objectif est d'attirer de nouveaux publics. C'est depuis une vingtaine d'années que les pratiques événementielles se développent et le phénomène a vraiment connu un essor considérable dans les toutes dernières années qui nous précèdent. [...]
[...] Avant le développement grandissant des manifestations temporaires, la gestion des œuvres concernait leur étude, leur conservation, leur restauration. Avec ce phénomène, qui plus est accru par la décentralisation, il fallu multiplier les moyens alloués aux mouvements : mouvements d'œuvres, mouvements de personnel en particulier par le recrutement de vacataires, intérimaires, prestataires mouvements dans l'espace urbain, avec tout ce que cela comporte en termes de sécurité et d'accueil du public, d'information et de communication Les constats d'état des œuvres, les passations de contrats d'assurance, la rédaction des règlements, la location des locaux sont autant d'activités qui, désormais, sont majoritaires dans la gestions de monuments, des œuvres, des sites car l'événement sollicite de nombreux acteurs et des précautions particulières. [...]
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