A un moment de notre histoire où les préoccupations identitaires ont rarement été aussi fortes, le patrimoine culturel n'a de cesse de se développer et d'être exploité sous toutes ses formes : musées, expositions, spectacles, chants, danses, arts de la rue et manifestations en tous genres parsèment la vie culturelle. C'est à se demander si une corrélation directe n'existerait pas entre les deux, à savoir : y a-t-il un lien fort unissant les patrimoines culturels et les préoccupations identitaires ? Les premiers, qui peuvent se définir comme des ensembles de valeurs, de pratiques immatérielles, mais aussi d'objets témoignant de la culture d'un groupe semblent, au premier abord, dépendre des seconds, les préoccupations identitaires des groupes humains, groupes ayant une unité politique, économique, sociale, religieuse ou culturelle. Mais à y voir de plus près, l'inverse semble également vrai : les préoccupations identitaires se basent aussi sur le patrimoine culturel du groupe pour exister et donc en dépendent. Mais il faut nuancer cette double relation : il y a toujours une culture dominante qui place son patrimoine culturel au-dessus des autres, et celle-ci est peu dépendante des préoccupations identitaires minoritaires ; de même, le patrimoine culturel des groupes n'est pas toujours à la base des préoccupations identitaires, les autres formes du patrimoine et de la culture au sens sociologique du terme jouant un grand rôle en la matière (...)
[...] Et quand bien même il s'y attaquerait, cela n'aurait que peu d'effets car par définition la culture dominante est composée de valeurs que la majorité partage. La corrélation entre le patrimoine culturel et les préoccupations identitaires n'est donc pas toujours évidente L'affirmation identitaire ne passe pas forcément par la mise en valeur du patrimoine du groupe D'autre part, on peut constater qu'un groupe souhaitant affirmer son identité ne choisira pas forcément le patrimoine culturel comme base : c'est d'ailleurs logiquement le cas pour les groupes ne possédant pas un patrimoine culturel commun original et donc différent des autres ou n'ayant pas les moyens de le mettre en valeur et de s'en servir comme symbole. [...]
[...] Ainsi, le patrimoine culturel d'un groupe est souvent reconnu, étudié et mis en valeur lorsqu'il y a une volonté de renforcement de l'identité d'un groupe. Par identification avec un héros, une légende, des valeurs, un site, le groupe affirme son originalité, son passé commun et donc sa force Détruire le patrimoine pour détruire le groupe Cette relation de cause à effet se vérifie aussi lorsque la tendance s'inverse : lorsqu'un groupe ne souhaite pas affirmer sa différence et cultive plutôt l'assimilation ou l'intégration presque totale à une autre groupe, ne s'érigeant même plus en sous-culture et encore moins en contre- culture, c'est son patrimoine culturel qu'il se presse d'effacer en premier lieu. [...]
[...] Il y a donc un lien fort entre les deux notions et le sort du patrimoine culturel semble très lié au destin des préoccupations identitaires du groupe, en témoignent les nombreux revirements de situation (langue régionale enseignée dans le primaire, création des éco-musées et des musées d'arts et traditions populaires, regain d'intérêt pour les chants et danses folkloriques, mode de l' authentique Mais cette relation n'est pas à sens unique : les préoccupations identitaires doivent elles-mêmes leur existence au patrimoine culturel du groupe Les préoccupations identitaires doivent elles-mêmes une partie de leur existence au patrimoine culturel du groupe 2.1 Le patrimoine culturel comme base de l'identité En effet, sur quoi d'autre pourrait se baser un groupe pour affirmer sa différence, sinon sa culture ? La possession d'un patrimoine culturel commun donne de la force au groupe, et lui permet d'exister et de trouver sa voie. Au contraire, l'absence de patrimoine commun pénalise tout effort identitaire. Prenons par exemple le cas d'un groupe qui souhaiterait affirmer son identité alsacienne sur le territoire français : l'existence de l'Alsacien, de recettes culinaires uniques, du symbole de la cigogne, des maisons à pans de bois colorées lui permet de se différencier des autres cultures régionales françaises. [...]
[...] C'est à se demander si une corrélation directe n'existerait pas entre les deux, à savoir : y a-t-il un lien fort unissant les patrimoines culturels et les préoccupations identitaires ? Les premiers, qui peuvent se définir comme des ensembles de valeurs, de pratiques immatérielles, mais aussi d'objets témoignant de la culture d'un groupe semblent, au premier abord, dépendre des seconds, les préoccupations identitaires des groupes humains, groupes ayant une unité politique, économique, sociale, religieuse ou culturelle. Mais à y voir de plus près, l'inverse semble également vrai : les préoccupations identitaires se basent aussi sur le patrimoine culturel du groupe pour exister et donc en dépendent. [...]
[...] Quelles caractéristiques et pratiques vaut-il mieux dissimuler ? Certaines pratiques africaines sont ainsi condamnées par l'Occident alors que d'autres pensaient par là affirmer l'identité et la culture du groupe. Ainsi, un groupe en manque d'identité propre n'a donc pas toujours intérêt à se baser sur le patrimoine culturel. Il y a donc des limites, et ce n'est qu'un aperçu de la relation pourtant assez forte liant patrimoines culturels et préoccupations identitaires. Conclusion Pour conclure, une forte corrélation unit les patrimoines culturels et les préoccupations identitaires. [...]
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