« Les demoiselles d'Avignon » de Picasso est une peinture à l'huile d'assez grand format proche d'un format carré (243,9 cm de hauteur pour 233,7 cm de largeur). Le tableau fût réalisé du début de l'hiver 1906 à l'automne 1907 à Paris dans l'atelier de Montmartre de Picasso dénommé Le Bateau Lavoir où il séjourna de 1904 à 1909.
Présenté pour la première fois au public en 1916 par André Salmon – poète et écrivain proche de Picasso – lors d'une exposition intitulée « L'art moderne en France » au salon d'Antin, puis à nouveau publiquement en 1937 à New York, il est conservé aujourd'hui près de 100 ans après sa réalisation dans cette même ville au Muséum of Modern Art (MOMA) qui l'a acquis en 1939 des mains du couturier français Jacques Doucet.
En 1925, une reproduction du tableau sera publiée dans la Révolution Surréaliste.
Le titre est choisi par André Salmon en 1916 alors que le titre originaire était Le bordel philosophique.
Ce tableau est à la fois considéré comme l'une des œuvres majeures et maîtresses voire clés du XXème siècle et comme l'œuvre inaugurant les débuts des transformations plastiques introduites par le cubisme.
Lorsque Picasso réalise cette œuvre, il a 25 ans. Il est alors assez peu connu et vit dans le dénuement malgré – déjà – quelques expositions (Vollard en 1901, Berthe Weill en 1902).
A ses débuts artistiques précoces – il peindra dès son adolescence dans un style académique abouti sous l'œil attentif de son père professeur de dessin – suivront des études d'art à Barcelone puis à Madrid à l'Académie royale qu'il terminera 10 ans avant « Les demoiselles d'Avignon ».
Pendant ces dix années Picasso traversera sa période bleue (1901 – 1904) puis rose (1905 – 1906) respectivement peuplées d'œuvres aux harmonies bleues et froides aux thèmes mélancoliques et tristes (sujets tels vagabonds, femmes abandonnées et infirmes) et de tableaux aux tonalités chaudes, roses aux thèmes moins maussades (saltimbanques et acrobates par exemple).
Le stade ultime des Demoiselles sera précédé de près de 800 travaux préparatoires de nature diverse (dessins, aquarelles, peinture à l'huile pouvant être de grands formats…).
L'œuvre elle-même a été modifiée à plusieurs reprises.
Après avoir conduit une analyse plastique des Demoiselles (I), nous évaluerons les enjeux par rapport aux atteintes portées aux conventions picturales (II) et les données annonciatrices du Cubisme qu'elles contiennent (III).
[...] Comme il fallait en vouloir pour faire ça, avoir envie de tout défoncer, de passer une bonne fois à travers le miroir et le grand mensonge. À travers tous les il était une fois Comme il fallait être seul, séparé de tout, et en même temps sûr de sa force, de l'explosion imminente du fatras, de la croûte antérieure, précieuse, accumulée. Près de 100 ans après la création des Demoiselles, sa puissance visuelle et conceptuelle demeure, faisant de son auteur l'un des plus grands plasticiens de l'époque moderne, chercheur infatigable qui brisa les fondations du classicisme occidental de la Renaissance. [...]
[...] L'éclairage des Demoiselles n'est pas uniforme. Le sujet Les cinq personnages nus apparaissent être des femmes : les hanches saillent et sont bien dessinées, les seins marqués saillent en forme de cône ou de volumes plus arrondis (deuxième personnage en partant de la gauche ou volume aperçu sous le bras gauche du personnage assis). Le sujet initial de l'œuvre loin des arlequins et des saltimbanques de la période rose, est un étudiant en médecine et un marin dans un bordel de Barcelone, Carrer d'Avinyo (rue d'Avignon) dans le Barrio Chino, quartier chaud de cette ville d'Espagne : il marque la volonté de Picasso de se replonger dans la crue réalité de la vie. [...]
[...] La position de profil des personnages de droite (tourné vers la gauche) et de gauche (tourné vers la droite) ferme l'univers du tableau. Le dos frontal du personnage assis accentue cette impression. Le coude gauche du personnage placé à droite de la figure centrale clôture également l'espace à gauche alors que les deux coudes relevés de la figure centrale orientent l'œil du spectateur vers le haut tout en clôturant le haut de l'œuvre. La nature morte elle-même en bas au centre droit prolonge cette sensation d'espace confiné. L'œil du spectateur est enfermé et circule entre personnages et fond intimement mêlés. [...]
[...] Souvent également Les Demoiselles d'Avignon née en 1907 sont présentées comme fondatrices du cubisme. Bref rappel sur le Cubisme Les deux premiers principaux acteurs du Cubisme furent Picasso et Braque qui par un dialogue d'œuvres en correspondance agit pendant plus de 10 ans. L'évolution du cubisme pendant plus de dix ans passe du cubisme cézanien au cubisme analytique puis synthétique. En 1908, Matisse membre du jury du Salon d'Automne qui vient de refuser six œuvres de Braque dit au critique d'art Louis de Vauxcelles : Braque a envoyé des tableaux faits de petits cubes Lors de l'exposition de ces mêmes œuvres dans la galerie Kahnweiler, le critique reprit l'expression dans le journal Gil Blas du 14 novembre 1908 à propos d'un paysage de Braque Monsieur Braque méprise la forme . [...]
[...] Les demoiselles d'Avignon de Picasso Les demoiselles d'Avignon de Picasso est une peinture à l'huile d'assez grand format proche d'un format carré (243,9 cm de hauteur pour 233,7 cm de largeur). Le tableau fût réalisé du début de l'hiver 1906 à l'automne 1907 à Paris dans l'atelier de Montmartre de Picasso dénommé Le Bateau Lavoir où il séjourna de 1904 à 1909. Présenté pour la première fois au public en 1916 par André Salmon poète et écrivain proche de Picasso lors d'une exposition intitulée L'art moderne en France au salon d'Antin, puis à nouveau publiquement en 1937 à New York, il est conservé aujourd'hui près de 100 ans après sa réalisation dans cette même ville au Muséum of Modern Art (MOMA) qui l'a acquis en 1939 des mains du couturier français Jacques Doucet. [...]
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