Nous allons ici étudier l'un des chefs d'œuvre - pourtant mal connu - de la peinture française du XIXème, exposé au Musée du Louvre, car acheté aussitôt après sa présentation au Salon de 1834 par Louis Philippe. A voir le titre du tableau, on peut déduire qu'il s'agit de l'une des peintures que Delacroix réalisa après son voyage au Maghreb de l'année 1832. Ce voyage fut fondamental et changea beaucoup de choses pour lui, notamment dans sa vision de la peinture. L'étude de cette huile est donc un excellent prétexte pour déceler toutes ces « innovations picturales » pourrait-on dire, mises en œuvre par Delacroix. Après avoir brièvement présenté le tableau, nous en étudierons l'iconographie. Ensuite donc, il s'agira d'étudier le style particulier du tableau, afin de déterminer les changements effectués par Delacroix après ce voyage. Nous pourrons ainsi resituer aisément cette œuvre dans le contexte créateur de l'artiste.
[...] Le Maroc lui a révélé une certaine noblesse, dans la lumière, les paysages et les formes nouvelles. Lui, qui avait peint la mort de Sardanapale en 1827, voit ici la réalité des harems et ne s'était pas beaucoup trompé dans son imagination, même si ici, il a enlevé ce caractère très baroque d'une composition tourbillonnante à la Rubens pour revenir à des principes plus classiques On ne retrouve plus le caractère passionnel, mais plutôt une étrange poésie éternelle d'un lieu d'où émane une grande sérénité. [...]
[...] Il fragmente la touche et parfois ne fait que poser des tâches, (pour recréer la féerie des tissus notamment). Le modelé des visages est soigné, Delacroix a su donner une valeur expressive à sa touche. C'est à celle-ci aussi que nous devons toute cette ambiguïté des coloris, la touche mêle le vert et le bleu aux ocres et rouges, sans que puisse en distinguer la limite. La touche de Delacroix, nouvelle, crée cette subtile harmonie propre à l'œuvre. Ce tableau de Delacroix révèle donc toute une ambiance, une atmosphère découverte par delacroix. [...]
[...] Elle suggère une atmosphère très particulière, propre à ces pays fascinants pour les peintres qui sont la Turquie, les pays de la côte levantine et du Maghreb. Les couleurs entrent dans cette même idée, en effet, ici, les tons sont chauds et les couleurs dominantes les jaunes-ocres-rouges, très présents dans le décor lui-même, mais aussi dans la peau des femmes. On notera une présence particulière du blanc, qui accroche la lumière dans le vêtement de la femme accroupie sur la droite. Mais avec du recul, le tableau est quand même assez sombre, dans les bleus-verts. [...]
[...] L'étude de cette huile est donc un excellent prétexte pour déceler toutes ces innovations picturales pourrait-on dire, mises en œuvre par Delacroix. Après avoir brièvement présenté le tableau, nous en étudierons l'iconographie. Ensuite donc, il s'agira d'étudier le style particulier du tableau, afin de déterminer les changements effectués par Delacroix après ce voyage. Nous pourrons ainsi resituer aisément cette œuvre dans le contexte créateur de l'artiste. Femmes d'Alger dans leur appartement dit aussi les femmes d'Alger est une huile sur toile aux dimensions assez modestes : 2,30 mètres de long sur moins de deux mètres de hauteur. [...]
[...] Les vêtements, par leurs couleurs (le blanc accrocheur et le jaune baignant dans la lumière solaire) Delacroix, le romantique des massacres de Scio (1827, Louvre) et de La liberté guidant le peuple (1830, Louvre) est donc revenu quelque peu bouleversé de ce voyage au Maroc. Certes il gardera cette manière romantique de peindre : c'est une peinture sentimentale, qui n'est plus figée et stricte comme au néo-classicisme. Mais il changera sa palette pour la charger de tons plus chauds, et surtout, il utilisera une touche vibrante et colorée afin de donner au tableau une intensité poétique très forte. [...]
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