En quoi les représentations de danseuses deviennent pour Degas un moyen d'expérimentation plastique et de réflexion sur sa manière de peindre ?
[...] Les dernières évolutions de cette série, à partir des années 1880, témoignent d'un intérêt croissant pour le mouvement et la couleur, qui prennent le pas sur les détails des scènes représentés. Degas apparaît ainsi comme un des précurseurs de l'impressionnisme, en mettant l'accent non sur le réalisme de la représentation, mais sur la traduction d'une impression laissée par un certain spectacle, au moyen de tous nouveaux procédés picturaux. Ces recherches sur le mouvement sont également très présentes dans les nombreuses représentations de chevaux faites par Degas à la même époque, révélant de manière encore plus frappante l'influence de la photographie. [...]
[...] Degas cherche donc de plus en plus à reproduire l'impression de mouvement coloré qui se dégage des ballets qu'il observe. Cet aspect est renforcé par l'usage du pastel dans cette série, qui permet de réaliser des effets de fondu et de flou pour mieux traduire le mouvement. Pour conclure, nous avons pu voir que les danseuses ont occupé une place de choix dans l'œuvre d'Edgar Degas. Tout au long de sa vie, il ne cessa d'y revenir et de représenter ces danseuses à différents moments et dans différentes postures. [...]
[...] Edgar Degas (1834-1917) est un des peintres français majeurs du XIXème siècle, amateur de scènes de la vie parisienne de l'époque. Dès les années 1860, il commence à prendre pour sujets des ballerines, un sujet qui deviendra récurrent dans son travail pendant plusieurs décennies, jusqu'à sa mort. Il se rendait en effet régulièrement à l'Opéra de Paris, rue Le Peletier, pour observer les mouvements des danseuses et les croquer sur le vif. Avec cette série, le mouvement se place au cœur des travaux de Degas : représenter des danseuses lui permet de relever le défi de saisir un moment furtif tout en rendant compte de l'idée de mouvement qui est l'essence de la danse. [...]
[...] Observer les répétitions permet notamment à Degas de saisir des moments furtifs de relâchement des corps des danseuses, ou encore certains gestes de fatigue. Ce sont ainsi les corps et les mouvements des danseuses qui sont au cœur des recherches de l'artiste. D'autre part, on constate, au cours de l'évolution de la série, qu'on passe de danseuses isolées par de grands espaces laissés vides, à des représentations de groupes de danseuses en mouvement ; les corps se mêlent de plus en plus au fil du temps, et sont donc de plus en plus difficiles à distinguer. [...]
[...] Ce procédé semble récurrent dans les œuvres de Degas et apparaît à de nombreuses reprises pour figurer les chorégraphies et autres gestes des danseuses qu'il prend pour modèles. Ce type de composition peut évoquer les expérimentations photographiques de l'époque, notamment la chronophotographie d'Eadweard Muybridge et d'Etienne-Jules Marey : il s'agit de décomposer, par la photographie, les différentes phases d'un mouvement. D'autre part, le hors champ permet à Degas de suggérer la continuité du mouvement qu'il figure au sein de l'œuvre. [...]
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