L'oeuvre de David étudiée ici, Les Licteurs rapportent à Brutus le corps des ses fils, commandée par le roi, fut présentée au Salon de 1789, qui se déroula au milieu des troubles civiques et sociaux de la capitale. Dans un premier temps nous étudierons donc le retour au modèle antique effectué par David, puis nous verrons que cette oeuvre n'est pas sans coïncidences avec l'effervescence des évènements politiques de l'époque (...)
[...] Une jeune fille lève les mains pour dissimuler à ses yeux les cadavres, tandis que l'autre semble se pâmer. Pour la réalisation de cette jeune fille, David avait probablement en tête une sculpture des Bacchantes. Dans la mythologie, les Bacchantes étaient excitées jusqu'à l'extase par le dieu Bacchus, et dans l'art romain, on s'inspirait souvent de leurs attitudes pour représenter des personnages plongés dans une profonde affliction. Une femme assise tourne le dos aux licteurs et se cache le visage d'un voile bleu. [...]
[...] Comme dans Le Serment des Horaces, les rangées de colonnes délimitent les différents espaces. Ici donc, le tableau est coupé en deux, et les femmes se trouvent écartées et ainsi mises en valeur par les colonnes, et la tenture bleu pâle suspendue. Le groupe de femmes fortement éclairé contraste ainsi de façon très marquée avec la calme résignation de Brutus, dans l'ombre. Nous pouvons néanmoins constater que le tableau comporte trois zones : Brutus, les licteurs, les femmes. Brutus est donc au premier plan, sombre. [...]
[...] Un Romain vêtu d'un sombre manteau porte sur ses épaules l'extrémité de la civière. La deuxième civière qui entre dans la pièce est dans la lumière : sur un drap de couleur bleue apparaissent les jambes livides d'un des fils de Brutus, les pieds enserrés dans des sandales de cuir rouge. L'émotion de la scène est accentuée par la représentation partielle du corps du fils de Brutus, ce qui fait appel à l'imagination et rend ainsi plus perceptible la désolation du retour des enfants dans la maison familiale. [...]
[...] Tout d'abord, un intervalle aux aspects quotidien (une chaise vide, une corbeille à ouvrage) écarte les deux mondes et souligne ainsi le tragique. L'éclairage, les rapports entre les personnages sont par ailleurs plus riches et plus savants. Ici, donc, éclatent les cris et les pleurs de la mère et des sœurs au paroxysme de la douleur. La mère, dans un geste empathique, attire le regard sur les litières qui ramènent les corps de ses fils. L'apparence de celle-ci peut être rapprochée aux allégories de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, pourvues d'un corps plus massif et disproportionné de leur tête. [...]
[...] L'œuvre de David étudiée ici, Les Licteurs rapportent à Brutus le corps des ses fils, commandée par le roi, fut présentée au Salon de 1789, qui se déroula au milieu des troubles civiques et sociaux de la capitale. Dans un premier temps nous étudierons donc le retour au modèle antique effectué par David, puis nous verrons que cette œuvre n'est pas sans coïncidences avec l'effervescence des évènements politiques de l'époque. I. Un retour au modèle Antique Cette œuvre se trouve être un retour à l'antique aussi bien par le fond que par la forme. [...]
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