L'ère du numérique a rendu de plus en plus aisé et courant tout système de traçage et surveillance, par le biais d'informations délibérément envoyées par nos technologies quotidienne (carte à puce, téléphone portable, internet…). Ces infos viennent directement ou indirectement de notre activité et de nos interactions avec notre environnement numérique, mais des données sur nos déplacements ou notre position géographique peuvent aussi être récoltées par le biais de la vidéo surveillance, à l'aide notamment de la détection faciale.
Il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle, avec la poussée de la cybernétique, pour voir cet outil évoluer vers les réseaux informatiques, transmettant la vidéo sur Internet. Le passage de l'analogique au numérique a permis d'améliorer les différentes sortes d'équipements comme la détection faciale ou la caméra pivotante qui peut également être munie d'un zoom ou d'un intensificateur de lumière. Ainsi, l'image a rapidement gagné en lisibilité, en qualité et en précision. La vidéosurveillance est ensuite devenue très commune dans les lieux privés comme dans les lieux publics en filmant continuellement des images en temps réel. L'émergence des technologies de surveillance vidéo s'est faite en parallèle de projets moins officiels tentant de détourner ses mécanismes.
[...] L'utilisation de lunettes de soleil pour masquer son identité est quant à elle devenue obsolète à partir du moment où les logiciels de détection faciale ont acquis un algorithme leur permettant de s'adapter et de passer outre cette protection. L'utilisation de capuches masquant le visage reste, à part les bases de perturbation établies par A. Harvey, l'outil le plus pertinent pour masquer son identité à la vidéo surveillance, même si cet «outil» attire plus l'attention sur le porteur qu'il ne le dissimule. [...]
[...] Basé sur un système de capture et de projection vidéo en temps réel permettant de donner l'illusion d'invisibilité à la manière du caméléon (homochromie). Nous pouvons par ailleurs noter que la plupart de ces détournements technologiques visant à contrecarrer la puissance grandissante des systèmes de vidéosurveillance, ne sont pour la grande majorité pas développés et proposés par des entreprises publiques ou privées, mais sont en grande partie proposés par des artistes désireux de nous informer et mettre en garde face au potentiel totalitaire d'une société sous surveillance permanente. [...]
[...] Adam Harvey établit donc quatre principes fondamentaux: 1. Éviter des «améliorateurs»qui amplifient les caractéristiques faciales clées (comme le mascara ou le rouge à lèvres) 2. Masquez partiellement la zone la région où le nez, des yeux et le front se croisent Cachez en partie la région oculaire (La position et «l'obscurité» des yeux sont une caractéristique faciale clé.) 4. Rester inaperçu. Pour le camouflage fonctionne il ne doit pas être perçu comme un masque ou un déguisement. La vidéosurveillance Il serait intéressant d'aborder ici l'évolution technologique de surveillance. [...]
[...] Est-il libre, celui qui se promène dans un espace constamment surveillé?» Giorgio Agamben Le gouvernement de l'insécurité», entretien, La Revue internationale des livres et des idées. Nous pouvons cependant préciser un peu notre définition de la représentions du corps humain et de son identité. En effet l'identité dans une société civilisé, comme le modèle occidental l'entend, est devenue sacralisée et protégée par son individualité, c'est-à-dire que l'individu évolue de manière individuelle face à l'évolution technologique qui l'entoure et qui répond à la fois à un besoin de sécurité et d'un contrôle de l'identité collective. Les documents imprimés sont complétés, voire remplacés par des fichiers numériques. [...]
[...] Le projet CV dazzle est une réponse à cette surveillance omniprésente, à la reconnaissance faciale, les humains qui «résistent» se voient contraint d'appliquer un camouflage digne des civilisations autochtones. Cette civilisation plus en retrait à une évolution technologique et se basant sur un instinct primitif tourné vers leur environnement naturel, a déjà depuis de plusieurs siècles ce camouflage dans leurs moeurs ou du moins les codes visuels, leurs permettant de se fondre dans leur environnement. Cependant le projet CV dazzle montre bien que les visages maquillés des autochtones est identifiables par l'identification numérique puisque les formes du visage sont gardées à l'identique, à l'inverse des individus qui seraient de nouveaux autochtones urbains. [...]
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