Politiques culturelles en France depuis 1945 : deux oeuvres du 1% artistique du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Paris-Bercy

Résumé du document

Une politique culturelle regroupe des actions gouvernementales, administratives et territoriales orientées vers un enjeu culturel. La loi du 1% artistique qui est "une mesure qui consiste à réserver obligatoirement, à l'occasion de la construction ou de l'extension de certains bâtiments publics, une somme pour l'affecter à la réalisation d'une ou plusieurs oeuvres d'art contemporain, spécialement conçues pour ce lieu", est née grâce à l'arrêté de juillet 1951, à l'initiative du sculpteur René Iché. Cette loi vise à investir 1% du montant de la réalisation d'édifices publics à l'achat d'oeuvres d'art. Ceci est le cas pour le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Paris-Bercy, construit par les architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro (...)

Extraits

[...] Midas jouit quelques instants de ce fabuleux pouvoir jusqu'à ce qu'il eut envie de se sustenter et de se désaltérer. Cependant, son pouvoir était bien réel car même les denrées se transformaient en or. Ne tenant plus, le roi Midas adressa une prière au Dieu Dionysos pour qu'il lui ôte ce don. Dans sa clémence divine, ce dernier lui conseilla d'aller se baigner dans le Pactole, rivière qui s'écoule du mont Tmolus. A la suite de sa baignade dans le Pactole, Midas perdit son don et c'est cette rivière qui en hérita. [...]

[...] La toile de Paul Rebeyrolle établit tout d'abord un dialogue avec le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Paris-Bercy. En effet, c'est par la grandeur du tableau que le lien se crée. Pactole, ainsi que les trois autres toiles situées dans la même salle, c'est-à-dire Aux arbres citoyens de Matta, Fluctuations de Pierre Alechinsky et Palmes de Gérard Tituis-Carmel, mesurent toutes 7,20 mètres par 4,05 mètres. La monumentalité du lieu les abritant se ressent donc sur les dimensions imposées aux 4 artistes, ceci, pour que le rapport qu'elles entretiennent avec le ministère soit encore plus fort, qu'il aille au-delà du simple thème abordé. [...]

[...] En comparaison avec la Porte de l'Enfer de Rodin, Jeanclos ne signe pas ici une œuvre exhibitionniste : la beauté est épuration. Cela peut parfaitement se rattacher au ministère qui est un lieu où circule facilement la richesse. De plus, le dialogue se fait aussi par le côté esthétique de l'œuvre. Nous pourrions croire que nous sommes face à une porte blindée de coffre fort. Cela, en raison de sa grandeur, de son épaisseur. Sa surface est presque plane, comme le sont les portes en acier polis de ces coffres. [...]

[...] Deux œuvres du artistique du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Paris-Bercy: Pactole et Les Fruits de la Terre. L'architecture est le but de toute activité créatrice. La compléter en l'embellissant fut jadis la tâche principale des arts plastiques. Ils faisaient partie de l'architecture, ils lui étaient indissolublement liés. Walter Gropuis, directeur du Bauhaus. Une politique culturelle regroupe des actions gouvernementales, administratives et territoriales orientées vers un enjeu culturel. La loi du artistique qui est une mesure qui consiste à réserver obligatoirement, à l'occasion de la construction ou de l'extension de certains bâtiments publics, une somme pour l'affecter à la réalisation d'une ou plusieurs œuvres d'art contemporain, spécialement conçues pour ce lieu est née grâce à l'arrêté de juillet 1951, à l'initiative du sculpteur René Iché. [...]

[...] La plupart de ses œuvres sont en terre grise, sauf, comme nous allons le voir, Les Fruits de la Terre, porte d'honneur du ministère de Bercy, porte en bronze. Nous pouvons donc nous demander comment Paul Rebeyrolle et Jeanclos dialoguent-ils avec le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de ParisBercy? Quelle image de l'art ces artistes donnent-ils? Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps que les œuvres Pactole et Les Fruits de la Terre instaurent un dialogue thématique avec le lieu pour ensuite voir que, face à l'architecture du ministère, les œuvres oscillent entre dialogue et rupture. [...]