"Qu'est-ce qu'un cubiste ? C'est un peintre de l'école Braque-Picasso", Petit Parisien, 23 avril 1911.
Nous devons l'invention du terme "cubisme" à Henri Matisse grâce à l'une de ses oeuvres et à Louis Vauxcelles, journaliste et critique d'art français qui désigna le concept de "fauves" quelques années auparavant. Ce dernier utilisa le terme de "cubisme" pour la première fois dans un article sur le Salon des Indépendants de 1909.
Guillaume Apollinaire écrivit en 1912 : "La nouvelle école de peinture porte le nom de cubisme ; il lui fut donné par dérision en automne 1908 par Henri Matisse qui venait de voir un tableau représentant des maisons, dont l'apparence cubique le frappa vivement".
Ce tableau en question est de Georges Braque, peint la même année à l'Estaque, près de Marseille. Cependant, la convention veut que le tableau qui marqua réellement les débuts du cubisme fut Les demoiselles d'Avignon, de Pablo Picasso, peint en 1907. Nous nous conformerons donc à la croyance populaire pour la présente étude du cubisme en tant qu'avant-garde dans les arts depuis le milieu du XIXè siècle (...)
[...] Les visages, eux, ne permettent pas de définir une perspective. Ainsi, nous en voyons un à la fois de face et de côté et celui de la femme située en bas à droite, arbore deux yeux décalés. La couleur chair est dominante, allant de l'ocre au rose et, dans une moindre mesure, le bleu et le blanc. Cela correspond donc bien à ce que nous disions un peu plus haut, les peintures cubistes utilisent peu de couleurs différentes, les tons sont, la plupart du temps, monochromes. [...]
[...] Ce mouvement, c'est l'expression de la couleur, l'absence de suggestion de l'objet, de profondeur, de perspective où seule la lumière donne un rythme par ses contrastes. A ce sujet, Robert Delaunay lui-même disait que la couleur seule est forme et sujet Rythme Robert Delaunay MNAM, Paris Sur Rythme il n'y a pas de perspective ni d'objet du monde réel représenté. Les formes sont, à la différence du cubisme, circulaire, ce qui constitue une différence majeure. Toutefois, c'est la même idée qui est reprise ici, c'est-à-dire celle qui veut atteindre la perfection de la forme, sauf que Delaunay ne voyait pas le monde en lignes droites. [...]
[...] La seule différence notable avec le cubisme est l'utilisation des couleurs. En effet, sur cette toile, les teintes ne sont pas voisines, ni monochromes. Elles tranchent les unes avec les autres: un rectangle rouge côtoie un autre de couleur de bleu ou encore un jaune situé entre deux gris De Stijl. Théo Van Doesburg, cité précédemment, participa aussi à ce mouvement, aux côtés de Piet Mondrian. De Stijl n'est pas un mouvement artistique à proprement parler car, à la base, c'est une revue d'art plastique et d'architecture, parue entre 1917 et 1928, en Hollande. [...]
[...] Concernant le but de suprématisme, l'artiste, dans ses œuvres, pose le sentiment pur qu'il ressent par son équivalent dans la forme, cette dernière dégagée de toute signification symbolique ou rationnelle. Concernant la toile Croix Noire, la forme est strictement géométrique: c'est une croix, avec des angles droits. Le peintre joue sur la non-représentation du monde réel: il se représente sa propre réalité. De plus, les couleurs utilisées sont la grande majorité du temps primaires et on procède par aplat. Cela correspond donc bien à la caractéristique du cubisme qu'est la monochromie. [...]
[...] Cependant, comme nous allons le voir avec Peinture Pure, Théo Van Doesburg influença aussi la peinture qui arbore soit des cercles, soit des rectangles, prônant la ligne droite et l'interaction des formes, tout en excluant l'œuvre du réel. Peinture Pure, Théo Van Doesburg Avec Peinture Pure, le lien de parenté avec le cubisme saute aux yeux. En effet, il n'y a plus aucune représentation du réel: le spectateur ne voit que des rectangles de différentes tailles et de différentes couleurs qui se superposent verticalement ou horizontalement. [...]
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