Au XXème siècle le corps a pris une place de plus en plus importante dans l'art. Si l'on reconnaît bien la présence du corps dans les oeuvres "traditionnelles" de type expressionniste par exemple, on peut se demander ce qu'il en est dans les nouveaux médias utilisés par les artistes. Bill Viola, Tony Oursler et Pierrick Sorin utilisent tous trois l'outil vidéo dans leurs oeuvres. Tous trois ils s'intéressent au corps. Comment celui-ci intervient-il dans leurs oeuvres ? (...)
[...] De même on peut relever de sensibles différences dans la façon de montrer et d'utliser le corps représenté dans les œuvres de ces deux artistes. Bill Viola s'intéresse rarement à la psychologie de ses "personnages". Ce sont davantage des corps types qui font écho au corps du spectateur. C'est le corps dans sa totalité, c'est l'être nhumain en tant que genre qui l'intéresse. Pour Oursler il en va tout autrement. Il joue de la psychologie complexe, déréglée et "autiste" de ses "personnages". [...]
[...] Ainsi le corps de l'artiste est-il omniprésent dans la représentation. L'espace d'exposition n'est pas primordial dans ses œuvres qui se présentent fréquemment sous la forme d'objets. Le corps du spectateur est-il alors "absent" de ces réalisations? En général Sorin ne joue pas avec l'espace réel d'exposition mais avec un espace imaginaire, le corps du spectateur n'est donc pas sollicité. Cependant l'artiste utilise quelquefois de façon très précise le corps du spectateur jusqu'à le rendre partie intégrante du dispositif artistique, voire même élément essentiel. [...]
[...] Le corps réel de l'acteur rejoint le corps symbolique de la religion. Tony Oursler, artiste américain né en 1957, a été révélé à un large public durant les années 90. Il fait figure d'artiste complet. Dessins, peintures, films, installations, vidéo-sculptures, CD-Rom, création musicale (le groupe rock The Poetics, entre 1977 et 1983) nourrissent un propos clair : montrer l'être humain dépendant, psychiquement fragilisé, tel que le monde actuel l'asservit. Ses installations au mode "étendu" assurent la réputation de l'artiste : des scénographies faisant intervenir parole, musique, environnement travaillé, vidéoprojection "toutes surfaces" où le dispositif (caméras montées sur trépieds) est rendu perceptible, manière de signifier l'exposition du simulacre. [...]
[...] Viola s'intéresse au corps, à la matérialité même de l'être humain. Il va questionner le corps dans ses œuvres en le soumettant quelquefois à des stimulations et des situations extrêmes qui vont du plus complet détachement (le Satori du bouddhisme zen) à la douleur insoutenable. On peut penser à des travaux des années 70 d'artistes tels que Gina Pane ou Vito Acconci . mais alors que ceux-ci utilisaient leur propre corps, "en temps réel", lors de performances et d'actions mémorables, Viola, lui, recourt à la médiation vidéo en utilisant aujourd'hui de plus en plus des "acteurs". [...]
[...] Précisez les rapports de ces œuvres avec le corps du spectateur. Corrigé Au XXeme siècle le corps a pris une place de plus en plus importante dans l'art. Si l'on reconnaît bien la présence du corps dans les œuvres "traditionnelles" de type expressionnistes par exemple, on peut se demander ce qu'il en est dans les nouveaux médias utilisés par les artistes. Bill Viola, Tony Oursler et Pierrick Sorin utilisent tous trois l'outil vidéo dans leurs œuvres. Tous trois ils s'intéressent au corps. [...]
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