Dans une interview accordée au Monde de l'Education, de février dernier, Pierre Rosenberg déclarait que c'était l'éducation, plus que la gratuité, qui pourrait permettre aux musées d'atteindre de nouveaux publics, c'est-à-dire attirer au musée des visiteurs qui n'en ont pas l'habitude et tenter de les fidéliser.
Cette déclaration fait écho à divers sujets d'actualité ; premièrement la lettre de mission du Président de la République à Christine Albanel, Ministre de la culture, qui détermine les grandes lignes de la politique culturelle : l'objectif est de diversifier les publics, de démocratiser l'accès à la culture, chose que l'on essaie de réaliser depuis trente ans maintenant, en particulier grâce aux Journées du Patrimoine, initiées par Jack Lang. Une des réponses proposées consiste à expérimenter la gratuité afin de voir si les prix pratiqués sont un frein à cette démocratisation. Mais un second sujet d'actualité se rattache à cette déclaration : la volonté du Ministre de l'Education Nationale de voir l'histoire des arts enseignée à l'école dès 2009 ; c'est un second moyen pour tenter de rendre les musées accessibles à tous. Enfin, un colloque récent organisé à l'auditorium du Louvre a tenté d'évaluer le rôle joué par l'événement dans la recherche de nouveaux publics.
Afin de voir si, véritablement, l'éducation peut permettre aux musées, plus que la gratuité, d'atteindre de nouveaux publics, il semble donc nécessaire d'étudier la part relative de ces trois paramètres dans la fréquentation des musées et leur démocratisation. Nous verrons tout d'abord dans quelle mesure le prix peut freiner l'accès au musée, puis dans quelle mesure l'éducation peut y remédier et envisagerons ensuite quelques autres pistes en abordant de nouveaux moyens de communication et de médiation et leur rôle dans cette mission de service public (...)
[...] Si cela ne leur plaît pas ou que quelque chose leur échappe, ils n'hésiteront pas à repartir puisqu'ils n'ont alors pas besoin d'en avoir pour leur argent Durant la Nuit des Musées, beaucoup de visiteurs ont préféré aller de musée en musée et ainsi se promener entre amis plutôt que de prendre le temps d'approfondir une collection. Il s'agit là d'un événement et non d'un phénomène pérenne. Le prix est donc certainement un frein à une démocratisation de l'accès au musée mais la gratuité totale ou partielle n'est pas forcément le meilleur moyen d'y parvenir, ni le seul. Une étude des publics et l'adaptation des politiques tarifaires à ceux-ci sont nécessaires, mais il faut aller plus loin Le rôle de l'éducation Venons en désormais à l'éducation. [...]
[...] La visite est adaptée et le métier tout jeune de médiateur culturel participe de ce développement. La loi Musées de 2002 oblige d'ailleurs les musées à posséder un service des publics, et celui-ci se résume bien souvent à une personne en charge des activités scolaires et une visite grand public Les classes patrimoine ont également permis de sensibiliser un grand nombre d'élèves Le rôle des activités périscolaires Il reste enfin les activités périscolaires ; les musées ont bien compris qu'attirer les plus jeunes avant qu'ils aient une image dégradée de la culture classique était un défi. [...]
[...] Il s'agit donc pour les conservateurs de faire preuve de stratégie : attirer de nouveaux publics au musée par un événement (une exposition, la venue d'un artiste), tenter de les fidéliser en leur proposer une programmation appropriée et faire preuve de patience avant de leur faire découvrir ce qui le définit : sa collection permanente. A ce propose, le musée Saint-Raymond de Toulouse a mis en place une activité scolaire qui donne lieu à une exposition finale des œuvres créées, en regard des oeuvres du musée. Il va sans dire que tous les enfants souhaitent montrer à leur famille leur exposition 3.2 Un préalable : la communication autour des actions réalisées L'événement permet donc d'attirer de nouveaux publics. Mais il faut aussi attirer l'attention sur la communication préalable à tout événement. [...]
[...] Selon lui, elle serait un moyen plus efficace que la gratuité pour attirer de nouveaux publics. Par éducation il faut entendre plusieurs sens : l'éducation donnée par la famille, l'éducation donnée à l'école et l'éducation périscolaire (CLSH ) L'éducation en milieu familial L'éducation donnée par la famille est fondamentale : ouverture, curiosité, visites, activités variées, initiation à la musique, aux arts. Toutes ces activités facilitent le contact avec le monde des musées. Le problème, c'est que cela n'est pas donné à tout le monde. [...]
[...] Musées C'est l'éducation, plus que la gratuité, qui pourra permettre aux musées d'atteindre de nouveaux publics (P. Rosenberg) Introduction Dans une interview accordée au Monde de l'Education, de février dernier, Pierre Rosenberg déclarait que c'était l'éducation, plus que la gratuité, qui pourrait permettre aux musées d'atteindre de nouveaux publics, c'est-à-dire attirer au musée des visiteurs qui n'en ont pas l'habitude et tenter de les fidéliser. Cette déclaration fait écho à divers sujets d'actualité ; premièrement la lettre de mission du Président de la République à Christine Albanel, Ministre de la culture, qui détermine les grandes lignes de la politique culturelle : l'objectif est de diversifier les publics, de démocratiser l'accès à la culture, chose que l'on essaie de réaliser depuis trente ans maintenant, en particulier grâce aux Journées du Patrimoine, initiées par Jack Lang. [...]
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