Comparaison analytique entre un film et la nouvelle dont il est tiré avec "Les Evadés" de F. Darabont et "Rita Hayworth ou la rédemption de Shawshank", par Stephen King. Vous y trouverez une analyse des deux oeuvres, ainsi qu'un bilan comparatif.
[...] Au bout de 20 ans, comme au bout de 30 ans, Red a été refusé. Mais cet été 1977, après 40 ans de peine, il est réhabilité. Avant de quitter la prison, Red explique, dans la nouvelle, qu'il a failli brûler ces lettres car les gardiens fouillent autant à la sortie qu'à l'arrivée ; il utilise pour la première fois le mot poissons frais pour désigner les nouveaux arrivants. Le scénario en fera toute une séquence, que Red appelle la pêche au nouveau : dans les premières minutes du film, lorsque Andy arrive à Shawshank, les prisonniers se mettent à parier sur celui qui craquera en premier, car la première nuit est terrible. [...]
[...] La nouvelle a considéré à même équivalence plusieurs thèmes qui concernent la vie de prison et les états d'esprits des prisonniers. L'adaptation filmique a choisit de ne pas traiter de tous ces sujets en surface, mais d'en prélever un nombre limité pour les approfondir bien plus que Stephen King ; ainsi le thème de l'évasion n'est pas l'élément central, on pourrait plutôt l'attribuer à l'espoir, sans oublier les dénonciations et les caricatures de bourreaux de prisons. Le message est beaucoup plus poignant à travers le scénario que dans la nouvelle : l'adaptation traite d'une parfaite chronologie, qui permet au spectateur de prendre ses repères par rapport au temps que l'on voit s'écouler, et de mieux comprendre ainsi à quel point l'espoir auquel Andy s'accroche est important dans un lieu comme celui-ci. [...]
[...] A ce moment de l'histoire Red raconte que son ami lui manque. Dans le film, Red fait part de ces mêmes sentiments en nettoyant le cimetière qui borde la prison, l'air rêveur. Ce cimetière revient à quelques reprises dans la nouvelle (Red semble dire qu'un prisonnier ayant été tué par la brutalité d'un gardien est enterré ici). On apprend seulement ici que le récit de Red, dans la nouvelle de Stephen King, est en fait une longue lettre qu'il a mise des mois à écrire, et termine ce courrier en espérant qu'Andy est heureux. [...]
[...] Mais le film va plus loin dans l'agressivité présente chez les gardiens : Hadley a tellement battu Bogs qu'il sort de la prison en fauteuil roulant, et Red précise en voix over qu'il ne remarchera plus jamais. En mai 1950, le directeur demande des prisonniers volontaires pour recouvrir la toiture de goudron. Ce passage a été gardé au scénario, mais en accentuant l'adresse de Red dans les magouilles puisqu'il a su faire en sorte que ses amis et lui soient tirés au sort. Andy en fait partie. [...]
[...] Andy lui répond alors, sûr de lui : et faire comme Brooks ? (qui s'est suicidé, ne supportant pas la nouvelle vie car il était persuadé de ne jamais y retourner). Le jour de son évasion, alors qu'Andy confie son rêve d'aller à Zihuatanejo, Red lui dit qu'il ne devrait pas rêver autant car il est ici derrière ces murs, et le Mexique est loin. Pourtant, Andy lui demande de lui rendre un service lorsqu'il sortira de prison, et Red accepte : petit à petit Andy fait naître chez le vieux prisonnier l'espoir qui l'a quitté. [...]
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